Chapitre 3

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Sydney:

J'éteins la télé, blasée de tout ce que j'y entends au sujet de ma mère.

La connerie des journalistes m'étonnera toujours.

Ils parlent alors qu'ils ne savent rien.

Même moi qui suis la principale concernée je ne sais pas de quoi ils parlent.

J'entends Ana grogner à côté de moi, énervée que j'ai éteint sa principale source de divertissement.

Si toute la famille Evans m'a facilement adoptée, on ne peut pas dire qu'elle ne fait pas exception.

Dès l'instant où j'ai refusé de lui donner une interview, elle a décidé que j'étais quelqu'un de détestable.

Elle n'est pas capable de comprendre que je souhaite que cette histoire reste privée.

Ça ne regarde que ma famille et moi.

Même si au fil du temps j'ai très vite pris l'habitude que ma vie privée ne l'est pas vraiment, cette affaire ne mérite pas de ressortir.

Ce qui m'inquiète le plus est que mon père biologique peut probablement voir tout ça.

Georges m'a affirmé qu'il savait que j'étais sa fille mais s'il sait que je sais ne va-t-il pas tenter d'entrer en contact avec moi ?

C'est en partie pour cette raison que je préfère ne pas chercher à le connaître. Il pourrait à la fois être n'importe qui et à la fois quelqu'un de haut placé et dangereux. Peut-être même qu'il est pire que Victor? Ce dernier n'a pas dit grand-chose depuis le début de cette histoire comme si c'était sans importance. D'un côté ça me rassure et me prouve que mon géniteur n'est pas au dessus de lui. Je tente de faire taire mes pensées qui me rappellent que si Victor avait peur de mon père il ne le montrerait pas de toute façon. Victor n'a pas peur de cet homme parce qu'il est au-dessus et qu'il me protège. Pensais-je pour me rassurer.

Quand je l'imagine, la seule image qui me vient est celle d'un monstre. Un monstre qui à violé ma mère. Un monstre sans âme et sans cœur.

Même si je ne le connais pas personnellement, je sais que ce n'est pas quelqu'un de bien.

Même Georges a peur de lui, du moins c'est ce que je ressens chaque fois que je tente de parler de mon vrai père.

Ana rallume la télé et je constate avec horreur qu'elle prend des notes sur ce qui se dit face à nous.

–Tu es sérieuse la ? Tu sais que tout ce qu'il disent est faux ?

–Non, je ne sais pas, tu ne veux rien me dire.

–Parce que rien de tout ça ne te regarde, ni toi ni les autres journalistes !

Alors que la colère commence à monter en moi, Stanley fait son apparition. Vêtu d'un jean bleu et d'un t-shirt blanc, il me fixe de ses yeux noisettes et je lis dans son regard tout l'amour qu'il a pour moi ainsi que son invitation silencieuse à le rejoindre. Je lui souris, le remerciant silencieusement de venir me sauver.

Comme la lumière dans l'obscurité, Stanley apparaît, brouillant les mots prononcés par la télévision à mes côtés.

Je me détends aussitôt quand il m'attrape pas le bras et m'entraîne dans sa chambre au fond du couloir. Après qu'il ait fermé la porte fortement abîmée, je m'écroule sur son lit dans un soupir de frustration. Il se place au-dessus de moi et me vole un baiser que je lui rends, prise au dépourvue.

–Je te laisse une petite heure avec ma sœur et vous manquez de vous entretuer.

J'ignore ce qu'il faisait enfermé seul dans sa chambre depuis tout ce temps. En voulant le rejoindre, il m'a demandé de ne pas le déconcentrer.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant