Les rayons du soleil m'aveuglent tandis que j'essaie désespérément de suivre Aaron, qui se faufile avec une agilité déconcertante à travers les ruelles étroites. Il doit être ravi de parvenir à me semer aussi facilement. Pour un homme qui a frôlé la mort, il semble en excellente forme. Chaque mouvement est fluide, précis, comme si le danger lui donnait des ailes.
Moi, de mon côté, je lutte pour respirer. Mes poumons brûlent, et je maudis chaque cigarette que j'ai fumé ces dernières semaines.
- Est-ce qu'on arrive bientôt ? Soufflé-je d'une voix plaintive, une main pressée contre mon cœur qui bat bien trop fort.
Il jette un coup d'œil par-dessus son épaule, ses yeux brillants d'amusement.
- Si tu es déjà essoufflée, qu'est-ce que ça va être au lit... Commente-t-il, un sourire joueur au coin des lèvres.
- La ferme ! Rétorqué-je, rouge de honte.
Finalement, après ce qui me semble être une éternité, Aaron s'arrête brusquement. D'un geste, il m'intime de rester derrière lui.
Devant nous, une tour ancienne se dresse, imposante et lugubre. Les pavés qui la composent sont usés par le temps, et ses vitres sont teintées, nous empêchant de voir à l'intérieur. Une odeur étrange de soufre flotte dans l'air, s'accrochant à mes narines.
- Tu es sûr que ton père se cacherait là-dedans ? Demandé-je en désignant la tour de l'index, le doute perçant dans ma voix.
Aaron garde les yeux fixés sur les portes en bois imposantes, ses sourcils froncés.
- Justement. Personne n'aurait l'idée d'aller chercher là-dedans. Marmonne-t-il, son ton aussi glacial que son regard.
- C'est à découvert, et il n'y a aucun garde... Murmuré-je, méfiante.
Pour une organisation comme la Renaissance, je m'attendais à un dispositif de sécurité bien plus renforcé. Mes doigts se crispent autour de la crosse de mon arme, tandis qu'Aaron réfléchit.
- Peut-être qu'en montant à l'étage de cette maison, on pourrait avoir une meilleure vue sur l'intérieur. Suggère-it-il en désignant une petite bâtisse à côté.
- Les vitres sont teintées, Aaron. soupiré-je, exaspérée.
Il se tourne vers moi, l'agacement perçant dans ses yeux.
- Et celles du troisième étage ? Réplique-t-il avec une lueur de défi. Débutante.
Je sens le rouge me monter aux joues, de colère cette fois.
- Observe et apprends, Amber. Le moindre détail peut tout changer. Doug ne t'a donc rien appris ?
Mes dents grincent.
Connard.
Aaron ne semble même pas remarquer ma frustration. Il pointe deux fenêtres sur le côté droit de la maison.
- Là, elles ne sont pas teintées. On pourrait voir à l'intérieur depuis là-haut. Suggère-t-il.
- Ou on pourrait simplement entrer. Répliqué-je en haussant les épaules. À quoi bon perdre du temps ?
Son regard perçant se pose sur moi, un sourire ironique aux lèvres.
- Ou on pourrait aller directement à la morgue, ça nous épargnerait du temps. Se moque-t-il en secouant la tête.
Je lève les yeux au ciel, bien consciente qu'il a encore raison. Si c'est réellement le repaire de la Renaissance, nous risquons de ne pas ressortir vivants. Je pousse un soupir.
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Yours (Tome 2)
Romantizm"Une semaine s'était écoulée depuis la dernière attaque menée contre Henrick. Une semaine qu'Aaron demeurait introuvable. Une semaine qu'Amber n'était plus que l'ombre d'elle même. Si elle avait un jour été une jeune femme innocente et naïve, il n'e...