Fall out

Chapitre 22

Il m'observe depuis ma porte-fenêtre. Il est dans le contraste du jour levant. Je hausse un sourcil.

— Tu t'es fait remarquer hier soir, dit-il l'air sévère.

— Ça t'a dérangé ?

— À vrai dire, je m'en contrefiche, mais tu as frappé l'un de mes invités.

— Un charmant jeune homme

Il passe sa langue sur ses lèvres avant d'expirer bruyamment.

— Tu aurais pu te faire tuer.

— Si c'est tout ce que tu as à me dire, je pense que nous pouvons en rester là.

Je me détourne en faisant mine d'être occupée, mais je dois bien avouer ne rien avoir à faire de mes mains dans cet endroit inconnu.

— En fait, je n'étais pas venu uniquement pour te parler de cet acte inconsidéré.

Il ne l'était pas, j'ai conscience de ce que je fais... J'en arrive à regretter de ne pas avoir cassé le nez du boxeur. Si j'avais su que Samaël me prendrait pour une petite chose fragile après ça... Je me mords l'intérieur des joues pour ravaler ma remarque acerbe.

— Alors pourquoi es-tu venu ?

— Pour aller voir ton frère.

Je fronce tellement les sourcils que ça en devient risible. Il poursuit :

— Il habite bien à Requiem ? je hoche doucement la tête. Ça tombe bien, j'ai une invitation.

— Une invitation ? Pour quoi ?

— Mets une robe, je repasse d'ici une heure.

Il regarde une dernière fois ma tenue actuelle, un pantalon et un tee-shirt noir, avec dédain et repart sur le balcon.

Il vient de dire que j'allais voir mon frère. M'emmène-t-il vraiment à Requiem ? À quoi est-ce que je dois cet élan de générosité ? Compte-t-il me le faire payer par la suite ? La joie de voir mon frère prend le pas sur ma méfiance et je souris seule dans ma chambre.

 ❈ 

Je détaille Basilique avec méfiance. Je n'ai jamais aimé cette planque. Samaël m'a abandonné dans la pièce principale en me laissant avec Basilique. Le démon en face de moi m'a toujours répugné. J'ai essayé de sympathiser avec lui à une époque, mais c'était peine perdue quand on rend compte de l'abruti qu'il est. Son regard parcourt la robe simple que j'ai enfilée. J'ai envie de tuer la personne qui n'a pensé qu'à mettre des robes dans les tons roses, violets ou noirs. Quand Samaël était revenu dans ma chambre, il a refusé catégoriquement que je porte la robe noire que j'avais choisie et m'en a lancé une violette que j'ai dû enfiler en vitesse.

— Je ne t'avais jamais vu en robe, me lance Basilique avec un sourire salace.

— Elle ne m'empêchera pas de t'en coller une si tu m'approches de trop près.

Pour dire vrai, elle me serre trop au niveau du torse et de la taille ce qui m'empêcherait à coup sûr de réaliser certains mouvements sans risquer de la déchirer, mais le démon n'est pas obligé de le savoir.

— Alors... Tu sors avec Samaël ?!

Son petit air de fouine me donne envie de frapper son nez sur la table à côté de nous.

— Ça ne te regarde aucunement.

— Ce que tu es chiante.

— Je te retourne le compliment.