Blood Lust (FR)

Chapitre 5 : Immortel mais pas invincible

Chapitre 5 : Immortel mais pas invincible

EVELYNN

Contre toute attente, je m'étais assoupie. Comment avais-je pu réussir à rejoindre Morphée aussi facilement avec toute la menace qui me rôdait autour ? Sérieusement, j'étais irrattrapable. Mon premier réflexe fut évidemment de passer mes mains sur mon cou. Aucune trace. Et mes vêtements étaient parfaitement en place. Ce après quoi je regardais autour de moi, la lumière était toujours allumée. J'espérais sincèrement que personne ne soit entré pendant ce moment de vulnérabilité, dont j'ignorais totalement combien de temps il avait duré.

En retrouvant l'ouvre-lettre près de moi, je le pris directement avant de me lever. Le frottement de ma robe contre mes genoux, lors de ce mouvement, réveilla les écorchures endormies, mais j'avais moins mal. Mon corps cicatrisait plutôt bien, mais pas aussi vite que celui d'un vampire.

Et si je n'étais pas morte ? Peut-être qu'ils m'avaient fait un lavage de cerveau et inventé ça de toute pièce pour me retenir prisonnière ici et m'assouvir. Peut-être même que mes souvenirs à l'hôpital avant d'atterrir ici n'étaient qu'illusions, et qu'ils avaient fait usage d'un de leur don de vampire.

Lasse de toutes ces questions sans réponse, j'ai tourné en rond un moment dans ma chambre. Je ne voulais qu'une chose, m'aventurer en ces lieux et trouver la sortie sans tomber sur l'un d'entre eux. Puis, en réalisant que j'allais finir par passer la journée enfermée ici si je ne faisais rien, je sortis en fermant le plus doucement possible la porte dans mon dos.

Je me sentis terriblement stupide à vouloir me faire discrète, parce que j'étais persuadée qu'ils entendaient même ma respiration. Les lieux me paraissaient déjà bien plus clairs. Je savais quel chemin prendre pour me rendre dans la pièce principale, et où ne pas me rendre, comme l'étage supérieur.

Pourtant, je ne pus m'empêcher de marcher sur la pointe des pieds, en direction de la pièce principale où j'ai rencontré du monde la veille, y compris ce Emrick. Rien qu'y penser, me remémora l'instant où Vlad l'avait menacé. Pourtant, lui aussi s'apprêtait à me faire du mal. Peut-être qu'il trouvait une certaine satisfaction à être le seul à pouvoir s'en prendre à sa proie ? J'en soupirais. Il devait vraiment avoir de sérieux soucis de comportement, du genre être bipolaire, ou je ne sais quoi. Quoique. Il n'y avait pas un seul instant où il s'était montré gentil à mon égard malgré son aide. Il me l'avait bien vite rappelé en me faisant part de son dégoût à mon égard avant de se casser. Et puis... Bon sang, qu'est-ce que j'avais espéré en me mettant en position de combat face à lui ?

J'étais censée avoir peur et ne plus vouloir sortir de cette foutue chambre, mais c'était complètement stupide. Parce qu'enfermée dedans ou non, ça n'empêchait pas qu'un de ces sales êtres ne viennent se jeter sur moi. Donc, quoique que je fasse et où que je sois, ça ne changerait rien. Pas tant que je resterais enfermée dans ce penthouse.

En arrivant enfin dans le salon, tous les volets étaient fermés. Tout était plongé dans le noir, et personne ne semblait être dans les parages. J'ai appuyé sur l'interrupteur pour m'assurer d'être bel et bien seule. En venant la veille, les vitres donnaient vue sur l'entièreté de la ville, mais puisqu'elles étaient recouvertes, ça voulait donc vraiment dire qu'il faisait jour. Les vampires craignaient la lumière du jour ? Ou bien... Ce n'était que dans les fictions ça aussi ?

Malicieusement, je cherchais les interrupteurs sur les murs sombres de la pièce pour ouvrir les volets. Puis, les rayons de la lumière du Soleil s'étalèrent progressivement à travers l'immense salle. C'était probablement le bain de soleil le plus agréable depuis un bon bout de temps.