Suis moi je te fuis

Chapitre 2

Chapitre 2

Musique : make it rain - ed Sheeran
Ronan Martinez

Nous avons convenu que l'entièreté de l'équipe supérieur du réseau Cruz allait effectuer cette mission. Durant son Absence Marina Cruz, la femme de Carter s'occupe des affaires.

Nous partons très tôt ce matin direction Las Vegas. C'est pour cela qu'à 2h00 du matin je me trouve dans ma cuisine à essayer de manger mon petit déjeuner sans régurgiter. Ma sœur a préparée ma valise hier soir en pleurant dans mes bras. Comme si je partais à la guerre.

Je me lève comprenant que rien ne passera la barrière de mes lèvres. Mes pas sont lourds jusqu'à la salle de bain dans laquelle je me brosse les dents. Tenter de me coiffer ne me sert à rien alors je quitte la maison dans laquelle je vie seul depuis mes 18ans.

J'ai réussi à m'acheter la voiture de mes rêves seulement cette année. À chaque fois que je monte à l'intérieur de cette Alpha Roméo 33 stradale mes yeux pétillent. Mon père me rabâchait que si il avait les moyens il s'en serait acheté une, je l'ai fait pour lui.

Lorsque j'arrive sur le parking de l'aéroport je remarque immédiatement Aza appuyé contre sa Lamborghini, sa cousine à ses côtés. Carter et James sont entourés par de nombreux SUV noirs et de gardes du corps. Il est clair que lorsque des personnages tel que eux, se déplacent, leurs sécurités doit être une priorité. Ils sont des hommes à abattre, mais loin d'être des cibles faciles.

Je me gare à côté du milliardaire et sors les rejoindre. Les deux frères semblent étrangement de bonne humeur. Pas accueillant non plus, à ne pas se méprendre. Leurs sourcils sont froncés et leurs regards sont durs. Mais l'absence de stresse est indéniable.

Je dépose mes bagages avec ceux des autres membres de l'équipe afin que les employés s'en chargent. Carter commence à marcher vers le jet, tout le reste suit.

Je monte les marches devant Aza. Mais alors que je suis presque arrivé à la dernière marche, une main saisi mon mollet et me fait glisser. Je redescends chaque marche en passant devant l'auteur de cet acte qui s'est mit sur le côté pour admirer son œuvre. Ce gamin me hait et j'ignore pour quelle raison.

Je sais garder mon sang froid mais cette petite merde à peine sortie de l'utérus de sa mère m'irrite beaucoup. Alors je me rattrape efficacement et me relève en vitesse pour atteindre l'intérieur de l'avion.

Avant d'entrer dans la zone des sièges je chuchote à l'oreille d'Aza :

- Retourne jouer à la Barbie gamin.

Ma remarque est purement provocatrice parce que ce jeune mafieux n'a rien d'un enfant. Il n'attend pas d'être servi, il va se servir, il fait les choses par lui même comme un grand. Il n'apprécie pas ma remarque puisqu'il me lance un regard rempli de haine.

Cet incident m'a rappelé que je n'ai pas le temps de jouer les enfants. J'ai un métier que je dois entretenir pour vivre aisément, hors de question que je le perde à cause du fils de mon patron, qui d'ailleurs a absolument compris que ce travail c'est mon avenir. Alors je suis conscient qu'il mettra tout en œuvre pour me faire dégager.

Il me déteste comme un adolescent. Je le hais comme un adversaire. Je suis son ennemi numéro un et il l'a compris, il m'éliminera. J'ai des années d'expérience qu'il n'a pas mais il a ce que je n'ai pas, le vécu.

Je n'avais pas remarqué l'homme à mes côtés. Il possède des cheveux blonds sublimes, des yeux bleues scintillants et un sourire rayonnant.

En face de moi se trouve Lilly, dans ma diagonale vers la fenêtre est placé Aza, l'inconnu à ma gauche. Sur mon côté droit se trouve le couloir qui me sépare de James et en face de celui-ci Carter.

Le patron sort des paperasses de papier contenant des comptes rendus, des cartes, des tableurs. Tout ce qui est indispensable pour notre survie durant une mission d'une telle ampleur.

Nous jouons nos vies. Nous jouons avec la vie, qui pourtant ne tient qu'à un fil. Mais les hommes présents dans cet avion sont là par connaissance de cause. Soit tu perds, soit tu gagnes. Et la défaite n'est pas une option car elle ne mène nulle part ailleurs qu'à la mort.

- Voici Jace. Il est agent infiltré. Il nous aidera à effectuer cette mission dans la discrétion la plus totale.

Le sourire de mon voisin ne quitte jamais son visage. Mes yeux sont pris d'admiration pour ce jeunot ayant sans doute 25ans. Sourire est impossible dans ce monde. Mentir à son contraire, est indispensable.

- Nous possédons trois chambres dans l'étage supérieur à celui où se trouvent les Torres. Durant les premiers jours nous tenterons de visualiser combien ils sont et qui ils sont. Par la suite nous ferons en sorte de savoir où ils cachent les dossiers. Nous aviserons par la suite.

Lorsque le blondinet fini sa phrase, un blanc de réflexion s'installe. Car oui nous effectuons cette mission durant le déroulement du tournoi mondiale des jeux d'argents. Au Casino des Torres à L'as Vegas, c'est un rituel familial chez eux de gagner ce tournoi.

- Ils vont me reconnaître.

Tout les regards se tournent vers Aza qui déteste être au centre de l'attention puisqu'il fusille du regard chaque personne face à lui. Pour en revenir à sa remarque, je me pose la même question. Mais alors que je me perds dans ma réflexion, le sourire de Jace grimpe jusqu'à ses oreilles.

- Faux ! Tu as exceptionnellement changé depuis ton adolescence. Tes cheveux châtains ont virés au noir. Tes yeux verts ont eux aussi pris une teinte noir. tu as pris en corpulence. Tu es méconnaissable !

Et comment ! Ce pauvre agent ne connaît pas la raison d'un tel changement qu'il appelle « méconnaissable ». Le regard du concerné vire à la haine en fixant dangereusement cet ignorant de Jace.

La tension dans l'avion augmente de fil en aiguille. Je suis fatigué par l'ambiance que déclenche Aza à chaque fois qu'il impose sa présence. Je remarque le malaise que subit Jace qui perd son sourire.

Je me replace droit sur le fauteuil. Je lis mes mains entre elles et pose mon menton dessus. Mon regard se charge de sévérité pour devenir dur. Je ne me laisserai pas marcher dessus.

- Écoute moi. Tu va ranger tes crocs parce que cet homme n'est pas le grand méchant kidnappeur, il est ton prince charmant.

Sa mâchoire se contracte automatiquement. Sa respiration s'alourdit tant que ses narines se dilatent de colère. Il confond tout, y compris qui sont ses alliés et qui sont ses ennemis.

Je suis forcé de faire des métaphores et des comparaisons comme le ferai un professeur des écoles pour ses élèves de primaire.

Pourtant Aza n'est pas stupide. Il est vicieux et malfaisant. Il n'a pas eu d'enfance et d'adolescence. Sa vie débute c'est pour cela que je le vois encore comme un embryon. Pourtant il est bien trop dangereux pour en être un.

Aza Cruz n'est pas né, il a était créé.

Fin chapitre 2

Désolé pour le retard de publication ! Je fais au mieux ! J'espère que ce chapitre vous a plus ;)