Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de vérité

Chapitre 20: Contact

Mary était debout au milieu de la neige et des cadavres, sa cape et son foulard la protégeait du vent glacial. Elle prenait son temps de recueillement seule, face à l'unique tombe qu'elle avait creusé : celle de sa sœur. Aujourd'hui après deux semaines, elle ne pleurait plus, mais elle sentait encore le chagrin. Elle avait été tout pour elle, une sœur, une amie, une mère, tout. Alors, elle prenait dix degrés chaque matin pour se recueillir, penser à elle. Et en silence elle faisait son deuil.

Elle était complétement perdue, la jeune femme ne savait plus quoi faire. Elle continuait tous les jours d'envoyer ses coordonnées mais à qui ? Pendant son expédition, elle avait arrêté de penser à l'équipage Eve mais qu'étaient-ils devenus ? Sylvain et Aurore étaient-ils encore en vie pour écouter ce message ? Rien n'était moins sûr.

Elle passait ses journées seule à faire le compte des victimes du monstre. Elle avait appris à l'éviter, à le fuir. Face à l'ennui, elle connaissait ses déplacements et ses habitudes par cœur. Ça l'avait occupé mais désormais, elle s'ennuyait. Ivan avait un état stable mais était toujours dans le coma. Les morts et un poisson étaient sa seule compagnie.

Pourtant, jour après jour elle restait persuadé qu'Éric était toujours en vie. Alors Mary tenait bon.

Une fois son recueillement quotidien achevé elle rentra dans le vaisseau. Elle accéda directement à la salle où était installé Ivan ainsi que son hamac. Mary avait aussi transféré toutes les ressources dans cette pièce. Grace à cela, elle se sentait moins seule dans l'immensité de ce lieu désormais moins vide. Aussi, pour des raison pratique, elle n'avait plus à chauffé les dépôts. De plus, ça l'avait occupé, elle et son esprit et ça c'était loin d'être un luxe.

Toutefois, le vaisseau était sur la réserve alors elle ne pouvait se permettre d'utiliser de l'énergie pour son divertissement, même ne serait-ce que pour lire. Donc, elle passait son temps comme elle pouvait, c'est-à-dire à répertorier les morts, du moins ceux qu'elle reconnaissait.

Mais avant elle vérifiait la blessure d'Ivan et aussi ses sondes : stable, toujours mais pas de réveil en perspective. C'est désespéré que la survivante retournât à sa carte :

« Pfffff ! J'ai fait le tour là. Souffla-t-elle, si je vais plus loin ça risque d'être vraiment chaud avec le monstre. T'en penses quoi Julien ?

— J'en sais rien! Mais ce que je sais et ce dont tu peux être sûr c'est que si t'arrêtes, tu te feras chier comme un rat mort. Rappela-t-il.

— Pas faux mais faudrait que je me trouve une activité un peu moins dangereuse.

— Moi je dis tu t'occupes du monstre. En gros tu lui tord le cou ou au pire tu le chasses d'ici, tranquille comme ça t'aura plus de problèmes. Plaisanta-t-il.

— Chasser mais oui bien sûr ! Je vais faire ça ! Annonça-t-elle d'une énergie nouvelle.

— Enfin, ya moins dangereux encore genre bosser sur ton amnésie. Répliqua-t-il.

— Certes mais d'un autre côté que veux-tu que je fasse de plus ? Je progresse déjà bien avec mon nouveau traitement. Ce matin je me souvenais direct du Congrès. Relativisa-t-elle convaincue par son idée de chasse.

— Wouuuu ! Ce truc de fou ! Ironisa-t-il, en attendant c'est toujours moi qui te rappelle tout et je commence à en avoir ra la casquette de tes conneries !

— Enfin je ne suis pas médecin, je ne vais pas me lancer dans un traitement plus poussé c'est trop dangereux. Rationnalisa-t-elle.

— Mouais, t'as pas un doctorat déjà ?!

— De toute façon je ne vois pas pourquoi je débats avec un poisson ! Rétorqua-t-elle, c'est décidé je vais me mettre à la chasse ! En plus, la nourriture est dégeu ici mais surtout elle n'est pas inépuisable !