02. L'univers.

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Wyatt.







État-Unis.
Washington D.C.
16 Octobre.





Je bois ma dernière gorgée de café en grimaçant presque. Trop noir je crois...

Assis sur le siège qui se trouve juste derrière mon bureau, j'attends impatiemment Amra. Où est-elle ... elle devait être là à 16h. Mais elle n'a pas ouvert mon message lui disant de venir plus tôt, alors en soit, c'est normal qu'elle ne soit pas là.

Petite idiote.

Pourquoi elle n'ouvre jamais mes messages ?

Je suis sûr qu'elle s'est encore fourrée dans une merde pas possible.

Un léger rire m'échappe en y pensant. Elle a le don de me mettre hors de moi, et pourtant, mes journées sont moroses sans elle.

Je crois que je rougis presque en me disant ça.

Toc, toc, toc.

Mon regard se rive vers la porte, c'est Sam. Je le sais parce que les murs sont plus des baies vitrées que des murs à proprement parler.

—Entres.

Il entre sans plus attendre et s'assoit sur une chaise qui traîne.

— Où est ton chien, me demande-t-il d'emblée.

Je n'aime pas son ton hostile lorsqu'il parle d'elle.

— Amra n'est pas mon chien. Arrête ça maintenant !

Inconsciemment, je me demande pourquoi j'ai répondu autant sur la défensive. Sam déteste Amra depuis un bon moment, je pense surtout que c'est une question d'ego.

Amra est très... elle. Juste elle. Un peu hors norme et insolente, mais gentille. Elle ne lui aurait rien fait qui pourrait lui porter atteinte pour qu'il la déteste autant.

— C'est ça oui.

— Sam, qu'est que tu veux ? Fais vite, je suis occupé.

Ses sourcils se froncent légèrement. Son air est renfrogné et il soupire.

— J'ai fait ce que tu m'as dit. Tout est prêt pour son départ et pour son arrivée au Japon, mais... pourquoi c'est elle que tu envoies ? Tu sais ce qu'elle risque. Elle va à l'abattoir.

C'est presque comme si je me servais d'elle. Et je sais qu'elle fera tache au Japon, et que les Yakuza la remarqueront vite parce qu'elle ne sait pas se tenir ni se taire quand il faut le faire.

Honnêtement, je ne suis pas totalement maître de cette décision. Je sais qu'elle a des chances de mourir si je l'envoie sur une affaire comme celle-ci. Mais ce n'est pas moi qui a le dernier mot, malgré mon haut grade. C'est le grand patron, ou les grands patrons. Ils peuvent orchestrés son meurtre si ça les chantes, mais Amra est bien utile alors...

— Il ne va rien lui arriver. C'est pas la première fois et certainement pas la dernière. C'est la seule à parler couramment le japonais. Elle se débrouillera et elle connaît assez l'environnement, personne d'autre qu'elle pourra le faire.

Sam hausse un sourcil en fronçant l'autre.

— J'hallucine... tu veux te la faire ?

C'est moi qui fronce les sourcils.

— Arrête un peu tes bêtises, sort d'ici si tu as finis.

Le fait que je me comporte familièrement avec Sam lui fait oublier le fait que je reste son supérieur avant tout.

— Non. En fait, je voulais savoir pourquoi elle reste encore ici ? Le FBI a d'autres agents fédéraux à envoyer, qu'est qui fait qu'elle reste ici, m'interroge-t-il sérieusement.

J'avais raison, alors.

C'est bien une question d'égo.

— Elle est intelligente, rusée, les informations rentrent bien et elle sait quoi faire en cas d'imprévue. C'est ce dont le FBI a besoin, tu as finis ? Sors maintenant, lui ordonnais-je froidement.

— Mais-

— Sam, sors. N'oublie pas que je suis ton supérieur et que tu es mon subordonné. Tu me dois le respect, alors quand je te dis de sortir, tu sors. Tu ne discutes pas.

Il ferme rapidement sa bouche et se précipite vers la porte, honteux. Mais si on ne le remet pas à sa place, il ne comprend pas. Sa jalousie envers Amra est presque maladive.

J'étudie les dossiers qui traînent sur mon bureau, je les range, je les classe et passe quelques coups files.

Le temps passe lentement mais nous arrivons finalement à 19h passer. Toujours 0 trace d'Amra.

Je sors du bureau et longe le couloir éclairé de lumière blanches qui vire à une atmosphère bleue. Une fois arrivée au centre de cet immense sous-sol, mes yeux passent sur tous les bureaux, où il y a des ordinateurs et appareils de tout genre. J'espère voir la silhouette si particulière d'Amra, en train de faire chier quelqu'un. Ou en train d'aider quelqu'un. Ou en train de s'intéresser à tout ce qu'elle voit, posant des questions et les autres en train de lui expliquer leurs travails avec intérêts.

Je ne sais pas pourquoi je suis étonné de son retard. Parce qu'elle est toujours en retard, et à chaque fois elle me dit « si je suis en retard, pourquoi me presser ? » mais les jours où je lui donne les infos sur ses missions, elle est à l'heure. Enfin, la plupart du temps.

Mais là...

Qu'est qu'elle peut bien faire ?

Je sors mon téléphone et l'appelle.

Une,

Deux,

Trois,

Quatre tonalités. Elle répond.

— Tu es où là ? Je t'attends depuis un bon moment déjà !

Je l'entend marmonner un « oooh ».

— Bonjour, ça va ? Oui, moi aussi. Et donc ? Ah ouais ? Super !

— Je ne rigole pas.

Elle pouffe.

— Tu es où là ? Je rigole pas. Tu as une tâche à accomplir, je te rappelle ! Tu veux être désisté ?

— Oh, ne fait pas genre Wywy. Tu peux pas te passer de moi, qui ferait le sale boulot sinon ?

Silence.

Parce qu'elle a raison.

On dirait qu'elle est consciente qu'on se sert d'elle, mais elle ne dit rien. Ce qui m'étonne fortement. Et j'aimerai lui demander pourquoi.

— Boudes pas, bébé, rit-elle alors que j'entends le vent souffler. Je sais que je t'ai manqué, mais circonstances atténuantes, ok ? J'arrive dans... 7 minutes à tout cassé.

Le perfectionniste que je suis s'irrite en entendant « 7 » au lieu de « 10 ».

Elle m'envoie un bisou et raccroche.










AMRA ; Alkhayin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant