On meurt tous un jour. Et ensuite ?

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Date d'écriture :

- début d'écriture :
06 février 2024, 2h40

- fin d'écriture :
07 février 2024, 3h00

Perspective :
1ère Personne du singulier

Statut : [Fini]

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Je me suis longtemps demandé ce que l'on pouvait bien ressentir lorsque notre vie touche à sa fin. De la tristesse ? De la colère ? Du soulagement ? Rien ? De même, je me suis interrogée si c'était la même chose pour tout le monde ? Est-ce que la personne qui quitte ce monde paisiblement, dans son sommeil, entourée d'une famille aimante a la même impression que celle qui se fait faucher sans crier garde ?

Longtemps ces questions m'ont maintenue éveillée la nuit tandis que j'étais allongée dans mon lit, fixant le plafond, dans un silence de plomb, sans que Morphée ne daigne me rendre visite avant bien des heures. Je n'ai jamais pensé avoir un jour la réponse à ces questions. Après tout, personne ne sait ce qu'il y a après le passage de la faucheuse. Ni même si il y avait quoique ce soit.

— Et si les réponses étaient juste là, petite âme ?

"Hein ? Quelqu'un a parlé ?" Demandais-je, sans trop savoir comment, n'ayant pas l'impression d'ouvrir la bouche. D'ailleurs, je n'avais pas non plus l'impression d'avoir les yeux ouverts et, malgré tous les efforts déployés, pas la sensation de pouvoir le faire du tout.

— Tu es du genre insouciante, à ce que je vois. Tu n'as même pas remarqué que tu n'avais plus de corps. Heureusement que je comprends vos pensées à vous, les âmes. Attends, laisse-moi te donner un coup de main. 

En un bruit simple et rapide, semblable à un claquement de doigts, tout semblait être beaucoup plus clair, au sens littéral comme figuré. J'avais aussitôt l'impression de pouvoir voir à nouveau, de pouvoir bouger à nouveau, de récupérer tous mes sens, comme quand on sort d'un trop long sommeil. J'en profitais pour jeter un oeil autour de moi.

L'environnement était simplement vide, un fond gris sombre à perte de vue, avec strictement rien nul part. Honnêtement, La première pensée qui me venait en tête était ces moteurs de logiciel 3D que j'avais à peine touché quelques fois dans ma vie.

Terminant enfin un tour sur moi-même, je me rendais compte qu'un truc clochait. Comment ça "plus de corps" ? C'est absurde, mon corps était bien là quoique un peu... "étrange" ? Léger, sans contraintes ni douleurs d'aucune sorte. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien dans ma vie.

— De ta "vie" ? En voilà une curieuse expression. Peut-être devrais-je être un peu plus directe avec toi. Tu es morte, petite âme.

"Je suis... Quoi ?!"

Me tournant dans tous les sens, je cherchais l'imbécile heureux qui semblait vouloir me faire tourner en bourrique mais ne voyait strictement personne. C'était absurde. Je ne pouvais pas être décédée. Comment pourrais-je être consciente sinon ?

Non loin, une lumière attirait soudainement mon attention. Devant moi se trouvait une sorte de forme partiellement translucide, de couleur cyan, semblable à une flamme. On aurait dit un feu follet.

— Oh ? Est-ce donc ainsi que tu me perçois ? Un esprit malin guidant les malheureux vers leur trépas ? Tu te trompes dans le sens des évènements. Si j'étais vraiment un telle entité, tu m'aurais vu avant de mourir. Non, je suis bien plus que cela. En vérité, je suis plutôt un "passeur d'âmes", chargé de guider les défunts d'une vie à l'autre. Et c'est la raison de ta présence ici.

Une vie de Dragonne. Partie 1 : Oeuf, Kangourou et Potentiel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant