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Lundi 10 juillet 2023 – Tampa – Floride

Sa bouche prend d'assaut mon cou alors que mes jambes s'écartent d'elle-même, pour qu'il puisse se glisser au plus près de moi. Ma tête part instinctivement sur le côté, lui laissant le champ libre pour mordiller ma peau.

La réaction de mon corps est immédiate, et déjà, je sens l'excitation poindre le bout de son nez. Mon cœur s'emballe, pulsant frénétiquement dans ma poitrine, à chaque trainée de baiser qu'il laisse sur mon épiderme.

Ses mains caressent mes cuisses dans un mouvement lent, presque hypnotique, provoquant des frissons dans tous mes membres. Ses lèvres viennent trouver les miennes dans un baiser sensuel, réveillant chaque terminaison nerveuse de mon corps.

— On... mes frères sont... juste en haut, je tente de le dissuader entre deux baisers.

— Ils dorment, bébé, il assure en m'embrassant encore une fois.

L'idée de le repousser me passe par la tête, mais ma volonté et ma raison se sont visiblement fait la malle dans les Caraïbes, quand j'empoigne son tee-shirt pour le rapprocher encore plus de moi. Nos langues s'entremêlent, tandis que ses mains remontent sous mon « pyjama », transformant mon sang en lave brûlante.

Soudain, le son étouffé d'un grincement de porte résonne. Mon cœur s'arrête brièvement, et nos lèvres se séparent en un éclair. Je pousse un soupir nerveux en entendant le bruit provenir de l'étage.

— Merde, c'était quoi ça ? je murmure avec essoufflement, en cherchant à dissimuler la panique dans ma voix.

Alec se redresse légèrement, fixant la porte de la cuisine avec inquiétude. Le grincement se répète, mais cette fois plus distinctement. Mon compagnon me jette un regard rapide, puis, avec une agilité surprenante, il se recule de moi.

— Reste ici, souffle-t-il, avant de se glisser silencieusement hors de la pièce.

La respiration coupée, je reste immobile, écoutant attentivement chaque son. La tension dans l'air est palpable. Mon esprit oscille entre l'excitation précédente et l'inquiétude actuelle.

Les secondes semblent s'étirer indéfiniment. Puis, enfin, j'entends Alec s'adresser à l'un des jumeaux. Mon corps se crispe encore plus. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'ils se disent. Je saisis quelques mots, comme « colère », et « demain », avant que le silence ne revienne, et qu'Hadès réapparaît dans la pièce.

— Juste ton frère qui voulait te parler. Rien de grave, chuchote-t-il avec un sourire taquin.

Rien de grave ? On a failli se faire surprendre, mais ce n'est rien de grave ?

Malgré son calme, l'adrénaline continue de pulser dans mes veines. Il tente de se rapprocher à nouveau de moi, mais ma raison étant revenue de vacances, je saute sur mes pieds pour mettre de la distance entre nous.

— Je ne peux pas faire ça, Alec.

Son visage se ferme, mon rejet ne lui a pas plu. Mes hormones hurlent « NON » en cœur, mon corps semble se rebeller contre moi, incapable de calmer l'excitation dans mes veines, sauf que c'est nécessaire. Il en va de ma santé mentale.

— Pourtant ça ne te dérangeait pas y a cinq minutes, il s'insurge. C'est à cause de ton putain de tatoué ? Tu vas te remettre avec lui c'est ça ?

— Non ! Bien sûr que non ! Je... je meurs d'envie de t'embrasser. Mais je ne le ferais pas. Ça n'a strictement rien à voir avec Hayden. Je ne peux pas faire ça alors que t'es incapable de savoir ce que tu veux, Alec.

Il soupire face à mon aveu. Comme à son habitude dès que la conversation devient sérieuse, je peux voir ses traits se tendre.

— On ne peut pas oublier ça juste pour ce soir ? Ça fait trois jours que je crève d'envie de t'embrasser Swan..., il se plaint.

— Tu viens de le faire, Alec, je le contre en secouant la tête. Et bien que ce soit très tentant, t'avais raison la dernière fois, je ne peux pas te céder aussi facilement.

— Juste t'embrasser, promis, rien de plus, il s'empresse de répondre.

On dirait presque un enfant qui négocie un bonbon. Son visage à ce moment-là me ferait presque rire.

— Ce n'est pas question de ça, Alec. Je te laisserais m'embrasser et faire tout ce que tu veux de moi, mais avant ça, faut que tu sois honnête. Que tu me dises ce que tu veux de moi, de nous.

— Ça me paraît pourtant évident ce que je veux de toi, bébé, me sort-il d'un ton suave surjoué.

Il a retrouvé un peu de son mordant en jouant des sourcils et je ne peux m'empêcher de ricaner. Irrécupérable.

— C'est pourtant simple comme question quand on y pense, j'affirme à voix basse en sortant de la cuisine.

— Je ne vois rien de simple là-dedans.

Hadès me barre la route, me forçant à relever les yeux sur lui tandis qu'il attend une réponse de ma part. Je sais pertinemment que cette conversation ne lui plaît pas. Pour la simple et bonne raison qu'il ne sait pas quoi répondre.

En même temps c'est compliqué de devoir parler avec son cœur quand on est habitué à penser qu'avec sa bite.

Sauf que moi j'ai besoin de réponse et vite. J'allume la lumière, dévoilant son visage de dieu grec dans toute sa splendeur. Je pose ma canette sur la table du salon avant de me laisser tomber sur le canapé.

— Si c'est simple, Alec, qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que tu ressens ?

— Mais putain, je ne cesse de te le dire, Swan, s'agace-t-il de nouveau. J'ai envie de t'embrasser, de te prendre dans toutes les foutues pièces de cette baraque. Et là, je ressens une putain de frustration, car clairement tu ne m'aides pas.

Un électrochoc. C'est ce que me fait sa phrase.

Ce n'est pas que je n'en avais pas conscience, ni que l'idée ne me séduit pas, mais c'est ça, il a envie de moi. Il veut coucher avec moi. Et c'est tout. Même s'il ne l'a pas exprimé de manière explicite, c'est la réalité. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas d'être avec moi, mais bien de baiser.

Il est parfaitement conscient de mes sentiments à son égard. Peut-être que je n'ai pas formulé explicitement le mot commençant par un « j, », mais c'est évident. Même un aveugle pourrait voir à quel point je suis éprise de lui. Pourtant, je le laisse agir à sa guise, je le laisse me mener en bateau sans cesse, trop effrayée à l'idée de le perdre définitivement.

Je prends une profonde inspiration et me lève du canapé pour lui tourner le dos, essayant de contenir les larmes qui commencent déjà à monter. Pourquoi est-ce que tout doit être si complexe ? Et je n'ai même pas encore ajouté mes frères à l'équation.

— Je vais aller me coucher, ça vaut mieux pour nous deux.

Je saisis ma canette et le précède pour monter à l'étage, mais sa remarque me fait stopper brusquement.

— Pourquoi tu fuis, Swan ?

Il se fout de ma gueule ?

Liens interdits : entre cœurs et amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant