THE CAMPUS OF DEATH

𝟶𝟼. 𝙿𝚊𝚛𝚒𝚜

♪ Sweet but Psycho - Ava Max

Victoria

Quelques heures plus tard. Résidence A, chambre de Victoria.

— Quelqu'un a le double de la clé de ma chambre, et peut donc entrer ici n'importe quand, si ce n'est pas déjà fait. C'est probablement Jankowsky.

Je soupire en fixant un point face à moi. La voix de ma mère à l'autre bout du fil résonne dans ma chambre. Elle est calme, trop calme alors que je vois un tueur en série, qui plus est, celui de mon père, tous les jours. En plus de cela, je me dois de rester la plus calme et la plus crédible possible, alors que je meurs d'envie de le séquestrer en prison avant de rentrer à Rotterdam. Mais je ne compte pas abandonner. Je l'ai promis, à moi-même, et à lui.

Sans oublier que c'est dans quoi j'ai accepté de m'engager, j'ai le contrôle sur la situation, et je ne dois pas le perdre. Je me suis même rapprochée du groupe d'amis, pour mieux parvenir à mes fins.

Tout à l'heure, dans le bureau de madame Aijaz, après avoir appelé son adjointe et m'avoir mise au courant sur la disparition soudaine d'un double de mes clés, elle en a conclu qu'il avait sûrement disparu. Les sourcils froncés, elle m'a soufflé que cela arrivait, mais elle semblait peu convaincue. Isaac a appuyé ses propos en suggérant à la directrice qu'il était peut-être perdu dans ses affaires, car il ne pouvait pas s'être volatilisé.

J'ai fait mine d'être d'accord avec eux, et avec un sourire forcé, je me suis précipitée dans ma chambre pour m'y réfugier. J'ai ruminé pendant plusieurs heures avant d'appeler ma mère.

— Isaac est un très bon comédien, j'ai presque failli croire à son petit jeu d'acteur, plaisanté-je. Presque.

Je n'avais pas contacté ma mère depuis mon arrivée, je n'en avais pas besoin, et elle non plus. Alors, ça me convient très bien.

— J'ai prévenu Ada, tu as son numéro et elle se trouve à deux minutes à peine du campus. N'hésite pas à l'appeler si il y a quoi que ce soit d'étrange, même un doute, n'attends pas d'être en danger.

Ada est une agent de police ayant été déplacée à Amsterdam pour assurer ma sécurité durant cette mission.

— On ne peut pas fouiller les chambres de tous les étudiants pour retrouver mon double ? M'agacé-je.

Elle pouffe de rire, amusée. C'est rare, si bien que ça me surprend presque.

— Tu n'es pas le centre du monde, Victoria.

— Ah bon ? Je croyais.

Après quelques instants de silence, elle me questionne :

— Comment ça se passe depuis ton arrivée ? Tu as réussi à te rapprocher de leur groupe de ploucs ?

— Ils ne sont pas méchants, rié-je, puis j'ai pas l'impression qu'ils soient au courant de ce qu'Isaac trame, mais je veille à ne pas oublier mon but premier. Et à rester là plus attentive possible. J'arrive à me faire une place petit à petit.

Les proches d'un meurtrier restent les principaux suspects.

J'arrive à me faire une place partout, ça demande un minimum d'investissement.