Chapitre 26 : Ryan

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Chapitre 26 : Ryan

Il y a des moments qui vous percutent tellement fort que vous pensez tomber sans jamais vous relever.

Eh bien sachez qu'il y a actuellement un cri. Enfin, plusieurs. Je ne sais pas d'où ces bruits déchirants viennent mais une fille ou une femme (je ne saurais distinguer) hurle à s'en arracher les poumons et ce déchirement résonne sauvagement dans ma tête.

Mon premier réflexe est de sortir de ma chambre. Je ne prends même pas la peine d'emporter mon téléphone ni même de fermer la fenêtre. Aurais-je entendu ce cri strident même avec ma fenêtre de fermée ? Probablement. Mais peut-être que mes sens n'auraient pas été autant en alerte qu'ils le sont actuellement. Je traverse le couloir avant de me diriger vers le salon où sont d'habitude installés ma tante et mon oncle. Pourtant, quand je les rejoins, ils ne sont pas assis sur le canapé mais debout. La porte est ouverte. Ils sont prêts à partir.

Je ne réfléchis pas. Je comprends que quelqu'un est potentiellement en danger et mon cerveau me dit que ça ne sent vraiment pas bon.

Y a-t-il le feu dans la résidence ? Un terroriste ? Une invasion de rats ? Une inondation ?

S'il y avait un terroriste, la porte de l'appartement serait plutôt fermée et le canapé aurait servi de barricade. Si c'était une invasion de rats, Ratatouille aurait déjà fait son apparition. Une inondation ? Pourquoi pas.

La dernière fois que j'ai eu peur pour ma vie, c'était lorsque mon père tenait une arme dans la main et qu'il me menaçait, ma mère et moi. Je me rappelle de tout dans les moindre détails même si j'étais encore très jeune. Les claquements de langue de mon père et son regard venu tout droit des enfers. Son sourire démoniaque et sa posture de tyran. Et surtout, la façon dont il voulait nous buter. Et la manière dont son doigt a appuyé la gâchette.

Maintenant, j'ai presque l'impression d'être de retour en arrière quand ma mère hurlait de douleur, suppliant mon père d'arrêter.

J'ignore exactement d'où vient le bruit mais je sais qu'il n'est pas loin. La résidence est plutôt grande et un autre bâtiment fait face à celui où je vis et dont je suis en train de traverser les étages.

Le cri est puissant. Je ne sais pas si je serai capable de crier avec autant d'intensité.

Je cours, encore et encore, porté par le sentiment de mon cœur qui me dicte là où je dois marcher. Je dépasse même mon oncle et ma tante.

Le cri s'atténue mais je sais que je m'en approche. Je ne m'arrête que lorsque j'arrive dans la rue et que je vois quelques personnes s'orienter vers le bâtiment voisin au mien. Je ne doute toujours pas et entre avant de me diriger vers le premier étage. Ma vision est troublée. Tout est flou autour de moi, je ne distingue que des formes. Dans l'urgence, je vois presque des petites tâches de couleur désagréable.

Ne pas flancher.

Chaque pas est douloureux et pèse sur ma conscience mais peu importe, quelqu'un est peut-être gravement en danger.

Je passe encore quelques portes avant d'arriver devant l'entrée grande ouverte d'un appartement. Aucune fumée ne semble présente. Je bannis donc le feu de mes hypothèses. J'entre brusquement avant de me stopper net devant ce que je tarde à comprendre.

Nina est assise parterre et son père gît devant elle, le cœur sûrement faiblard, voir à l'arrêt.

Nina.

Nina.

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Does Love Need Forgiveness ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant