bataille de Uhud

Uhud

Ce jour-là était un vendredi. Mohamed dirigea la prière du peuple, entra dans sa demeure et revêtit sa cuirasse; puis il sortit, et déjà le peuple s'était repenti et disait: <<Nous t'avons contraint, et nous n'en avions pas le droit; or, si tu le veux, reste. - Il ne convient pas à un prophète,quand il a revêtu sa cuirasse, de l'ôter avant d'avoir combattu >>,répondit le ¨Prophète, qui sortit de Médine à la tête de mille hommes, tandis que les polythéistes en comptaient trois mille de plus.

Le Prophète continua sa route avec ses compagnons et descendit dans le ravin d'Uhud; il donna l'ordre à AbdAllah ibn Jubayr qui était le commandant des archers, au nombre de cinquante, de passer les nuit à l'entrée du ravin et de chasser les cavaliers à coup de flèches, par crainte que ceux-ci ne les surprissent par derrière. Il remit l'étendard à Mous'ab ibn Umayr;un combat acharné s'établit entre les deux partis.

Hind, fille de Utba, appela Wahchi,esclave de Jubayr ibn Mut'im et lui dit: << si tu mets à mort Hamza, je te donnerai mes bracelets, mes colliers, mes anneaux de cheville et mes boucles d'oreilles. - Si tu le tues, ajouta Jubayr,tu seras libre. >> Hind se leva, suivie de ses compagnes qui battaient le tambour de basque et excitaient les hommes au combat.

L'affaire fut chaude; Mous'ab fut tué et le Prophète confia le drapeau à Ali ibn Abi Talib. Dieu fit descendre son aide et la déroute de l'ennemi fut incontestable;alors, les archers désertèrent leur poste et s'élancèrent au pillage à l'exception de leur commandant, qui resta ferme à sa place jusqu'à ce qu'il périt. Khalid ibn al-Walid tourna bride contre eux et la fortune changea pour les musulmans. Wachi se cacha d'Hamza, passa prés de lui, le prit par derrière et le frappa d'un coup de javeline qui le tua; l'ennemi l'emporta sur les musulmans, et ce fut un jour de malheur et d'épreuve. Les Quraychites se rassemblèrent autour du prophète qui fut frappé à coups de pierres; il tomba sur le flanc, son visage fut blessé, ses lèvres furent déchirées, une de ses incisives brisée, un anneau de la cotte de mailles pénétra dans sa face, et il tomba dans un creux.Quelqu'un se mit à crier du haut de la montagne: <<Mohamed vient d'être tué ! >> Les musulmans s'enfuirent ; Ali et Talha prirent le Prophète par la main, et le tirèrent du trou; Abou Doujana le couvrit de son corps pour le protéger contre les flèches.

Le Prophète s'écria: << Quel est l'homme qui vendra sa vie pour nous ? >> Quelque Ansars combattirent pour défendre Mohammed jusqu'à ce qu'ils fussent tués jusqu'au dernier. Ensuite les ensuite les musulmans revinrent à la charge et dégagèrent le Prophète.

Ensuite ils se levèrent pour regagner le ravin, et Ali remplit d'eau son bouclier de cuir; avec cette eau il lava le sang qui coulait sur le visage du Prophète, lequel disait en même temps: << Comment un peuple qui a fait couler le sang sur le visage de son prophète, qui l'appelait au dieu Très-haut,pourrait-il prospérer ? >>

Hind et ses compagnes se jetèrent sur les morts, leur coupèrent le nez, leur arrachèrent les oreilles et s'en firent des anneaux de cheville et des colliers; puis elle se dirigea vers le cadavre de Hamza, lui fendit le ventre, lui fendit le ventre, en tira les entrailles et les viscères, et les mâchonna sans avaler. Ensuite elle monta sur un rocher et récita ces vers: << Nous vous avons puni pour la journée de Badr; guerre après guerre, pleines d'ardeur et de fureur. Il n'y a plus pour moi de vie heureuse depuis la mort d'Otba, de son, de son gendre; je me suis guérie et j'ai accompli son vœu; ma reconnaissance pour Wahchi est éternelle, jusqu'à ce que mes os pourrissent dans mon tombeau.>>

Les musulmans s'occupèrent d'enterrer leurs morts; le Prophète se tint auprès de hamza, considéra ce qu'on avait fait de son corps et dit: << Puissé-je ne rencontrer jamais de pareil exemple ! >> Puis il fit une seule prière pour les soixante-dix morts et parti ensuite pour Médine.

_Geston Wiet Grandeur de l'Islam p.37-39

_Livre de la Création et de l'Histoire, IV, p.187