Lucifer
Je savais exactement qu’en venant ici, je la verrais, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me soit présentée personnellement. En effet, le gérant, Dave, un homme très charismatique, mais aussi d’une gentillesse infinie, a décidé de nous présenter mes associés et moi à ces deux amies.
J’ai eu clairement du mal à cacher la trique qu’elle m’a donnée à son arrivée, si au début elle ne l’avait pas remarquée, se contentant de déposer le plateau et d’aller rejoindre son collègue. C’est au moment de présenter les associés qu’elle a croisé mon regard, puis le sien a descendu pour mater l’excroissance qui déformait mon pantalon au niveau de la braguette. Sans même parler de la quête que je mène pour ma propre existence, j’ai comme l’impression que Scarlett ne me laissera pas indemne.
Dans sa robe noire, elle était resplendissante, j’ai vu les regards que mes amis lui ont lancés, si Lake a semblé hypnotisé, Cam a joué le charmeur. J’ai serré les dents et attendu mon tour, mais malheureusement sa présence a duré quelques minutes, elle est vite repartie en bas.
Les présentations n’étant pas finies, je ne peux pas me lever et aller la rejoindre, j’attends donc patiemment.
J’aperçois une autre jeune femme très jolie, Lou, une rousse, une sculpture de mannequin, mais mon cœur ne bat pas à la même vitesse que pour la magnifique brune.
Les présentations finies, nous passons aux documents, je deviens le principal investisseur du nouveau local qui sera un agrandissement de leur bar. Une bonne heure passe avant que Dave ne s’en aille rejoindre ses collègues.
Je finis mon verre et m’empresse d’aller voir si Scarlett est encore ici.
Quand je descends, la piste de danse est toujours aussi remplie. Des couples s’enlacent, des femmes dansent seules ou entre amies, certaines se frottent à moi, mais je les ignore et continue mon chemin. Je repère rapidement Scarlett derrière le bar en train de préparer des boissons remplies de couleurs. Je m’approche tranquillement de l’endroit où elle se trouve. Une odeur de bonbons me saisit les papilles et me donne l’eau à la bouche. Elle est extrêmement occupée, l’équipe paraît submergée de commandes, elles ne savent plus où donner de la tête. Je m’assois et patiente tranquillement tout en laissant mes yeux glisser vers les formes de la belle brune. Je détourne le regard quand je commence à me sentir à l’étroit dans mon pantalon. Une fois tous ces cocktails, servis aux clients, elle vient prendre ceux qui attendent encore. Elle pose ses yeux sur moi et marque un temps d’arrêt
Elle me demande si je souhaite boire quelque chose, comme à mon habitude je demande un double whisky sans glace. Elle dépose un liquide ambré à l’odeur sucrée et amère devant moi.
— Merci beaucoup Scarlett.
Un petit sourire narquois aux coins des lèvres, elle me demande :
— Lucifer, c’est votre véritable prénom ? Enfin, je veux dire euh...
À mon tour de sourire.
— Absolument, c’est mon vrai prénom, original, hein ? Mes parents sont de grands fanatiques de Mythologie, je vous laisse donc faire le rapprochement.
Je vois à sa tête qu’elle ne s’attendait pas à cette réponse. C’est assez hilarant, je dois dire, ses joues rouges me donnent chaud en retour. La gêne s’est installée entre nous. J’ai pourtant eu le bonheur de l’admirer travailler et son tempérament me fait ressentir qu’il n’y a que moi, qui lui fais cet effet. Une bulle, intensément érotique, commence à nous isoler du reste des convives et le désir réciproque est palpable.
Le bar se vide progressivement, les salariés s’affairent au nettoyage des espaces qui se sont libérés. Toujours au bar je sirote un verre en louchant sur le cul de Scar. Je suis partagé entre rester à ses côtés et la raccompagner ou bien rentrer chez moi la queue entre les jambes. Cette queue qui, en ce moment, aimerait se libérer de sa prison de coton. J’opte pour la deuxième option, mais je ne veux pas paraître lourd.
— Le temps passe vite en votre compagnie, je vais y aller, je vous souhaite une excellente fin de soirée, mademoiselle. À très prochainement.
Elle réagit au quart de tour et agrippe mon poignet.
— Attendez Lucifer, pourriez-vous me raccompagner ? Il est tard et je n’ai pas fermé en partant.
Cette proposition me fait frissonner de plaisir. Mon côté prédateur se réveille.
— Avec grand plaisir.
Autant dire que je rêvais qu’elle me le propose, je n’aurais pas osé, mais elle, oui. C’est couillu de sa part.
Je la regarde aller chercher son manteau et revenir avec deux gobelets de café. Elle ferme le club derrière elle, prend mon bras dans sa main et commence à avancer.
En sortant, je la regarde se diriger vers le trottoir, je lui indique ma voiture garée juste en face. Elle me fait savoir qu’elle habite à seulement dix minutes à pied. Le froid me rebute d’abord, mais j’ai simplement à poser mes yeux sur cette femme magnifique pour commencer à avancer à ses côtés.
Je la suis et nous traversons effectivement deux ou trois rues secondaires pour déboucher sur un immeuble.
— Voilà, c’est chez moi, si vous souhaitez, je peux vous proposer quelque chose à boire ?
— Je ne voudrais pas abuser de vous, Scarlett.
— Ooooh ! arrêtons les vouvoiements, et vous ne me dérangez pas. Je vis seule donc j’aime bien recevoir.
Elle dit ça avec un air coquin sur le visage. Ses yeux pétillent d’envie en émettant des signaux sans équivoques. Je ne sais pas ce que cette femme a en tête, mais ce qui est sûr, c’est que j’en fais partie.
Nous montons deux étages pour arriver dans un interminable couloir de chaque côté plusieurs portes, Scarlett avance dans celle du bout à droite, elle me fait pénétrer dans un modeste studio, très chaleureux avec une immense bibliothèque qui prend la quasi-totalité de la pièce. Je pars m’installer sur ce que je devine être son lit. Quelques livres sont posés sur une petite table, ainsi que deux cendriers bien remplis.
Elle me propose un verre que j’accepte avec plaisir avant de l’admirer, se diriger, vers la seule pièce fermée de son logement que je suppose être la salle de bain.
Elle me laisse là, en plan, avec mes réflexions. J’avise les livres sur les étagères et je remarque un ouvrage intitulé, « Filles de Lilith », je ne peux empêcher mon esprit de se perdre dans mes souvenirs.
1804
— Lilith, mon amour.
— Lucifer, cesse tes surnoms ridicules, nous ne sommes que tous les deux.
— Pourquoi tant de rancœur envers moi ?
Sa longue robe rouge lui tombant sur les reins, elle ferait pâlir les morts. Je m’approche avec assurance. Je me glisse derrière elle et descends les mains le long de ces côtes. Je la sens frémir sous mon toucher, en penchant la tête en arrière, j’en déduis qu’elle attend mes lèvres sur son cou.
Je sens l’excitation me gagner, ma queue se retrouve à l’étroit dans mon caleçon. Je commence à griffer son dos pendant que je mords son cou. J’entends sa respiration s’accélérer, je continue de la malmener, mes mains descendent sur ses fesses, que je serre et griffe pour laisser des trainées rouges se former sur sa peau. Ma bouche part à la rencontre de ses seins, ses tétons dressés devant moi. Je glisse ma langue autour, les suce brutalement. J’en mords un pour gouter à son élixir rouge et ferreux qui en sort. Ma main qui est maintenant au niveau de son entrejambe commence à la caresser. Elle glisse ces longs doigts dans mes cheveux et tire dessus. Putain ! ça m’excite. Je rentre mes doigts dans sa fente gorgée de mouille et lui arrache un cri. Elle se cambre davantage, invitant mes doigts à y aller plus fort. Sans qu’elle s’en rende compte, je l’attrape pour la porter et la coller contre un mur. Ma queue gonflée posée sur son intimité, elle remue contre moi. Je prends le temps de sentir l’humidité entrer en contact avec mon gland. N’en pouvant plus, je la pénètre profondément d’un coup sec. Sa respiration se coupe, la mienne s’accélère. Je suis déjà au bord de la rupture quand elle m’agrippe par la nuque et me crie d’y aller plus fort. Elle enroule ses jambes autour de mes hanches. Elle est suspendue à ma queue. Sa bouche se colle à la mienne et sa langue cherche la mienne. Je la pilonne, conte le mur avec la force du diable. Ces ongles qui entrent de plus en plus profondément dans mon épiderme me rapprochent un peu plus de la jouissance. Coup de chance pour moi, son orgasme la secoue en même temps que le mien. Elle me fixe et me dévisage pendant que je finis de me déverser en elle.
Je la repose délicatement sur le sol puis, Sans un mot elle se rhabille correctement, retrouve un visage fermé et triste.
— C’était la dernière fois Lucifer, je te demandais d’être présent pour moi, de me soutenir. Et toi tu te renfermes, tu m’approches seulement pour assouvir tes besoins. Tu ne vois que ta petite personne. Tu es un homme arrogant et écœurant. Je ne te veux plus dans ma vie.
— Tu sais qui je suis, Lilith. Si tu pars, ne reviens jamais.
— Bien sûr, tu es Lucifer, tu as aussi bien d’autres noms parmi les mythes et légendes. Tu suscites la peur ou l’admiration, mais pour moi tu es simplement Lucifer le roi des enfers, rien de plus. Tu n’as aucun mérite, tu es peut-être un bon souverain. Mais tu es un amant pitoyable. Tu ne vois que par ta personne. En revanche…
Elle sort de son bustier une pierre flamboyante, d’un rouge écarlate.
— Je te remets ceci, ce sont les nains qui me l’ont offert suite à un service que je leur ai rendu. Cette pierre s’appelle le Bokmål. Elle est extraite des mines de Norvège. Ils l’ont enchanté, maintenant elle détient un pouvoir qui aura la capacité d’annuler ta transformation en démon. Ne crois pas que je te l’offre en gage de paix. C’est simplement pour la protection du monde.
Elle se retourne et sort en emportant des centaines d’années avec elle.
Je regarde cette pierre dans ma main sans savoir quoi en faire.
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Autant emporte le sang.
ParanormalEt si les mythes existaient ? Et si Lucifer n'était pas si mauvais ? Sera-t-elle voir au-delà de son monde et l'aider à vaincre cette malédiction ? Tout n'est pas forcément écrit dans les légendes.