Chapitre 1

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Le cœur prêt à sortir de ma poitrine, la sueur dévalant sur ma nuque, je me redresse brusquement dans mon lit, le souffle court. Je prends mon visage entre mes mains, et étouffe un hurlement en plaquant ma bouche contre ma couette, jusqu'à presque m'en déchirer les cordes vocales.

Inspire, expire.

Inspire, expire.

Et répète l'opération encore cinq fois, avant de sentir enfin mon cœur reprendre un rythme cardiaque normal. Encore essoufflée, je repousse la couverture et me lève péniblement de mon lit, tout en tentant d'oublier toutes ces douleurs qui transpercent mon corps, prêtent à m'aspirer sans jamais me laisser revenir.
La tête encore embrumée de mes songes, je me rends à ma cuisine, puis fait couler du café. Je soupire quand l'odeur commence à se répandre dans mon appartement, puis prend la petite boîte qui traîne sur mon plan de travail. J'ouvre la première case et avale les comprimés tout ronds, avant de me rendre directement dans la salle de bain, sans attendre que le café soit finit de couler.

Ma routine est bien huilée. Tous les matins, je me lève à huit heure, je fais du café, j'avale mes médicaments, je prends une douche, je m'habille, et j'attend que Rosie arrive chez moi vers neuf heure pour prendre le café et refaire le monde de nos potins. Ce n'est pas extraordinaire, mais c'est ce qui me permet de survivre. Alors, je plonge sous la douche et me savonne jusqu'à ce que ma peau me tire et devienne rouge, espérant chasser de mon esprit les souvenirs de mes cauchemars de la nuit passée. Au bout de plusieurs minutes, je sors et me sèche frénétiquement, puis m'habille d'un simple sweat gris ainsi que le jogging qui va avec, et je suis presque prête à affronter cette énième journée. Je sors de la salle de bain et vais préparer les tasses de café en attendant mon amie.

J'ai de la chance de l'avoir. Sans Rosie, je vivrais encore chez mes parents envahissants et presque toxiques. Me voyant en grande détresse, ma meilleure amie m'a loué son appartement au centre ville. Il n'est pas grand, mais il est cosy et confortable, composé d'une salle à manger ouverte sur une petite cuisine donnant sur l'entrée. À gauche de la salle à manger se trouve ma chambre avec une salle de bain adjacente, à droite il y a le salon et en face, une petite salle que j'ai installé de façon à pouvoir peindre et dessiner en toute tranquillité. Je l'ai décoré de sorte à m'y sentir comme chez moi, dans une bulle de béatitude et de zenitude extrême. Il y a des plantes partout, tout est naturel, sobre, et un peu bordélique en même temps, sans pour autant être un véritable foutoir. Tout y est rangé à une place bien précise, à ma manière. C'est moderne et épuré, je m'y sens bien.

La sonnette retentit, me sortant de mes pensées, et vais ouvrir à Rosie. Cette dernière me saute dans les bras, me sert fort contre elle puis me caresse les cheveux.

-Ohhh je suis si contente de voir ma puce ! Affirme-t-elle sans me laisser respirer.
-On s'est vu hier Rosie, j'annonce pragmatique. Mais je suis contente de voir aussi.

Je pourrai en avoir marre, mais la vérité, c'est que j'ai terriblement besoin de l'amour qu'elle peut m'apporter, et elle le sait. Alors je la laisse faire et la sert à mon tour très très fort. Après plusieurs minutes d'étreinte, c'est son fils qui nous ramène à la réalité en hurlement "maman" à tout bout de champ, comme si sa mère avait disparue, visiblement jaloux qu'elle porte en ce moment plus d'attention pour moi que pour le petit bambin. Kelyan a tout juste deux ans, et n'ayant que Rosie comme figure parentale, le petit n'a évidemment d'yeux que pour sa mère, et n'est pas très partageur.

Je n'y prête pas vraiment attention et je nous dirige au salon, tasses fumantes de café en main, prises en passant par la cuisine. Confortablement installée et après quelques minutes de silence, Rosie se décide enfin à parler.

Just breathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant