24. Le berceau du souvenir

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PDV Alessandro Dimartino


« Mesdames et messieurs, nous somme arrivés à Bellagio Il est 12 heures 03 minutes en heure locale, et la température est de 25 degrés. »

Je remonte enfin le volet du hublot pour apercevoir la piste d'atterrissage. Le fait d'être dans les airs me manque, j'aurais aimé voler avec elle, lui apprendre les commandes et la voir rire à chaque loopings.

Tout ce que je peux faire maintenant c'est de regarder vers le ciel à penser à sa présence du matin jusqu'au soir. C'est tout ce qu'il me reste.

Même en ayant fait mon deuil une fois, celui-ci a un sentiment d'inachevé, presque d'abandon. Au fur et à mesure des jours, la douleur se transforme en colère.

Pourquoi m'a t-elle abandonné ?

Pourquoi je ne l'ai pas plus retenu ce jour là ?


Pourquoi tout était aussi compliqué que fluide entre nous ?

La porte de l'avion s'ouvre pour que les passagers puissent descendre chacun leur tour, la chaleur de Bellagio se propage instantanément à travers mon corps réchauffant mes joues froides causé par la climatisation de l'aéronef.

Après quelques étirements en sortant, je peux enfin me dégourdir les jambes jusqu'au hall de l'aéroport. Les premiers touristes arrivant sur place prennent en photo les vitraux qui parsèment l'entrée, les rayons du soleil qui s'y reflètent créent des couleurs bleu pastel et jaunâtre sur le sol. 

Un groupe de personnes se précipitent vers la zone de retrait de bagages pour récupérer leur valises, d'autres sont énormes indiquant que leur voyage est à long terme. La mienne va servir exactement pour 1 semaine. Chaque jours à partir de demain sera une reconquête aux souvenirs oubliés.

Je n'ai pas acheté de billet de retour pour le moment, je veux que le destin me montre qu'il y a encore de l'espoir dans ce monde si fade. Mon téléphone se met à vibrer pour la 3eme fois depuis mon départ.

Encore un message de Kane que j'efface aussitôt, la mort de Aurora me renvoie à celle de mon père et ça me détruit intérieurement d'y faire face alors j'ai besoin de ce temps pour me reconstruire.

Je secoue la tête pour éviter de plonger inconsciemment dans mes pensées afin d'échapper à la réalité, bagage en main je pars en direction de ma première adresse.

La façade de l'hôtel en ancienne pierre blanche et son lierre grimpant jusqu'à la cime donne un certain cachet à la devanture.

Avec ma main de libre je pousse la porte en bois massif et un son de clochette retentit au dessus de moi, de l'autre je continue de traîner ma valise jusqu'au comptoir à l'entrée.

Salve signore, ha una prenotazione ? ( Bonjour monsieur, vous avez une réservation ? )

Sì, a nome Dimartino, per favore.

Le vieil homme derrière son bureau abaisse ces lunettes et vérifie son ordinateur en tapant lentement sur son clavier.

La camera 11. Me dit-il avec un sourire en me tendant un porte-clé jaune.

Une fois les clés empochés, je me dirige vers la chambre concernée. Un long couloir assez étroit me fait face. Je regarde chaque numéros de porte avant de m'arrêter devant la chambre 11.

Je tourne la clé en donnant un accoup pour rentrer. La chambre d'un orange pêche illumine directement le seuil d'entrée. Une fenêtre donne sur la cour intérieure et une autre sur le port.

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