Prologue

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La voiture démarra en trombe, laissant des marques noires sur le goudron de la ville de New York. Une très belle ville, souvent lumineuse de nuit, avec ses gangs, ses voyous et ces gens qui font peur ou avec un comportement étrange. Et puis il y a des monstres. De vrais monstres, comme ceux dans les histoires pour enfants. Ils se fondent parmi nous, simples humains, simples mortelles et attendent le moment propice pour nous attaquer, nous tuer, nous dévorer. Je les ai vu faire ! Un ami, qui s'avérait être mi-humain, mi-bouc, s'est fait dévorer devant nos yeux, à Arturo et moi. Le monstre avait pris l'apparence d'un humain et notre ami Tom, un satyre, nous avait dit de nous méfier de lui, qu'il avait une odeur étrange et qu'il ne le sentait pas. Mais moi, insouciant comme je le suis, je ne me suis pas méfié. Pourtant, une part de moi me disait de m'enfuir à toute jambe, mais j'ai préféré l'ignorer et accepter ce que le monstre nous proposait. Tom est mort par ma faute et sous l'effet de la tristesse, mais aussi de la peur, je n'arrivais plus à bouger. J'étais paralysé sur place, tétanisé, mes jambes pesaient des tonnes. Je voyais pourtant le monstre se rapprocher de moi, mais je ne faisais que le regarder se rapprocher, sans parvenir à bouger le petit doigt. Mon corps ne me répondait plus.

Heureusement, Arturo était là. Je ne sais toujours pas comment il a fait cela, peut-être ne sait-il lui-même pas comment il y est parvenu, mais il a fait pousser des vignes du sol. De grosse vignes solide et qui bougeait selon sa volonté. Elles sont sortie du sol, devant moi, formant comme un mur de protection avant qu'elle ne s'abatte sur ce monstre, le frappant. Arturo m'a alors tiré jusqu'à sa voiture, une jeep. Il avait dû la voler. Cela ne me dérangeait pas, il m'avait apporté beaucoup de choses grâce à ses vols, et on vivait bien. Depuis que l'on se connaît, il ne fait que me protéger, tout le temps. Que ce soit de plus grand que moi, ou des monstres, il me protège. Je le considère comme le frère que je n'ai jamais eu, et je crois que lui aussi. Il m'arrive parfois de me demander comment il fait pour rester mon ami dans de telles circonstances...

Maintenant dans la voiture, Arturo filait dans les rues de New-York pour rejoindre le lieu dont nous avait parlé Tom et qu'il avait rentré dans le GPS. Arturo roulait vite, très vite même. Nous n'avions même pas pris la peine de nous attacher, ayant préféré partir le plus rapidement possible de cette place où gisait le corps sans vie de notre ami satyre. Arturo faisait en sorte de nous éloigner du monstre et moi, je surveillais que nous n'étions pas survit, toujours en état de choc de la mort horrible qui s'était jouée devant mes yeux. J'aurais voulu laisser la place à mon autre moi, celui sûr de lui et réfléchis. Mais il refusait de se montrer, il voulait que je me souvienne de cela. Alors que je regardais derrière, je vis une lumière au loin et, fronçant les sourcils, je me mit à crier. C'était un monstre ! Plusieurs monstres même ! Je voyais plusieurs points, mais j'ignorais si c'était les larmes qui me faisaient voir flou, ou s'il y en avait vraiment autant.

Mas rapido ! criais-je alors, paniqué.


Je tremblais de peur. Je ne voulais pas mourir, pas maintenant, pas comme ça ! Je priais intérieurement les dieux pour qu'ils nous protègent de cet enfer que nous étions en train de vivre. A côté de moi, Arturo me demandait de me calmer et me répétait que tout irait bien et que l'on s'en sortirait, comme on s'en était toujours sorti. Comment pouvait-il en être aussi sûr ? Nous n'étions absolument pas préparés à affronter tout cela, cette vie. Je ne comprends toujours pas pourquoi nous devons partir, pourquoi je dois une nouvelle fois infliger ma disparition à ma mère. J'ai le cœur au bord des lèvres et la panique qui me tient au cou. Mais Arturo accélérait encore pour fuir les monstres qui semblaient s'éloigner. Il ne cessait toujours pas de me répéter ces mots qui me rassurent tout de même un tout petit peu. Était-ce les mots, ou simplement le fait que ce soit lui qui me les dise ? Je l'ignorais. Ce que je sais, c'est que je me calmais progressivement tandis que nous filions vers ce lieu où nous serions en sécurité.

Cela faisait deux heures que nous roulions à toute allure vers ce "camp" qui nous offrirait l'hospitalité et la protection. Je n'arrivais toujours pas à parler, sentant que si je le faisais, je me mettrais de nouveau à pleurer. J'en ai assez d'être faible et de ne pouvoir me défendre seul. Mais je déteste la violence, les morts et le sang. Tout ceci me paralyse sur place et je ne parviens plus à réagir. Même mon autre moi se cache, ou parfois se montre. Deux heures que nous roulions et la voiture s'arrêta soudainement. Pris de nouveau par la panique, je m'affolais mais Arturo me tire hors de la voiture et me force à courir jusqu'à la forêt. Pourquoi allons-nous dans la forêt ? Je ne comprenais pas. Il me forçait à courir, à ne pas m'arrêter. Soudainement un autre monstre se trouvait devant nous. Sans comprendre ce qui se passait, je vis des animaux, des lynx, arriver et s'attaquer au monstre. Dans ma panique, je parvins à entendre une phrase, distinctement.

Courez ! Nous vous protégerons aussi longtemps que possible.

Mais... tentais-je alors de protester dans leur langue.

Courez ! Et ne vous retournez pas !


Après ces mots, ce fut à mon tour de tirer Arturo. Je ne connaissais pas la destination finale de notre périple, mais je savais une chose : nous devions passer la colline. Mon coeur me le soufflait tellement fort. Arturo avait fini par détacher son regard des lynx qui s'en prenaient au monstre. Il n'avait pas dû comprendre ce qu'ils avaient dit, ayant parlé dans une autre langue que l'espagnol. Ou alors ne comprenait-il tout simplement pas leur présence dans la forêt et pourquoi ils ne s'en prenaient pas à nous ? J'ai toujours eu une bonne affinité avec les animaux, enfin surtout avec quelques-uns. Ils m'ont toujours aidé, autant que moi je pouvais les aider, en tant que simple humain.

Nous courions alors le plus rapidement possible, ignorant les grognements derrière nous et les plaintes animales. Moi, je souffrais. J'avais tellement mal ! J'avais l'impression que l'on me broyait chacun de mes os. Puis finalement, nous vîmes un grand portail avec écrit dessus "Camp des Sang-Mêlés". Arturo semblait comprendre ce qui était écrit dessus. J'en conclus alors que c'était du grec ancien, cette langue faisant aussi partie des connaissances du plus vieux. Alors que nous passions à peine le portail. Je sentis une douleur insupportable dans tout le corps, dans la poitrine et dans la tête. J'avais l'impression que l'on m'arrachait les membres un à un. Sous l'effet de la douleur, je me mis à hurler et me plier en boule, sur l'herbe avant de perdre connaissance. Les lynx venaient de mourir...

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? C'est une très longue histoire, la mienne. Au début seul, puis rejoint par Arturo. Laissez-moi reprendre depuis le début, ou ce qui est pour moi le début de la vie...

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 04 ⏰

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