Prologue

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Prologue


Ce n'était pas la première fois que je voyais cette fille. Elle ne s'en doutait pas, mais je la connaissais depuis plusieurs années maintenant, et je ne me serais jamais douté, qu'un jour, je la sauverais en faisant d'elle un vampire.

**

J'avais pour habitude de me rendre régulièrement dans le coin perdu d'une vaste et volumineuse forêt coupée par une rivière, près de Seattle et non loin du Confins, un foutoir dans lequel j'étais obligé de me rendre chaque jour pour assister à des cours pour êtres surnaturels. Pour être tout à fait honnête, j'y assistais rarement. C'était ici, le lieu parfait où je me barrais depuis quelques années déjà. Juste moi et la paix bien méritée que tout le monde devrait me foutre.

Puis un jour, cette petite créature est apparue. J'étais assoupi, les bras croisés, sur ma branche habituelle, comme un véritable corbeau perché, quand j'entendis un fracas, suivi d'un petit cri. L'une de mes paupières se redressa, sentant déjà l'irritation palpiter sur ma tempe.

Une humaine. J'entendais son sang couler à flot, depuis lequel j'étais capable de savoir le sexe de l'individu avant même de l'avoir vu. Elle venait de tomber de sa bicyclette et s'en relevait tout juste. Elle ne portait qu'un short gris et un débardeur blanc qui en dévoilait bien trop, pourtant, elle ne s'était pas égratigné en tombant.

Pour une simple mortelle, elle s'était un peu trop approchée du Confins. Habituellement, il était impossible pour ces cloportes de s'en approcher, parce qu'ils étaient bien trop rapidement désorientés et redirigés grâce au sort d'un puissant sorcier à la direction.

Assez naturellement, mes pupilles s'attardèrent sur le moindre recoin visible de sa peau pâle, notamment sur ses fesses quand elle se pencha, dos à moi pour ramasser son vélo noir et vert. Je me suis rincé l'œil, comme n'importe quel sale type dans mon genre l'aurait fait. C'était dans ma nature, et ça tombait bien, elle avait les formes qu'il fallait. Quand elle contourna son machin après l'avoir stabilisé, et qu'elle s'agenouilla en se penchant pour remettre la chaîne qui avait causé sa chute, la forme généreuse de sa poitrine s'offrit à moi.

Nous étions seuls, juste elle et moi. Dans un tel endroit, j'étais en mesure de lui faire n'importe quoi. Rien n'y personne ne s'interposerait.

À mes yeux, la vie humaine n'avait pas de réelle valeur par son caractère éphémère. De véritables poches de sang ambulantes et baisables. Surtout les femmes, c'était mon moyen préféré d'obtenir ce que je voulais. Un sourire charmeur et hop, je les avais déjà à mes pieds.

Profiteur ? Carrément. La pitié ? Ça n'a jamais fait avancer personne.

Pourtant, la détresse que portait son regard, quand elle se redressa et tourna en rond sans jamais me remarquer, me bloqua un instant.

Les humains étaient vraiment tous aussi faibles et pathétiques les uns que les autres. Leur infériorité m'énervait. Remettre une simple chaîne de vélo n'était pourtant pas si difficile. Puis, quand elle ressaya une nouvelle fois et qu'elle réussit, la blonde repartit, cette fois en prenant le bon chemin, c'est-à-dire en s'éloignant du Confins où tout type de créature s'entraînait à se contrôler.

Seulement quelques jours passèrent avant que je ne la croise à nouveau. Cette fois-ci, j'étais allongé dans les hautes herbes, non loin de mon emplacement habituel, le livre que j'avais commencé à lire reposait contre mon torse, tenu d'une main. Mon autre bras couvrait mes yeux bleus du Soleil. L'une de mes jambes était repliée sur elle-même. C'était la position et l'endroit parfait pour calmer l'excès de colère dont j'avais fait preuve dans la matinée en tabassant un imbécile de hunter qui s'était sérieusement pensé à mon niveau.

Blood Lust (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant