Sydney:
Bradley entre en trombe dans mon bureau, claquant la porte derrière lui.
Je distingue la colère qui brûle en lui à travers le feu que me renvoient ses pupilles.
–Quand part Victor ?
J'hausse les épaules.
Je n'en ai aucune idée, il va et vient en fonction de ses envies sans jamais demander l'avis de qui que ce soit.
Personne à part lui même ne peut savoir quand part Victor.
–C'est quoi encore le problème ? dis-je d'un ton las dont ma fatigue causée par ma nuit avec Bradley est responsable.
Il part s'installer dans le petit salon aménagé dans un coin de la pièce.
Ses pieds se posent négligemment sur le cuir du canapé et ses yeux se plantent dans les miens.
–C'est Victor, il est un problème à lui tout seul.
Je me reconcentre sur l'écran de mon ordinateur, rassemblant des listes d'arguments comme il m'a appris à faire durant mon enfance. Je tente de calmer mes mains tremblantes de colère en pensant aux chaussures sales de mon mari qui n'a aucun respect envers les agents d'entretiens qui travaillent de nuit pour assurer notre confort et nourrir leurs familles. Mais Bradley ne peut pas comprendre ça. Il travaille quand il en a envie et prend des vacances quand ça lui chante. Il ne saura probablement jamais ce que c'est de se tuer au travail au risque de ne pas pouvoir nourrir sa famille comme le font les Evans. Si j'arrête de travailler, je peux vivre de mon héritage sur plusieurs générations tout comme lui. Si les parents de Stanley cessent de travailler, ils ne vivent plus.
–Comment va Stanley ?
–Hmmm ?
Je n'écoute plus ce que me dit Bradley, trop occupé à lire les nombreux emails que je reçois de journalistes.
Leur principale activité du moment est de m'envoyer des résultats de test ADN. Même si la génétique me fascine, le contexte m'empêche de m'en donner à cœur joie. J'ignore où ils se sont procuré mon ADN mais je ferme les yeux, ne préférant pas savoir.
"Bonjour madame Collins, vous trouverez ci-joint des résultats ADN correspondant au politicien...".
–Sérieusement, Syd, ne te fatigue pas avec ce genre de choses.
Je sursaute en me rendant compte que Bradley est désormais derrière moi, regardant par-dessus mon épaule.
–Tobias Church n'est pas ton père.
Une photo du politicien joint au mail me fait face. Je détaille longuement ses mèches brunes au-dessus de son crâne, ses cheveux rasés court sur les côtés.
Ses yeux ont le même bleu que les miens.
Il dégage de l'assurance et de l'autorité.
–Et pourquoi pas ?
–Regarde le, pourquoi un homme comme lui abandonnerait il sa fille ?
–J'en sais rien, pourquoi la nièce de Victor Cooper se serait mariée avec son cousin d'adoption ?
Bradley prend la souris de l'ordi et ferme la page.
–Mais...
Il me contourne et s'assied sur mon bureau froissant au passage les feuilles sur lesquelles je travaillais, ce qui me vaudrait sans aucun doute des remontrances que je peux déjà entendre d'ici. Tu est trop négligente Madeline, regarde moi l'état des ses feuilles. Recommence, c'est illisible. Ce n'est pas moi qui suis négligente Victor mais le mari que TU m'as choisi.
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My dear husband (My dear intern T.2)
RomanceUn an après le retour de Stanley dans la vie de Sydney, cette dernière se bat contre l'emprise médiatique qui pèse sur la véritable identité de son père. Même si elle tente de ne rien vouloir savoir, la tentation est trop importante. Mais quel est c...