Chapitre 48

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Bradley:

Je fixe les papiers du divorce qui brûlent lentement dans la cheminée tandis que les phrases qui tournent en boucle à la télé attaquent mes pensées les assiégeant nuits et jours.

"Le couple tant admirer de Sydney Cooper et Bradley Collins est désormais de l'histoire ancienne."

"D'après une source fiable citant les propos de Sydney Cooper en personne, après maintes tentatives ratées pour avoir un héritier, le jeune couple pris de désespoir a prononcé son divorce la semaine dernière trois jours après noël".

Putain de Victor qui a fait echouer tous mes plans. J'envoie valser la petite table en bois contre le mur.

Le chiffre d'affaires annuel des Cooper était ni plus ni moins 85% de nos revenus.

–Putain!

L'ordinateur dont le propriétaire m'est inconnu rejoint les débris laissés par la table après s'être lui aussi écraser contre le mur.

Je finis par sortir de cette pièce du manoir qui n'est jamais utilisé et croise ma mère dans le couloir.

–Elle vaut bien plus que ça!

S'exclama-t-elle face à l'homme en costume sur mesure face à elle.

Il regarde sa tablette un moment avant de répondre à ma mère.

–Il ne vaut pas un dollar de plus.

–Vous vous fichez de moi? Ce manoir est récent, il à été construit dans de très bons matériaux et...

–Je n'en doute pas madame mais, je ne peux pas le vendre plus cher.

Nous y sommes.

Le moment où nous serions tellement fauchés que nous devons vendre notre maison est ce qui me maintenait éveillé la nuit ces deux dernières semaines.

L'agent immobilier fait demi- tour après avoir salué ma mère et je l'entend quitter la demeure en fermant la lourde porte d'entrée derrière lui.

–Maman?

Elle pose son regard étonné dans le mien et le remplace vite par de la colère.

Ses pas hâtifs se dirigent vers moi et avant que je ne puisse la voir venir, sa main vient s'abattre sur ma joue si violemment que ma tête tourne sur le côté.

–Espèce d'idiot! Tu ne pouvais pas nous dire à ton père et moi ce que tu avais prévu de faire!

Tu pensais vraiment que Victor te laisserais faire!?

Hurle t-elle à la fois en colère et désespérée.

–Je suis désolé.

Sa main s'abat à nouveau sur ma joue.

–Moi je suis désolée de t'avoir mis au monde!

Ses mots me font l'effet d'un coup de poignard dans le cœur alors que ses pas s'éloignent dans le long couloir que je ne reverrai bientôt plus jamais.

–C'est une blague?

Ma mère lâche ses valises des mains qui retombent sur le sol abimé laissant s'envoler un nuage de poussière qui la fait tousser.

Elle fusille mon père du regard qui toque contre un mur testant sa qualité.

–On ne sera pas si mal ici.

–Tu te fou de moi?

Mon père fronce les sourcils en se tournant vers elle. Il balaye la pièce des yeux avant de revenir sur ma mère.

–Ne commence pas à me gaver, si on en est là c'est à cause de ton fils.

Il grimpe l'étroit escalier qui grince à chacuns de ses pas et disparaît à l'étage avant de claquer une porte faisant trembler les murs de cette petite maison de banlieue.

Je contourne l'escalier et ouvre une porte qui se trouve au bout du couloir sombre.

Je tourne la poignée et ouvre la porte dans un insupportable grincement sur ce qui semble être un salon.

Le canapé est recouvert d'un drap blanc, je grimmace en constatant que la salle à manger se trouve dans la même pièce.

Je retire les draps des vieux meubles en bois et en mauvais état.

Les fenêtres blanchies laissent à peine filtrer le soleil à travers leurs vitres donnant encore plus d'obscurité à cette maison déjà sombre.

J'ouvre la porte qui sépare la salle à manger de la petite cuisine où se trouve désormais ma mère.

–Tu te rends compte, il n'y a qu'une seule cuisine, une seule salle de bains, un seul salon et qu'une chambre chacun Bradley.

Je ne parviens pas à comprendre ce qu'elle me dit.

C'est pour moi une chose totalement inimaginable qu'il n'y ait tout cela qu'en une seule fois dans une maison.

Comment vit-on comme ça?

Je devrai partager ma salle de bains avec mes parents?

C'est impensable.

J'ouvre la seconde porte de la cuisine et retombe sur l'entrée.

Je grimpe les escaliers et arrive sur un palier aussi grand que mon placard à vêtements et distingue trois autres portes en bois abîmées par le temps.

–Ta chambre, ma chambre, salle de bains.

Annonce mon père en sortant de ce qui est désormais sa chambre en pointant chaque pièce du doigt.

Je grimace en ouvrant la porte de ma chambre.

La pièce carré à peine assez grande pour un lit simple, un bureau et une commode n'a rien d'accueillante.

Les murs peints de vert pomme sont ornées de trou blanc dans la peinture.

Je jette mon sac et m'assieds sur le lit qui grince sous mon poids.

Le bureau quant à lui penche sous le poids de mon sac ne contenant pourtant que très peu d'affaires.

Je prend ma tête entre mes mains en priant intérieurement pour que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant