Chapitre 33

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Stanley:

Les éclats de voix résonnent à travers les murs de la salle de gym.

Nous nous installons dans les gradins en se bousculant Devon et moi.

Je trouve Sydney sur mon passage et l'attrape par le bras avant de l'emmener à ma suite.

Je l'assois sur mes genoux mais elle se débat et finit par se poser à côté de moi.

Depuis que cette photo de nous deux a figuré dans ce magazine elle ne me laisse plus la toucher en public.

Je ne peux d'ailleurs plus la toucher du tout étant donné qu'elle n'a plus le droit de venir chez moi.

Cette situation me retourne l'esprit, c'est comme si Sydney était en prison.

Ce que je ne comprends pas c'est que ses parents ne disaient rien sur le fait qu'elle vivait chez moi alors pourquoi se soucier de ce qu'en pense Bradley?

Je n'y comprend rien et Sydney refuse de me parler de lui.

J'ai l'horrible pressentiment qu'il s'est passé quelque chose entre eux.

Mon père arrive devant le flot d'étudiants qui sombrent dans le silence à son entrée.

Il me jette un rapide regard, passe à Sydney assise à une trentaine de centimètres à côté de moi puis il regarde l'ensemble des étudiants face à lui.

–Comme vous le savez, la semaine prochaine à lieux le bal de fin d'année en vue des vacances de Noël. Je compte sur vous pour rester concentrés et motivés durant vos cours d'ici là.

Je n'écoute pas ce que dit mon père sur le bal auquel ni moi ni Sydney n'avons l'intention d'assister.

Je jette un regard à ma seule motivation qui est concentrée sur son portable dernier cri.

J'y lis le nom de Bradley sur l'écran et remarque à la longueur du texte qu'ils s'envoient mutuellement qu'ils sont en pleine dispute conjugale.

Je remarque les mots "enfants" et "héritiers" qui reviennent régulièrement.

Alors que mon père continue son discours sur le fait que nous devons devenir matures car l'an prochain nous serons à la fac.

J'attrape le portable de Sydney et lis sa conversation en laissant mon pouce glisser sur l'écran tactile.

Le comportement qu'à Bradley envers sa femme me retourne l'estomac.

"Tu ne pourras pas te cacher éternellement derrière Victor."

Lui as t-il dit ce matin quand nous étions en cours de droit.

Sydney tente de récupérer son téléphone mais je l'en empêche et lis sa réponse.

"Avoir un enfant ensemble ne changeras rien à la situation!"

Je réfléchis un moment sur la signification de cette discussion.

Sydney finit par abandonner l'idée de récupérer son bien perdant son regard dans le vide faisant mine d'écouter mon père.

"Des journalistes ont appelés ce matin, ils veulent savoir quand tu accoucheras"

Je regarde avec insistance le ventre plat de Sydney et me demande si elle a vraiment couché avec lui.

"De quoi tu me parles?"

lui as demandé la brune devenue muette à mes côtés.

"Je leur ai dit que tu étais enceinte, imagine le scandale si ça reste faux."

Je comprends le moyen de pression de Bradley.

Les médias omniprésents influencent leurs décisions et ce depuis des décennies.

Si les journalistes pensent Sydney enceinte elle a tout intérêt à vraiment l'être si les Cooper ne veulent pas avoir de problèmes avec les chaînes médiatiques.

Par cette fausse information Bradley à garantie que Sydney aura un enfant de lui.

–Tu m'expliques?

Lui demandais-je en lui mettant l'appareil sous les yeux.

Elle tire sur un fil qui dépasse de la manche de son pull moulant vert et le regarde s'écraser au sol.

–Ce n'est pas le moment d'en parler.

–Ce n'est jamais le moment! M'énervais-je en chuchotant un peu trop fort à mon goût.

La plupart de mes camarades se retournent laissant mon père parler dans le vide.

Comme eux, ma seule préoccupation est Sydney.

–Stanley tout le monde nous regarde.

–Je m'en fous, explique moi ça.

Elle se lève, attrape son sac et se dirige à grandes enjambées vers la sortie.

Le regard que pose mon père sur moi est sévère et m'ordonne silencieusement d'aller la récupérer.

Sa voix grogne ensuite demandant aux autres de l'écouter et il leur rappelle ce qu'il vient de dire sur la concentration.

Après avoir tourné en rond dans les couloirs vides de sa présence, je sors du bâtiment et retrouve Sydney entre deux mur en béton en train de fumer une cigarette.

Je m'approche d'elle mais elle me pointe du doigt l'air autoritaire.

–Si c'est pour me faire à nouveau une scène tu peux t'en aller j'ai pas besoin que tu prennes le relais quand Bradley n'est pas là.

Pris d'un léger sentiment de culpabilité, je soupire et lève mes mains en signe de paix puis, je m'approche d'elle.

Je m'assois par terre et après avoir bruyamment soupiré elle se glisse contre le mur à côté de moi.

–Il y a eu un conflit ce week-end entre les Collins et Victor.

Je ne dis rien, elle laisse un silence volontaire laissant le temps à mon cerveau de comprendre ce qu'elle dit.

–Bradley veut absolument un enfant et Victor n'est pas d'accord avec lui, le problème est que l'idée vient du clan Collins dans son entièreté.

–Et ça oppose vos deux familles?

Elle acquiesce et expire la fumée la laissant s'envoler dans le ciel.

Je ne comprend pas toujours le monde dans lequel elle évolue.

Alors que le froid extérieur la fait frissonner, elle refuse de rentrer à l'intérieur restant entre les deux murs.

–C'est une mauvaise chose?

Elle me regarde enfin, semblant comprendre que la situation n'est pas aussi claire pour moi que pour elle.

–Evidemment que ça l'est, si mon mariage finit mal se sera la fin des deux dynasties.

–Mais Victor ne laissera pas ça se faire, si?

Elle secoue négativement la tête et perd son regard sur le mur face à nous.

–C'est bien ce qui me fait peur.

–Victor serait prêt à accepter cet enfant pour sauver sa dynastie?

Seul le silence me répond, Sydney évite volontairement mon regard et je comprends que je suis un peu trop proche de la vérité.

Nous restons assis en silence entre les deux principaux bâtiments de cours qui nous dépassent autant que la situation.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant