La chute

Le seul

Il est midi, je marche rapidement dans le parc. Je dois me dépêcher et dans mon élan, je chute. Ma tête heurte le sol, une femme accourt vers moi et m'aide à me relever en
demandant si tout va bien. Je lui souris puis ma vision se trouble et le ciel entre dans mon champ de vision. Plus rien.

J'ouvre les yeux et je suis à l'hôpital, seul dans ma chambre, j'ai juste une douleur à la tête et d'après ce que je vois dans le miroir, il y a un bandage. Sans doute un traumatisme crânien. Quelqu'un entre, je ne suis pas fan des infirmières et mon cœur accélère mais ce n'est que la femme du parc.

Elle me sourit et dit :

- Comment vas-tu ?
- Bien merci. Comment saviez-vous que j'étais ici ?, je lui réponds.

Son sourire s'agrandi mais aucune réponse ne me parvient. J'insiste donc sur la question ce qui ne fait que renforcer son sourire. Elle vient se poser à mon chevet et
recommence enfin à parler :

- C'est étonnant n'est-ce pas ?

Je ne comprend pas vraiment mais je lui réponds positivement, elle enchaîne :

- Tu sais, j'ai toujours veillé sur toi. Aller, lèves-toi !

Je ne sais pas pourquoi mais je l'écoute et je la suis hors de la chambre. Je l'observe et au milieu du couloir, elle s'arrête, me fixe intensément et dit que cela doit être un choc pour moi. Je suis encore très perplexe et ça ne s'améliorer pas.

- Ce jour devait arriver.

Je suis totalement perdu, elle l'a sans doute remarqué mais elle continue :

- Je suis en quelque sorte ton ange gardien.
- Et..et pourquoi devions-nous rencontrer?
- Parce que c'est le moment.

La peur m'envahit et des tonnes de questions me viennent à l'esprit : Est-ce que je suis mort ?Suis-je vraiment à l'hôpital ? Elle a comme lu dans mes pensées et directement répondu que non, ce serait étrange.
À ce moment là, mes yeux se sont écarquillés mais elle reprend son chemin l'air de rien. Maintenant, je la suis et elle continue de parler :

- J'arrive sur ma fin et tu en es le coupable.

Je décide de me taire et je crois que ça lui va. Nous marchons un moment dans le silence, le décors de la rue déserte se dessine par bloque dans le brouillard épais. Nous arrivons sur une place, c'est la place rouge je le sais, mais j'ai l'impression qu'elle a changée, cela doit être normal, voilà plusieurs années que je ne suis pas passé par là. Elle s'assoit sur un banc, et je crois voir dans son regard qu'elle m'invite à en faire de même. Je m'exécute.

- Expliquez, lui dis-je.

Ma voix tremble, comme si j'avais peur de sa réponse. Mais je veux comprendre. Elle me répond avec une voix des plus calmes :

- Je suis ton esprit protecteur, celle qui veille à ton bien être.
- Ça j'avais cru le comprendre, dis-je avec une once d'insolence.

Elle se relève, va-t-elle me laisser en plan, comme ca, dans mon infinie incompréhension ? Non :

- Je peux répondre à tes questions. Que veux-tu savoir ?
-Tout.

Elle sourit. Elle ne se force pas, mais son sourire me
paraît faux. Sa bouche s'entre-ouvre, je l'écoute :

- Tout. Tout n'est pas une question.
- Vous m'avez posé une question, j'ai répondu par une affirmation, il n'y a aucune erreur, je lui réponds avec toujours la même insolence.
- Dis comme ça c'est correct, mais j'ai été faite pour répondre à tes questions.

Elle m'exaspère à toujours esquiver. Elle a toujours un regard neutre, que jai du mal a décrypter. Elle avance doucement, et je la suis.

- Pourriez-vous me dire tout ce que je ne sais pas ?