Chapitre 19 suite et fin

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— En effet, votre Honneur, je propose qu'Estelle Moureau aide M.Sulisky dans ce rôle.

Une pierre venait de tomber au fond de mon estomac, alors que je l'observais dos à nous. J'étais à la fois heureux, soulagé, inquiet et en colère.

— De qui s'agit-il ? demanda le juge sceptique.

— Miss Moureau est la fille d'un défunt confrère français, répondit le Dr Kimball à la place de Frenchie, elle a un master en psychologie et réside déjà sur place. Elle a mon entière confiance quant à ses facultés pour s'occuper d'un cas tel que celui de Dyclan et pourra être d'un grand secours à cette famille.

— Et quand pourrais-je la rencontrer pour me faire une opinion ? lâcha le juge.

— Je suis ici votre Honneur, répondit Frenchie d'une petite voix.

— Vous n'êtes pas américaine, remarqua Ericksen en la détaillant derrière son écran.

— Non, votre Honneur. La famille de Dyclan m'héberge depuis mon agression qui a eu lieu, il y a une dizaine de jours.

— Et vous vous sentez de rester à leur côté pour le bien de cet enfant ?

Mon cœur battait à tout rompre, Frenchie ne devait pas rester, c'était trop dangereux pour elle. Elle ne prit même pas le temps de réfléchir avant de répondre.

— Je ferai ce qu'il faudra pour le bien de cet enfant votre Honneur, je l'ai déjà fait et je continuerai.

— Dois-je comprendre que nous en sommes arrivés ici aujourd'hui à cause de vous ?

— Oui votre Honneur, annonça-t-elle avec aplomb.

Le juge eut un petit rire appréciateur avant de se reprendre.

— Avez-vous conscience de la réputation de M. Sulisky et de son club, ce sont des hommes dangereux ?

— Votre Honneur, il ne m'appartient pas de juger d'actes supposés. Ce que je constate, c'est que ce club m'a recueilli quand j'en avais besoin, sans jugement ni attente. Ils se sont montrés attentionnés à mon égard, je sais qu'avec eux je suis en sécurité.

>> J'ai rencontré un homme dangereux récemment, et il ne fait pas parti de ces hommes. Elle se retourna et nous regarda avec son éternel sourire et sa confiance. Je ne vois personne qui ne mérite pas de rédemption ici, peu importe leurs erreurs, je sais que je peux me fier à eux.

Ma gorge se serra. Putain comment pouvait-elle nous faire confiance après ce que je lui avais dit ? Elle planta son regard un bref instant sur moi avant de se retourner. J'avais perdu ma concentration, ma respiration et mon palpitant se fit la malle. C'était juste une fille et pourtant...

Je lançais un regard incertain à Hurri qui me le rendit avec confiance, ma gorge se serra encore plus.

— Quelle est la durée de votre visa ?

— J'ai obtenu un visa de trois mois quelque jours avant mon agression, répondit-elle.

— Et vous M. Sulsky, accepterez-vous l'autorité de Miss Moureau ?

— Pour le bien de Dyclan, oui votre Honneur, répondit solennellement notre prés. Sa parole valait pour nous.

— Très bien, je suis pour de nouvelles approches et celle-ci me plaît. Miss Moureau, vous aurez co-autorité parentale sur Dyclan Sulsky, mais j'attends des progrès pour le bien de cet enfant. Je vous revois dans quinze jours et j'en jugerai à ce moment-là. Bien ceci étant établi, je retourne à mon emploi du temps, mon cabinet vous enverra les documents nécessaires d'ici la fin de la journée. Bonne chance, Miss Moureau.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant