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𝟷𝟿𝟺𝟸, 𝙵𝚛𝚒𝚍𝚊𝚢, 𝙾𝚌𝚝𝚘𝚋𝚎𝚛 𝟸𝚗𝚍 LONDON
Il n'est rien de plus beau que le danger. Tout simplement car le danger est l'incarnation de la beauté. Plus une chose est belle, plus elle est dangereuse. Plus une chose est dangereuse, plus elle est belle.
Le danger a bien des formes, bien des couleurs, bien des odeurs. Il peut être le feu, autant qu'il peut être l'eau. Il peut s'intégrer en une créature inoffensive autant qu'il peut trouver sa place en un sauvage prédateur. Il est une fleur, une brise, les couleurs chatoyantes d'une grenouille, ou le roulis agréable de la houle. Il est la lame d'une épée, le tranchant d'une dague, les mots susurrés, les idées reçues.
La plus belle fleur aura des épines, le plus beau serpent sera venimeux, le plus appétissant des fruit sera empoisonné. Ainsi est la poésie du danger.
Et parfois, le danger peut s'incarner en une simple jeune fille aux longs cheveux blancs, assise sur les murailles délabrées d'un cartier malfamé.
Némésis inspirait doucement l'air frai de la nuit, admirait patiemment la ville plongée dans l'obscurité.
L'heure approchait.
Ses jambes pendaient dans le vide, Némésis les agitait avec distraction, comme le ferait une enfant sur une balançoire. Ses cheveux, des boucles soyeuses à la couleur de la neige, volaient au vent glacial. Elle attendait quelque chose, sans que personne ne sache quoi.
Némésis attrapa un long bâton de bois, posé à côté d'elle, le manipulant avec délicatesse. Ses yeux verts étaient perdus dans le vide, regardaient le spectacle de Londres ravagée, deux années après le passage des bombardiers.
« Pourquoi suis-je là, surgit soudain une voix derrière elle.
On vit un sourire amusé se dessiner sur les lèvres de la jeune fille lorsqu'elle se tourna pour faire face au nouveau venu.
