VI- Mia

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Je me déplace lentement avec Charlie à mes côtés, me soutenant par le bras, et nous traversons plusieurs couloirs aux murs gris et fades avant de parvenir à atteindre le hall d'entrée. Nous ne croisons pas grand monde en chemin, la journée à l'air plutôt calmes, quelques agents de ménages s'affairent et les rares soignants que nous croisons sont assis à papoter dans leur salle de pause. En-tout-cas, personne ne fait attention à nous et c'est sans encombre que l'on peut enfin pousser la grande porte du hall d'entrée. Je pousse la porte et sens l'air frais sur mon visage et respire une bouffée de liberté avec l'impression d'avoir été libérée. Je tourne sur moi-même, euphorique de me sentir libre et vivante quand soudain, je le vois. L'énorme vaisseau est stationné à la sortie du quartier général, mais son imposante avancée vient surplomber une partie des bâtiments, plongeant une partie de la ville dans l'ombre. J'avance d'un pas, je me sentais attiré par lui comme un aimant. Des questions se bousculent dans ma tête, comment est-ce à l'intérieur, qu'est ce qu'on ressent quand on s'envole et à quoi ressemble l'espace ?

- Hey, ce n'est pas par-là Mia, le vaisseau, c'est la zone ou crèche les Cargaris. Ils ne se baladent pas trop hors de leurs zones et ont préféré rester dans leurs vaisseaux. Raisons pratiques, j'imagine vu leur taille, s'exclame Charlie.

- On a le droit d'y aller ?

- Ouai, on a le droit. Mais ce sont surtout les volontaires pour le programme de reproduction qui traînent par là-bas, alors certains, pensant que tu es là pour tu sais quoi, peuvent se montrer entreprenants si tu vois ce que je veux dire.

Charlie m'attrape la main et nous guide et nous fait avancer à travers ce qui devait être le parking à l'époque, quelques rares épaves témoignant de ce qu'était notre vie d'avant. Je me retourne pour regarder le bâtiment de l'hôpital, imposant et toujours debout, mais qui a connu des jours meilleurs.

- Notre logement n'est pas très loin, me précise Charlie tout en continuant de mener la marche.

Nous passons devant ce qui ressemble à un centre-ville, quelques magasins et restaurants s'alignent le long de la rue, et les gens sont dehors, à flâner et à discuter. Les couleurs vivent des devantures dénotent un sentiment d'insouciance en comparaison des marchés clandestins où nous avions l'habitude d'aller et je me sens attirée comme un insecte par la lumière. Bien que la ville soit reconstruite, je vois encore des traces de la guerre. Pourtant, la rue est remplie de vie et de gaieté. Charlie me prend par la main et me fait un grand sourire. Mon amie me conduit à un stand de nourriture, sors une sorte de jeton et achète des frites pour nous deux. Cette barquette me donne l'impression de rêver. C'est alors que je remarque à quel point la ville est belle et à quel point les gens ont l'air heureux. J'ai le sentiment que tout est possible ici et je sais que l'on va adorer vivre ici. Nous allons nous asseoir au soleil sur un banc et je prends une frite avec mes doigts et la fourre avec impatience dans ma bouche.

- Humm, je gémis.

- Junk food, je t'aime, dis-je avant d'en prendre une deuxième puis une troisième.

Finalement, Charlie me laisse la barquette que j'engloutis en deux minutes.

- Ce n'est que le début, attend de voir notre palace copine, me dit Charlie avec un petit sourire en coin.

Je suis tellement excitée que je me lève d'un bond et tire mon amie par le bras. Elle rigole, me reprend la main et me conduit à travers quelques rues avant de nous arrêter devant la porte d'un petit bâtiment de deux étages. Charlie me tend les clés en souriant, tout excitée. J'attrape le sésame et l'enfonce dans la serrure. La porte s'ouvre sur une petite entrée, propre. Il y a un escalier qui monte sur la gauche et une porte au fond en face de nous que Charlie me montre du doigt. J'avance et utilise la clé pour ouvrir la porte de notre nouveau chez nous. Nous entrons et faisons le tour des pièces, regardant les meubles et les objets. Je souris, heureuse de pouvoir enfin avoir un endroit où je pourrai me reposer et me sentir en sécurité. Le logement est petit, mais parfait pour nous deux. Les murs sont blancs et épais, et la porte est peinte d'une couleur rouge vif. Il me rappelle mon studio d'étudiante. Comme lui, il a tout ce dont nous avons besoin ; un grand lit, une armoire, une salle de bain ; des toilettes et un coin cuisine. Une grande fenêtre laisse passer la lumière et donne une vue sur une cour à l'arrière.

Premier contactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant