Chapitre 16

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Mathieu

Lundi 20 septembre 2021

Putain qu'est-ce que j'avais envie de dormir. J'en étais à mon huitième café, ma quinzième clope et ça ne passait toujours pas. Le boss m'avait à l'œil depuis la crise de Solène et j'avais intérêt à faire profil bas, j'étais à genoux derrière une caisse à réparer un truc de merde qui ne voulait pas fonctionner et je croisais mon regard dans le rétro. Des cernes noirs creusaient mon visage, mes yeux étaient rougis, j'étais plus proche d'un fantôme que d'un humain. Tout ça à cause d'elle...

- Bah alors Polak ça se perse les boutons dans les rétros ?

Je me retournais pour voir l'autre abruti avec son sourire de connard collé sur la tronche. J'avais pas assez d'énergie pour lui exploser la tête au sol

- Je vérifie la vue que va avoir ta meuf quand elle me sucera ce soir.

- Connard ! Explosa-t-il en me poussant contre la carrosserie.

- Ho les gars qu'est-ce qu'il se passe là-bas ? Demanda le boss en s'approchant.

- C'est rien chef, c'est Kévin qui n'avait pas vu le Polak, tout va bien. S'interposa Adrien.

Il s'approcha de nous et dégagea le bouffon d'un signe de main, je n'avais pas reparlé à Adrien depuis son petit coup de la mule d'hier. Le trajet s'était bien passé et j'avais récupéré l'oseille comme prévu. J'avais prétexté un truc avec mon daron pour que Léna ne vienne pas avec moi et pour arrêter de penser à Maxine de l'autre côté du mur.

Cette gamine m'avait fait paniquer, j'avais pas compris sa réaction. C'était pas la mort de dire que les marques sur ces bras c'était des menottes car elle s'était faite embarquer par les flics, ça nous est tous arrivés. Je me rappelle encore quand je m'étais fait choper en bas du bâtiment avec quelques barrettes dans les poches, heureusement j'étais mineur et j'étais reparti du bureau du juge avec une belle leçon de morale, « c'est pas comme ça que tu vas réussir dans la vie Mathieu, t'est un bon petit gars, tu vaux mieux que ça » c'est sûr qu'un avenir à dévisser des roues dans le fonds d'un foutu garage de merde c'est une belle vie...

- Ça va mec ? Me demanda-t-il.

- Ouais ça va, je suis juste claqué donc je suis sur les nerfs.

- Nickel la livraison hier, on en a une nouvelle pour samedi soir t'es chaud ?

Son intervention n'était donc pas anodine.

- J'ai un freestyle samedi soir, je peux pas. Répondis-je en me tournant pour aller ranger les outils.

- Ok, ok. Enfin tu sais que c'est pas un service à la carte.

- Développe. Fis-je en me tournant vers lui, prenant appui sur la table derrière moi, je détestais le ton qu'il employait avec moi.

- Bah les gars n'aiment pas trop quand on leur dit non tu vois.

- C'est une menace ?

Décidément, deux fois en deux jours, déjà Maxine avec son histoire de menotte et maintenant ce petit con d'Adrien et son sourire de vicieux. Je soupirai intérieurement, je m'étais encore mis dans des embrouilles et j'allais devoir gérer ça.

- Nan mon frère, t'inquiète pas.

Il posa sa main dégueulasse sur mon épaule et quitta l'atelier. Je n'avais pas confiance en ce type, je n'aurais jamais du accepter de le suivre dans ses bails foireux.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant