Lorsque nous sommes rentrés à Paris, les collègues ont absolument tenu à ce que nous fassions tous un dîner pour fêter ça. Fêter quoi ? Je ne sais pas, mais nulle ne sert de préciser que j'étais complètement contre. J'avais prétexté que le décalage horaire me fatiguait énormément, que je serais donc incapable de tenir une soirée entière avec eux. Ils avaient insisté, ce qui m'avait rendu fou, j'étais profondément agacé par ce comportement totalement puéril. J'avais tout de même réussi a décliner avec délicatesse. Je ne pensais plus qu'à une seule chose : retrouver Haïcé, qui me manquait terriblement. Je voulais le voir mais nous devions nous trouver un moment car je ne voulais pas juste l'apercevoir. Je voulais passer un réel bon moment avec lui, le flatter, espérer le faire rougir sous mes avances. Je n'avais posé aucun mot sur notre situation, mais je savais que celle-ci ne serait plus jamais la même et cela me réjouissait. Je ne tenais pas à l'effrayer en nous considérant comme un couple, étant donné que je ne savais pas réellement ce que pouvaient représenter ses baisers selon lui. Toutes ces pensées me traversaient tandis que nous étions en train de faire nos valises dans notre appartement.
— Tu sais, je pense que ce voyage nous a fait plus de bien que l'on voudrait se l'avouer.
— Je pense aussi.
— Nous devrions vraiment nous introduire un petit rituel qui nous ferait sortir de chez nous, nous retrouver rien que tous les deux un jour de la semaine.
— Oui, pourquoi pas. Après, je t'avoue que le travail continue, alors je risque d'être pris, mais je ferai du mieux que je peux.
— C'est tout ce que je veux entendre.
— Soit.
— Au fait, tu n'as rien remarqué de nouveau chez moi ?
J'étais peut-être stupide, mais je savais très bien que ma réponse à cette question pouvait être destructrice. Bien sur que j'avais remarqué du changement chez elle, je n'étais pas aveugle, son physique était toujours aussi beau à mes yeux malgré mon désintéressement total de sa personne. Mais oui, il ne fallait pas mentir en disant qu'elle avait pris du poids, je l'avais déjà remarqué. Ce n'était rien, cela arrivait, tout comme moi avec mon ventre qui a tendance à me serrer lorsque je mets des pantalons. Je ne trouvais pas cette prise de poids importante, bien que je savais ce qu'elle signifiait et que je ne posais aucun mot là-dessus, comme si cela allait annuler les faits.
— Si tu me parles de ton corps, tu es toujours aussi belle.
— Oh, elle sourit niaisement, merci.
J'avais évité cette conversation qui risquait de m'embarrasser au possible, j'étais ravi. Nous avions continué de discuter, divaguant légèrement sur le mariage. Je sentais que cette idée commençait à réellement l'obséder, ce qui me dérangeait. Je ne voulais pas mais je devais absolument le faire, c'était vital. Alors je validais toutes ses propositions, me montrant le plus enthousiaste que possible. Cependant, mon esprit n'était tourné que vers une seule personne, qui n'était pas elle, mais le plus triste était que cette personne ne sera jamais présente à ce mariage. Plus tard, je savais que Beata avait un rendez-vous médical, alors je savais que j'allais saisir cette opportunité pour le voir.
Je l'ai appelé à l'instant où elle a quitté notre appartement. Il était tôt dans la matinée, mais je savais qu'il serait éveillé.
— Oui ?
— Bonjour Haïcé.
— Bonjour Oleg ! Alors, de retour en France ! New-York ne te manque pas trop ?
— Non, pas tant que ça tu sais. Enfin, je ne t'appelle pas pour que l'on reste à discuter ainsi au téléphone mais plutôt parce que j'aimerais te voir.
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Du bout de tes doigts
RomanceOleg, homme d'affaires haut placé à Paris s'éprend d'Haïcé, alors que Beata, sa fiancée, est fortement malade. S'il s'avoue son trouble, donne libre cours à son désir et que leurs cœurs se rencontrent, Oleg ne peut réprimer sa honte et faire de cet...