Chapitre 19: Première victoire

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Il était six heures du matin et le capitaine Batiste Ulrich faisait du gainage. Cela faisait plus de vingt minutes qu'il tenait. Toutefois, la faiblesse et les tremblements commençaient à se montrer. Ce n'était jamais la douleur qui le faisait flancher, c'était toujours la faiblesse de sa condition humaine. Il devait pourtant faire mieux ! L'Empereur comptait sur lui et il n'appréciait pas les faibles. Donc la douleur ne devait pas entrer en ligne de compte !

Il tint encore une minute avant de s'écrouler. Il jura un coup puis souffla un peu. Il était allongé sur sa moquette et prit le temps de ressembler ses forces. Ensuite, cinq minutes plus tard, il était de nouveau en pleine forme. Depuis tout petit, il avait cette capacité à se remettre plus rapidement et plus facilement que tout le monde. Il ne savait pas ce qui lui valait cette compétence mais il savait à qui il la devait. Comme tout ce qu'il possédait, il la devait à l'Empereur. Sans lui il ne serait rien tout comme ses parents avant lui. Ils étaient de pauvres Inutiles des basfonds de la capitale qui l'avait vendu. Il représentait pour lui ce qu'il détestait le plus : la faiblesse.

Il checka l'heure : il était temps de commencer l'entrainement avec les membres de la nouvelle expédition vitale. C'était la troisième depuis celle de la capture. Cela leur avait permis de se roder et surtout de diminuer de moitié les pertes. Aussi, c'était la première fois de sa vie que Batiste avait vu des anciens expéditionnaires se réengager. Il sentait qu'ils avaient fait le plus difficile et Otto était d'accord avec lui.

Cependant, cet entrainement allait être différent, un scientifique allait venir leur présenter une nouvelle technologie. Alors, il ne perdit pas de temps et sortit de sa chambre. Il descendit les escaliers du palais au pas de course comme à son habitude. En descendant, il admira la beauté des parois argentées qui constituait la demeure de l'Empereur. Depuis qu'il était devenu combattant du mérite, il dormait dans ce magnifique bâtiment à côté de son guide pour pouvoir assurer sa protection la nuit. Ici, tout était fait d'argent : le mobilier, l'infrastructure et même les plantes. Arrivé en bas, Batiste passa les nombreux portiques de sécurité. Puis il appuya sur la porte et sortit d'un propulseur toujours en courant.

Il continua sa course dans la rue direction le QG pour le footing matinal. Sur sa route, nombreux était les passant qui le saluait avec respect et admiration, il était leur héros. Pourtant, le combattant détestait ce titre, pour lui servir l'Empereur au péril de sa vie n'avait rien d'héroïque, c'était naturel. A chaque fois que quelqu'un l'appelait comme ça il voyait dans les yeux des gens qu'il était ce qu'ils ne rêveraient atteindre. Pourtant ils pouvaient largement y arriver s'ils s'en donnaient les moyens.

Enfin, il y avait des fois où on le prenait pour un fou, plus particulièrement quand il décapitait un corbeau devant leurs yeux. Quelle bande de petite nature ! Et puis, ils n'avaient aucune idée de ce que représentait ces monstres pour lui. Ils étaient l'horreur incarnée, il en avait beaucoup plus peur que des Messagers. Eux au moins, ils ne le souilleraient pas une fois mort.

De toute façon, pour Batiste, et il n'avait pas totalement tort, la population n'avait aucune idée de ce qu'était le combat, le vrai. Celui où à tout instant la moitié de ceux que tu as entrainé se font déchiqueter sans que tu ne puisses rien faire. En réalité, s'ils le considéraient comme un héros c'était pour qu'eux en comparaison ils paraissent normaux. Or en réalité lui était normal mais eux c'était des faibles tout comme ses parents. Pour lui les vrais héros c'étaient ceux qui avaient commis le sacrifice ultime pour l'Empereur. Ceux qui avaient donné leur vie, c'était eux les véritables héros ! C'est eux qu'il devait protéger des corbeaux.

Une fois le footing terminé tous les combattants du mérite en service, brigades blindées incuses, furent rassemblés dans l'ancien dortoir. La totalité des lits de camps avaient été débarrassés et des casques étaient alignés sur le sol. Aussi des scientifiques, une dizaine, se tenaient debout derrière les casques. Un de ceux-ci prit la parole :

Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant