Chapitre 15

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Raphaël

Out of My League, Fitz and The Tantrums

— Je hais l'odeur des fêtes foraines, ça sent le churros.

— C'est la meilleure odeur au monde, comment tu peux dire ça, dit-elle révulsée en plongeant sa main dans son immense barbapapa.

— La graisse, la meilleure odeur, t'as l'odorat cassé. Les habits puent après.

Elle se contente de savourer son nuage de sucre rose sans répondre.

On marche en rond, cherchant une attraction en évitant la foule dans cet éclat de bruit et de mille couleurs. Les stands, les attractions fluorescentes se dessinent devant nous, accompagnés des voix si caractéristiques des animateurs. Et là, devant moi, le paradis.

— Non, mais sérieux Raph. T'as quel âge ? Une pêche aux canards.

— Arrête, je veux un poisson. C'est le meilleur truc, t'as des animaux pour deux balles. Allez, bouge-toi.

Elle rit et s'agrippe à mon pull pour éviter de me perdre.

Je tends la monnaie au gosse blasé qui garde le stand de ses parents, et il me donne un canne à pêche en plastique rouge.

Deux, trois, six parties et toujours pas ce que je souhaite. Mais une couronne de princesse pour Gaby, une baguette magique pour Sienna, et d'autres cadeaux pour les autres.

— T'es vraiment nul, laisse-moi faire.

Elle me prend la canne des mains et réussit beaucoup plus rapidement gagnant ainsi un poisson.

Elle saute partout en criant, sa couronne penchant légèrement sur le côté de sa tête.

— Merci, au revoir ! S'écrie le gamin, content de nous avoir arnaqués au vu du nombre de parties réalisées.

Elle récupère sa barbapapa et me donne son minuscule poisson dans son aquarium rectangulaire si triste.

— C'est notre poisson, d'accord, mais c'est moi qui choisis le nom ! Splash ou plouf.

— On va prendre Splash. Donc je te propose une garde alternée. Disons que tu le prends une semaine et moi la suivante.

— Marché accepté. Et comme on est des parents divorcés dignes de ce nom, on crachera l'un sur l'autre et le pauvre splash sera au milieu de tout ça.

— Il devra subir notre guerre mais tu peux être sûr qu'il me préféra.

— Pardon ! C'est grâce à moi qui l'est entre nos mains.

— La vie est injuste, qu'est-ce que tu veux, dis-je en haussant les épaules.

— Pfff, tu sais pas t'occuper de ton chien, tu vas pas réussir avec un poisson.

— Déjà c'est pas mon chien, j'aime pas ça, les poissons c'est mignons et sages.

— Je suis d'accord, c'est un meilleur investissement.

On continue d'avancer lentement derrière les familles qui s'accumulent devant nous. Un enfant pleure avachie sur le sol la main tendu face à son ballon rouge qui s'envole.

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