Moi, Mathieu, enfant de la DDAS. Une vie bien difficile...

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ATTENTION ! CONTENU POUVANT CHOQUER !!


J'ai écrit cette courte histoire pour que vous vous souveniez que plein d'enfants, et encore plus à notre époque, subissent ces douleurs. Enfants de la DDAS comme on les appelait. Maintenant ils sont enfants de l'ASE. C'est pas mieux, c'est même pire, et ça reste la même association, mais à une époque différente. Celle des années 2020 est presque pire que celles des années 1940-1960.

Inspiré de faits réels (Tim Guénard, Lauren Kavanaugh, les cris du silence et Aurore Gagnon).

"Je m'appelle Mathieu, je vis au milieu des étoiles depuis 6h maintenant. De là-haut, je vois le monde, je ne souffre plus, je suis heureux, tranquille, près de Emile et Joan, mes deux frère et sœur qui sont partis avant moi. Mon corps repose actuellement dans un coin du grenier de la belle maison aux volets verts. Je ne connais pas la ville, ni l'endroit où il repose, mais cela m'est égal maintenant. Je vois mon tuteur faire les cent pas dans le salon. Une cravache à la main, il m'attend depuis sept minutes déjà. Il ne sait pas que jamais je ne viendrai. Par la laisse de cuir, le tisonnier et les pinces qui jonchent le sol, je suis parti vers les étoiles. Je vois ma tutrice, sa femme, tricoter près du feu. Les deux parlent, aigris. Je suis leur principal sujet de conversation. Ils cherchent dans la pièce quel nouvel instrument de torture ils pourraient utiliser. Ah voilà une chaussure renforcée d'alpinisme. Je vois mon "père" s'en emparer, hurler dans la cage d'escalier :

-Mathieu ! Dépêche-toi de descendre sinon ça va chauffer comme hier !

Ne m'entendant pas répondre, je le vois gravir les escaliers quatre à quatre. Ses pas font vibrer mes oreilles. J'en ai encore peur alors qu'il ne peut plus me faire de mal. Ou en tout cas, je ne m'en rendrait pas compte, seulement mon corps sera abimé. Je le vois arriver dans le grenier. Il me cherche, ne me trouve pas. Soudain il semble se rappeler de la veille. Il m'avait balancé à travers la pièce, de rage. J'avais atterri contre un des murs, je ne sais plus lequel. Il me retrouva entre la paroi de la cheminée et des caisses, affalé, sans vie. Je l'entends hurler mon prénom à mon oreille, je ne me réveille pas. Il prit peur, réalisant le meurtre qu'il avait commis.

- Berthe ! Viens ici ! le môme ne se réveille pas !

Mais la suite ne nous intéresse pas pour le moment. Je vais vous conter mon histoire, l'histoire de ma vie, courte mais remplie de douleur et d'émotions.

Je m'appelle Mathieu, je suis né dans un hôpital délabré, pendant la guerre. Ma mère est morte sur le coup, fusillé par les ennemis. Je suis resté auprès d'elle pendant 10 minutes. Un allié me vit, m'emmena dans un hôpital pas loin, dans un bunker. Après avoir été réanimé, nettoyé, changé et habillé, on me mit avec une dizaine d'autres enfant. J'étais le plus jeune. 3h de vie. Elle commençait mal, et promettait d'être dure... Puis les mois passèrent, un an et demi exactement. La guerre a pris fin, j'ai été envoyé dans un orphelinat en France. De là, un homme et une femme se présentèrent à moi comme mes nouveaux parents. Ce fut le début de mon calvaire. Ils m'habillèrent avec beaucoup de difficultés car je ne supportais pas qu'on me touche. Avec moi vinrent 2 autres enfants, un garçon et une fille, appelés Emile et Joan. Aucun des trois n'étions frères et sœur de sang. Joan était la plus âgée, deux ans et quatre mois. Emile venait d'avoir une année, j'en avais une et demie.

Ils nous embarquèrent dans une belle calèche, et nous fîmes un long voyage. Je m'endormis, fatigué de voir la route défilée aussi vite, sur le siège, entre mes deux nouveaux frère et sœur.

Je me réveillai le lendemain, dans un bon lit. Ainsi passèrent trois ans. Mes parents se disputaient souvent, devant nous. Nous n'avions pas le droit de parler, ni celui de pleurer, mais nous étions nourris, logés, blanchis, chauffés. Vint l'année d'entrer à l'école. Pour on-ne-sait-quelle-raison, ils décidèrent de ne pas nous y inscrire. C'est à ce jour que le calvaire commença.

Moi, Mathieu, enfant de la DDASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant