Chapitre 2 : Ennemies to lov...strangers

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Le garçon aux cheveux blond était par terre, allongé à même le sol. Il n'avait pas l'air conscient...

La panique me prit. Et s'il s'était cogné la tête ?? Je devais faire quoi comme gestes de premiers secours ? Le couloir était vide, il n'y avait personne pour m'aider. 

Je m'avançai d'un pas hésitant vers lui, sa respiration bruyante laissait entendre qu'il était encore vivant, c'était déjà un bon début...

Heureusement pour lui, l'endroit ou il s'était effondré était meublé de siège en tissus assez mou, un peu comme des poufs. Sa tête ne paraissait pas blessée. Je m'accroupi près de lui et me pencha en avant pour le voir de plus près. 

Il était beau. Sa chevelure dorée lui tombait sur les yeux, mais je pouvais apercevoir qu'ils étaient fermés. Il dormait comme un bébé. Je n'étais qu'à quelques centimètres de son visage et je ressentais sa chaleur corporelle. Il était brûlant. Qu'est ce que j'allais faire de lui ? 

Je réalisai soudainement que j'avais  enregistré le numéro de l'infirmerie sur mon tel. J'appelai donc l'infirmière, qui accourut presque immédiatement. 

- C'est ton ami ? Il t'as dit quelque chose sur son état de santé ou pas ? 

J'étais surpris par sa première question. Mon ami ? J'aimerais bien le connaitre autant pour dire être "ami" avec lui, voir plus...merde qu'est ce que j'imagine ?? Je déraille complètement ma parole. 

- On est pas ami, je sais rien de lui. 

J'ai dit ça sur un ton un peu trop froid. L'infirmière me regarda bizarrement. Elle finit par le lever et m'ordonna de l'aider à le porter. Moi porter ce mec ? J'ai rien dans les bras, c'est ridicule. Il me dépassait d'une tête, était finement musclé, c'était un sportif ça se voyait. 

Je finis par mettre son bras autour de mes épaules, et on le porta tant bien que mal jusqu'à l'infirmerie. Elle était petite, il y avait que 4 lits. La vieille peinture décrépie des murs et le peu d'ouverture extérieure donnait un aspect très austère à la pièce. La poussière était partout, comme si on y avait jamais fait le ménage. 

On déposa notre malade sur le lit le plus proche de la porte d'entrée, l'infirmière sortit et me laissa seul avec lui. 

- 'vid...

Il murmure dans son sommeil ? Qu'est ce qu'il raconte encore ? 

- 'Vida.

Il...parle de moi là ? Il me parle ? C'est quoi ce surnom débile ? 

- David ? 

Je me retournai. L'infirmière était revenue avec un thermomètre, un truc pour mesurer la tension et une serviette humide. Elle prit la température du garçon. 

- 39 degrés. C'est une bonne fièvre là. J'appelle ses parents, tu peux lui mettre ça sur le front pour le soulager en attendant s'il te plait ? 

Elle me laissa de nouveau seul. C'était quoi ce personnel de merde ?? Je dois faire son boulot à sa place maintenant ? 

Je m'avançai vers lui et déposa la serviette froide sur son front. Sauf que ses cheveux se collaient avec. Je dû l'enlever et essayer de les coiffer en arrière pour laisser son front dégagé. Au moment où je passa ma main dans ses cheveux, sa main s'agrippa à mon bras. Je me retins de crier de surprise. 

Il était de nouveau conscient. Ses yeux bleus étaient ouverts, me fixant. Je n'arrivais pas à les déchiffrer, ils étaient comme...impénétrables. Sans un mot, il se redressa et pris la serviette qui était toujours dans mes mains pour se l'appliquer lui même sur son visage. 

- Qu'est ce qui s'est passé ? demandai-t-il, la voix enrouée

- Tu t'es évanoui, on a dû te porter jusqu'ici. 

Sa main était toujours agrippée à mon bras, mais sa poigne s'était desserrée.

Il paraissait amusé. Il se mit à sourire.

- Qu'est ce que t'as ?
- La situation est vraiment comique ah ah.
- En quoi est ce que c'est comique ? Tu t'es évanoui, la cpe va nous défoncer et un gars que je connais pas m'attire des ennuis.

Il lâcha mon bras et soupira en  passant sa main droite dans ses cheveux blonds. Ce tic était vraiment mon point faible. Je l'avais déjà vu faire ça...mais où et surtout quand ?

- Écoute, je suis désolé pour l'histoire de la cpe, sincèrement. Je voulais pas t'attirer des ennuis. Pour le reste...vaut mieux en rire non ? C'est bien de lâcher prise parfois tu sais ?

Sa dernière phrase me frappa, comme si elle avait débloqué quelque chose en moi. Mon cœur commençait à battre de plus en plus fort. Mon crâne me faisait mal. Qu'est ce qui se passait ?

Il me regarda d'un air soucieux.

- Tu vas bien David ? T'es tout pâle, toi aussi tu vas t'évanouir ah ah.

J'étais sous le choc. Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond. Ma tête...elle me faisait atrocement mal. Comme si...comme si on y avait planté des aiguilles bien profondément et qu'on triturait ma mémoire.

Soudain, un flash me fend le crâne. J'eus un mouvement de recul. La panique s'empara de moi et je demandai d'une voix tremblante :

"Comment...comment ça se fait que tu me connais ? Comment ça se fait que je te connais ?"

Il me regarda d'un air surpris. Il se mit à me fixer pendant de longues secondes, avant de détourner le regard.

La colère s'empara de moi. Elle était incontrôlable, je n'étais plus moi même. Mon cerveau n'obéissait plus, j'étais comme dissocié de mon propre corps.

- BORDEL RÉPOND ! T'ES QUI ?! POURQUOI JE ME SOUVIENS DE TOI ?? POURQUOI JE NE ME RAPPELLE PLUS DE...

Je compris. Ce jour là, cette heure là, cet endroit là.

Il se mit à me regarder de nouveau, d'un air triste et désolé.

- Tu t'en rappelle maintenant ? Tu te souviens ?

- C'est impossible, pourquoi j'aurais fait ça ? Pourquoi ma mémoire est défaillante ? Comment c'est possible d'oublier ça ?

Il était pensif, il se gratta la tête.

- C'est un souvenir traumatique, ta mémoire a peut être volontairement effacer ce qui s'est passé pour protéger ta santé mentale ? Eh David ?? Tu m'écoutes ?

J'étais en train de couler. Les souvenirs remontaient. Ils étaient tous plus horribles les uns que les autres. Mon cœur battait anormalement vite.

J'eus seulement le temps de voir les bras du garçon me rattraper avant qu'un voile noire ne couvre ma vision. Je m'effondrais, dans tous les sens tu terme.

Le garçon aux cheveux dorésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant