Chapitre 22

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Les perturbateurs de notre classe crurent au début à un exercice, mais quand ils sentirent la fumée leurs sourires s'effacèrent. Nous sortions de la classe calmement, enfin presque tout le monde sortis sans précipitation. Les cinq perturbateurs partirent de la classe en courant. Notre professeur tenta de les calmer vainement. Il venait de refermer la porte de la classe quand un de ses collègues avec sa classe arrivait. Il nous confia à lui et partit chercher nos cinq camarades partit en courant. Notre déléguée était en tête. 

Malgré l'agitation autour de lui il tenait son rôle. L'angoisse des élèves était palpable. Son stresse pouvait se ressentir à chaque respiration. Il y avait une dizaine d'élèves derrière moi, plus l'autre professeur qui fermait la marche. Nous marchions dans les couloirs quand j'entends une voix féminine appeler à l'aide. Je lançai des regards autour de moi. Mes camarades étaient trop effrayé pour pouvoir réfléchir convenablement. Le professeur rassurait un de ses élèves. Personne ne semblait l'avoir entendu à part moi. Je regardai Émeric, il me fit non de la tête.

-C'est trop dangereux, me dit-t-il en chuchotant

Il agrippa mon poignet de sorte que je ne puisse pas partir. Sa main tremblait. En y regardant de plus près je vis que son visage avait pris la même tinte que ceux de nos camarades. Lui non plus n'étais pas capable de réfléchir calmement. Pourtant il ne m'avait pas paru effrayé quand il s'était introduit avec Samuel dans la maison du professeur Price. J'étais déçus. Sans trop d'effort je pu me dégager. Avant de m'éclipser discrètement du rang, je lui dis :

-Reste avec eux.

Mon camarade n'émit aucune protestation trop terrorisée pour faire quoi que ce soit. Plus j'avançais plus il faisait chaud et plus la fumée devenais épaisse. Par réflexe je mis mon pull contre mon nez. Je marchais le plus près possible du sol, là au la fumée est le moins dense. Après quelques pas de plus, je n'entendais plus la voix. Je m'apprêtais à faire demi-tour quand elle se manifesta à nouveau derrière une porte. J'arrivais devant celle-ci évidement fermé à clé. J'interpellais la personne à l'intérieur mais je n'obtins que des gémissements de panique. Je lui demandai de ce décalé le plus possible. 

Je m'élançai contre la porte, elle ne fit que vibré. Les gémissements se firent plus fort. La fumée commençait à me faire tousser. Si je ne voulais pas finir asphyxier je devais faire au plus vite. Je recommençai l'opération cinq fois jusqu'à ce que la porte cède. Dans la salle de classe tous était en flamme, des bureaux, des chaises, des cahiers, les tableaux les murs aussi. Des corps calcinés recouvraient le sol. Des cris de douleurs et d'effrois me parvenaient des salles environnantes. Piégé dans leur salle leur propriétaires mouraient à petit feu. 

En face de moi deux filles de Seconde se trouvaient là. Une était totalement emprise aux flammes, elle ne bougeait presque plus. La jeune fille n'avait même pas la force de hurler. L'autre tentait d'éteindre l'incendie, en criant à l'aide. C'était elle que j'avais entendu. Elle ne semblait pas m'avoir vu. Cette scène me paraissait étrangement familière. Tous en pleurant la jeune fille continuait d'étouffer les flammes autour de son amie même si ses mains étaient entièrement brûlées. Je tentai de l'aider à éteindre l'incendie autour de l'autre jeune fille. Mais elle ne bougeait déjà plus et aucun ne sortait de sa bouche.

-Il faut partir, dis-je à l'autre fille.

Elle me regarda comme si elle ne comprenait pas ce que je disais, que je parlais une autre langue. Elle était toujours en pleure. Elle recommença à essayer d'éteindre le feu sans même s'apercevoir que le dos de son vêtement était en flammes lui aussi. Je tapais sur son dos pour éteindre le feu et évité qu'il ne la brûle encore plus, mais les flammes prirent aussitôt d'assaut mes mains, m'arrachant un cri de douleur. La chaleur s'intensifia. La fumée se fit plus épaisse. Une table tomba sur ma jambe. A l'aide de mes mains je la repoussai loin de moi non sans douleur et je me retournai vers la jeune fille. 

Je posais mes mains sur le sol brûlant. Elles me firent mal. Des larmes de douleur commencèrent à déferler sur mes joues. La jeune fille était allongée sur le sol en se tordant et en hurlant de douleur. Ses bras et ses jambes couvert de flammes. Et puis je me rappelai de pourquoi cette scène me semblait si familière. C'était ma vision. Celle que j'ai fait le jour où j'ai parlé pour la première fois à Émeric. Cette révélation qui pourtant paraissait évidant me fait frémir d'horreur. Ce fut le dernier sentiment que je ressentis avant le vide. Je ne ressentais rien aussi bien physiquement que mentalement. 

C'était comme si mon cerveau s'était mis en veille. Aucune douleur, aucune peur, juste le vide. Une sirène de pompier retentit ce qui me fait revenir à la réalité. Une partie de mon cerveau se remis en marche, une chaleur intense se trouvait tout près de moi, une lumière rouge orangé dansait et une fumée pesante envahi mes poumons. Je sentais certaines parties de mon corps brûler mais je n'avais pas peur. Mon instinct de survie venait de prendre le dessus pour la deuxième fois de ma vie. La douleur atroce quelques instants plutôt avait totalement disparu. Je donnai l'ordre à mes jambes de se lever, à mes bras de prendre par la taille ma jeune camarade. 

Elle se débattis au début puis sans doute à cause de l'épuisement et des brûlures, elle s'évanouit. J'avançais difficilement vers la porte de sortie. Les flammes me léchaient la peau m'arrachant des cris de douleurs. Une fois dans le couloir, je constatai que l'incendie avais pris de l'empleur : la moitié du couloir était totalement submergé de flammes. Les autres cris venant de ce cote du bâtiment avait cessé. La fumée m'empêchait de respirer correctement. Je marchais à petit pas vers les escaliers arrivé devant eux. Je dus m'arrêter quelques secondes pour reprendre mon souffle. 

Cette pause fut de courte durée car je sentais derrière moi, les flammes qui se rapprochais dangereusement. Chaque pas me faisait grimacer de douleur. Mes muscles me tiraient et je ressentais une vive douleur à la jambe gauche là où était tombé la chaise. Mais la douleur s'atténua petit à petit. J'ignorai si cela était dû à l'adrénaline où à mes nerfs brûlés. A la fin du premier escalier je trébucha et m'écroulai de fatigue et de douleur. 

Ma camarade tomba sur le dos et gémit de douleur ou de surprise je ne sus le dire. Je me relevai difficilement et repris dans mes bras la jeune fille de Seconde. La chaleur m'étouffait. La fumée m'empoisonnait. Je toussais à m'arrache les poumons. Je manquai plusieurs fois encore de faire tomber la fille. Chaque qu'une de mes respirations me demandait un effort considérable presque surhumain. J'arrivais en bas. Un pompier vint me débarrasser de mon fardeau. Il étouffât le feu et la posa sur un brancard et l'a firent entrer dans une ambulance. 

La brume de mon esprit s'évapora et laissa place à la douleur que je n'avais pas ressenti depuis un bon moment guidé par mon instant de survie. Elle me fit tomber à genoux sur le sol. Je criai. J'entendis des élèves autour de moi hurler de peur. Le pompier qui était venu chercher la fille s'approcha de moi avec une couverture de survie qu'il posa sur mes épaules. Il m'entraîna doucement vers un autre brancard près d'une autre ambulance et m'allongea à mon tour. Il me mis un masque sur le nez et je respira une fois, deux fois, trois fois puis je fermais les yeux et tomba dans un sommeil profond et artificiel.

Alonzo Dernières VisionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant