Chapitre 16 - La Tête de Sanglier, ou l'art de la conspiration

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— Réunion des intéressés pour des cours à la Tête de Sanglier, à Pré-au-Lard à la première sortie début octobre.

C'était ce qu'Elysio avait dit en rejoignant ses amis. L'air singulièrement furieux qu'il avait arboré en disant cela avait éveillé la curiosité d'Hermione.

— Pourquoi tu as changé d'avis si vite ? s'étonna-t-elle en le rattrapant dans le couloir.

— Parfois, je me dis que mon père est vraiment le dernier des salauds, gronda le noiraud sans ralentir.

— Rien de nouveau jusque-là, déclara Harry avec nonchalance.

— Ta. Gueule. répliqua froidement Elysio. Il veut m'empêcher de remplir ma mission, alors je vais faire l'exact opposé !

— Pourquoi on doit aller à Pré-au-Lard ? demanda Ron.

— Plus discret, pas d'Ombrage, pas de paternel de merde, résuma le Gryffondor. Passez le mot aux intéressés et moi, je vais chercher le moment idéal pour en coller une dans la gueule de Rogue.

Afin d'éviter que le batracien en rose puisse l'empêcher de partir au village, Elysio se tint tranquille jusqu'à la fin du mois de septembre. Le matin de la réunion à la Tête de Sanglier, il avait laissé un mot à son oncle pour dire qu'il ne s'entraînerait pas de la journée et qu'il reportait ça au lendemain. Le vent soufflait assez bien, mais le ciel était sans nuage. Après une interminable attente dans la file devant Rusard qui cochait les noms des élèves autorisés à quitter l'école, il prit la direction de Pré-au-Lard avec ses amis.

— Pourquoi Rusard t'a reniflé comme ça ? demanda Ron à Harry tandis qu'ils s'approchaient du portail.

— Ah, ça, c'est quand j'ai envoyé une lettre à Sniffle ( le nom pour désigner Sirius en public ). Rusard m'a vu à la volière et a exigé de voir mon courrier parce qu'on lui a signalé que je commandais des Bombabouses.

— Qui le lui a dit ? interrogea Hermione avec intérêt.

— Je sais pas, répondit le jeune Potter en haussant les épaules. Peut-être Malefoy pour faire une blague.

Alors qu'ils approchaient de l'entrée du village, Ron tourna la tête vers Elysio qui était resté silencieux.

— Pourquoi on va pas aux Trois Balais ?

— La Tête de Sanglier est un autre pub, moins connu, moins bruyant et plus louche. Parfait pour des élèves qui veulent se faire discrets. Par ici.

Le Gryffondor prit une rue latérale à la grand-rue. Au bout se trouvait une petite auberge, dont l'enseigne en bois, ornée d'une tête de sanglier tranchée, était suspendue à une potence en fer.

— Charmant... grimaça Ron. Tu sais, les Trois Balais, c'est pas loin.

— Encore un mot et tu rentres le premier, répliqua Elysio.

Il poussa la porte et entra. La salle était petite, crasseuse et remplie d'une odeur de chèvre. Les vitres sales laissaient à peine passer la lumière du soleil. Les tables en bois brut étaient nues, et avaient pour seule décoration des chandelles.

La clientèle était aussi avenante que l'endroit. Un homme avait la tête entièrement couverte de bandages au comptoir. Deux masses encapuchonnées étaient blotties près de la fenêtre.

Près de la cheminée était assise une sorcière emballée dans un voile noir et épais.

— Allez chercher une table, demanda Elysio. Je vais nous chercher à boire.

— Merlin, merci ! soupira le rouquin. J'ai cru que tu ne nous le proposerais jamais...

Un barman sortit de l'arrière du magasin tandis qu'il approchait du comptoir. Il était grand et mince avec une barbe grise de bonne taille et une longue chevelure.

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant