Chapitre 2 - Hëna

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La nuit fut rude, parsemée de cauchemars, entremêlés de réveils en sursaut, le cœur battant, et d'insomnies. Cela m'était habituel finalement, mais s'ajoutait à cette fois-ci, la peur de réveiller Orion à côtés de moi ou même Pandore qui dormait paisiblement sur son matelas. J'observais alors la lumière de la Lune qui traversait les rideaux légers, et qui illuminait la chambre d'Orion. Je me dis qu'une fois que nous aurions retrouvé Xan, tout ira mieux, que nous serions enfin libérés de la peur et la paranoïa constantes. Je repensai à la liste des invités à la soirée d'intégration dans laquelle a eu lieu le meurtre, dans laquelle il n'y avait rien de suspect, seulement des élèves banals, et j'en avais déduit que le meurtrier n'était pas de la promo. Tout ce qu'il s'est passé depuis les premiers événements résonnaient encore dans mon esprit comme un écho persistant, ne me lâchant pas d'une semelle. L'anxiété et l'angoisse m'empêchaient de dormir correctement et ce depuis plusieurs jours.

Le temps passait et il m'était impossible de trouver à nouveau le sommeil. La lumière pâle de l'aube s'infiltrait à travers la fenêtre, une atmosphère qui auparavant m'apportait calme et tendresse. Depuis quand est-ce que tout a changé ? Quand ai-je commencé à avoir peur de tout ? Je tentai de me lever sans faire de bruit pour aller prendre une douche, mes jambes engourdies et mon esprit embrumé. Des flashs du corps d'Amélia allongé au sol dans les couloirs de l'université me revinrent, et je tentais de me persuader qu'il valait mieux pour moi d'en être loin, et je calmai ma respiration. La panique accéléra ma respiration, et fermer les yeux ne m'aidait pas non plus à effacer ces images sanglantes...

— Je suis en sécurité, tout va mieux ici, me murmurai-je en quittant la chambre d'Orion, mon sac contenant des vêtements à la main.

Je rejoins finalement la salle de bain, retirai mes vêtements pour rentrer dans la douche et allumer une eau très chaude, mon seul réconfort de ces derniers temps. Pendant que l'eau coulait sur ma peau brune, je me permis de jeter un œil à mes bleus causés par la violence de l'homme, la veille. Cagoulé, je n'avais pu apercevoir que ses yeux d'un vert très sombre, terrifiants. J'avais encore la sensation de sa poigne forte sur mon corps, de la puissance avec laquelle il me poussait et me contrôlait. Peut-être aurais-je même pu mourir à ce moment, une fois qu'il n'aurait plus eu besoin de moi. J'en avais des frissons rien qu'en y repensant... J'avais toujours pensé être forte, mais une fois exposée, je n'étais plus rien. Finalement j'avais toujours été vulnérable, et incapable. A cet instant, j'étais prête à tout pour devenir meilleure.

Je quittai enfin la douche et la salle de bain, habillée d'une chemise et d'un bas noir à rayures. Orion passa à l'instant dans le couloir, et je le saluai.

— Oh coucou Hëna, Pandore est dans la salle à manger, tu peux la rejoindre, on prend le petit déjeuner, j'arrive de suite.

— D'accord, merci.

Il me lança un sourire amical avant de continuer son chemin, et je retrouvai la table, où reposait une assiette remplie des délicieux pancakes de Philippe. Tout s'apaisa une seconde, et un sourire incontrôlé naquît sur mon visage. Je m'installai à la diagonale de Pandore en attrapant un des pâtisseries.

— Bonjour, dit Pandore en grignotant un morceau.

— Bien dormi ? demandai-je, désintéressée.

— Très bien, et...

Orion revint et la coupa :

— J'arrive, vous voulez du thé ?

Nous répondîmes « oui » en même temps, et notre ami s'empressa d'allumer la bouilloire, et de nous proposer différents goûts. Je choisis fruits rouge et fruit de la passion, comme Orion, tandis que Pandore prit du thé vert. Nous le remercions, et celui-ci prépara nos tasses, tout en parlant :

Sous le murmure des ombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant