𝟶𝟺. 𝙲𝚘𝚒̈𝚗𝚌𝚒𝚍𝚎𝚗𝚌𝚎

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Transgender - Crystal Castles

Victoria

Retour au présent. Roos Campus, 4h50.

Je me réveille en sursaut, le cœur battant la chamade. Je me redresse abruptement, ma respiration est si saccadée que j'ai l'impression d'être restée bloquée sous l'eau pendant un long moment. Mon cerveau peine à assimiler que ce n'était qu'un cauchemar, si bien que j'enfonce mes ongles dans la paume de ma main afin de me calmer.

Fâcheuse habitude.

J'ai encore fait ce même cauchemar. Je revois le corps inerte de mon père, l'image de ses yeux grands ouverts me fixant ne cesse de rester ancrée dans mon esprit. Je donnerais tout pour oublier cette nuit, pour qu'elle sorte de mon esprit éternellement.  C'est une boucle infernale qui ne cesse de se répéter.

En me remémorant mon mauvais rêve, je suis prise d'une violente nausée. Je saute hors de mon lit et me précipite aux toilettes, où je rejette tout ce que j'ai insurgé hier soir. Une de mes mains attrape mes cheveux et les enroule autour de mon poignet afin de les protéger, tandis que l'autre se presse fermement contre mon cœur. Je panique.  Tout à coup, je me vois à la place de mon père et je me penche à nouveau au-dessus des toilettes où je me remets à vomir violemment.

Lorsque je sens que c'est passé, je me redresse avant de me diriger en direction du lavabo. Je passe une vague d'eau fraîche sur mon visage, ce qui me fait un bien fou. Je reprends peu à peu mes esprits et les battements de mon cœur reprennent une vitesse normale. En me brossant les dents, mon esprit songe aux événements de la veille et je me demande  si la soirée d'hier était un rêve ou bien la réalité. Je comprends rapidement que tout était réel.

Nous étions entrain de chercher Anna du regard lorsque la brune est arrivée en hurlant, paniquée. L'image de sa robe et de son corps taché de sang me revient en mémoire. Tous les étudiants réunis dans la grande salle se sont rapidement mis à paniquer à la vue de la brune, et quelques minutes plus tard seulement, plusieurs voitures de police étaient présentes sur le campus.

Après avoir difficilement reprit ses esprits, c'est une Anna complètement bouleversée qui a pris la parole afin d'expliquer aux policiers ce qu'il c'était passé. Cette dernière a expliqué avoir eu envie d'aller aux toilettes, dans la cabine d'un d'entre eux se trouvait le corps sans vie d'une jeune étudiante. Une certaine Amélia, qu'Anna connaissait de vue. C'était une étudiante discrète et sans problème.

Après ça, nous sommes chacun retournés dans nos chambres respectives, sans se dire un mot. La soirée de rêve des étudiants a rapidement déjanté. Je pouffe de rire en repensant à la phrase dites par la directrice quelques heures auparavant :

« Tout est mis en place afin d'assurer votre sécurité. »

Vraiment ?

Certains étudiants se considèrent comme intouchables, pensant que les malheurs du genre n'arrivent qu'aux autres. Mais c'est totalement faux car personne n'est à l'abri. Même pas moi. En me dirigeant vers ma cuisine pour boire un verre d'eau, je repense à la valse que j'ai partagé avec ce meurtrier, hier soir. Isaac Jankowsky. Penser à lui suffit à me faire ressentir la rage parcourir mes veines.

Il y a quelques années, lors de cette tragique nuit d'octobre où mon père a été assassiné, ma mère est rapidement arrivée à son tour après l'arrivée des secours. Je ne l'avais jamais vu comme ça ; elle était dévastée. Elle m'a raccompagné chez moi sans qu'on échange un seul mot, toutes les deux perdues dans nos pensées. Mais je savais qu'on pensait à la même chose.

THE CAMPUS OF DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant