Faith
Les premiers rayons matinaux pénètrent la pièce, traversant mes paupières encore closes. Un silence règne, uniquement troublé par les respirations des filles à mes côtés. Étrangement, je m'éveille avant que la sonnerie du réveil ne résonne. Mes yeux s'ouvrent lentement, scrutant le lit voisin. Molly, une camarade de classe, y repose paisiblement. Les suivants sont occupés par Evelyn et Ezra, deux autres jeunes filles avec qui, jusqu'à présent, je n'ai eu aucune mésaventure, du moins, pas encore.
Aujourd'hui nous sommes jeudi onze décembre, nous sommes arrivés à Paris la veille, vers vingt heures. Les chambres sont assignées selon l'ordre alphabétique, arrangement qui m'arrange bien. Monsieur Johnson nous a informés hier que notre journée serait dédiée à la découverte du musée du Louvre, un rêve d'enfance que j'ai depuis toujours. Mais qui n'a pu se réaliser à cause de la distance entre la France et l'Amérique qui est conséquente. Heureusement, mon père a financé ce voyage, bien qu'il ne m'ait pas donné d'argent en plus. Il m'a suggéré de me débrouiller avec ce que j'avais. Ainsi, par la gentillesse de Monsieur Johnson, soixante-cinq dollars m'ont été offerts lundi soir. Malgré mes insistances, il a fini par réussir à me les donner. Donc en rentrant chez moi, j'ai découvert un billet de cinquante, un de dix et un autre de cinq soigneusement glissés dans la petite poche avant de mon sac de cours.
Le réveil retentit, m'incitant à une préparation rapide avant de descendre pour le petit déjeuner. L'excitation se lit sur chaque visage, même si je peine à comprendre pourquoi, car l'intérêt principal semble être les photos plutôt que l'admiration des chefs-d'œuvre.
En bas, Monsieur Johnson nous attend, prêt à nous conduire à travers Paris, accompagné de Monsieur Hudson, notre professeur de mathématiques, et de Madame Miller, notre professeure de sport.
Dès la sortie de l'hôtel, l'atmosphère parisienne nous enveloppe. Les rues pavées, les cafés animés et l'architecture saisissante créent une ambiance telle que je l'avais toujours imaginée. Un bus nous attend juste devant l'hôtel, et selon les dires de Monsieur Johnson, le musée du Louvre n'est pas loin. Nous y montons, le trajet étant bref.
Après quelques minutes à peine, nous atteignons les majestueuses portes du Louvre. La fameuse pyramide, que je n'avais observée uniquement qu'en photo, se révèle bien plus impressionnante en réalité. Monsieur Johnson organise notre entrée tandis que les filles s'adonnent aux selfies en éclats de rire.
— Venez par ici ! nous ordonne Monsieur Johnson.
Monsieur Hudson, fidèle à ses compétences mathématiques, s'occupe de nous compter.
Une fois les portes franchies, le musée déploie sa richesse artistique, mais aussi une file d'attente de plusieurs centaines de mètres que nous contournons en raison de notre soit-disant "priorité". Je n'entends que très peu de personnes parler français, les autres sont d'autres pays. J'entends d'ailleurs plusieurs autres personnes parler anglais, hormis celles de ma classe. À l'entrée, nos regards se posent sur la sculpture qui me semble être la Victoire de Samothrace, une déesse grecque aux ailes déployées, mesurant au moins cinq mètres de hauteur.
Notre guide, en anglais, précise :
— La Victoire de Samothrace, c'est la déesse Niké debout sur la proue d'un bateau, ses ailes déployées. Cette sculpture date du deuxième siècle avant Jésus Christ et a été découverte en morceaux sur l'île de Samothrace, en Grèce.'
Nous nous avançons dans les vastes salles, chaque chef-d'œuvre dévoilant sa magie unique.
Après un certain temps, nos pas nous guident finalement vers la fameuse salle qui abrite "Le" tableau : La Joconde. Le groupe animé de Kate et Sharon se jette dans la foule qui se presse autour de ce chef-d'œuvre. Une multitude de visiteurs se regroupent uniquement pour capturer cette petite toile en photo. Certes, la Joconde demeure une œuvre d'une grande beauté, mais juste en face, presque négligée, se dresse le majestueux tableau "Les Noces de Cana". Aucun regard ne s'y attarde. Tous sont rivés sur le portrait de Mona Lisa, une œuvre modeste, face à l'immensité de "Les Noces de Cana", mesurant 6,77 mètres sur 9,94. Ainsi est l'humanité.
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Forgotten Memory
RomanceDans le quotidien de Faith Davis, la solitude est une compagne constante, une ombre qui la suit où qu'elle aille. Elle serait prête à tout pour être aimée par les autres, mais semble toujours échapper à leur affection. Pour Alban Johnson, ce sont le...