Chapitre 1: Debout Nina !

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- … Nina, réveille-toi ! siffla une voix désagréable à mon oreille.

Je marmonnais et finis par ouvrir une paupière lourde, encore pleine de la fatigue accumulée la veille. Ma colocataire, Delphine me surplombait de toute sa hauteur, (elle n’est pas grande alors c’est assez rapide), et d’un regard sévère me jeta mon téléphone sur la poitrine.

- Ça fait dix minutes que ton truc sonne, grouille-toi, ou Tom va te démonter et moi aussi par la même occasion connasse !

Je ne l’aimais pas et elle non plus. Delphine est une petite blonde aux mèches roses, elle est replète et n’est franchement pas très intelligente. C’était le genre de personne qu’on imagine assez bête, et qui dès l’instant où elle ouvrait la bouche confirmait cette théorie (puissance dix).
Depuis le jour où j’ai fait sa rencontre une animosité commune est née, et elle ne fait que s’accentuer de jour en jour. Elle était infernale, mais au vu de mon caractère, je le lui rendais bien. Pour une fois, je ne répondis rien et me levais sans demander mon reste. Elle n’avait pas tort, il est déjà 19h30 et si je ne suis pas en bas dans dix minutes, je pourrais dire adieu à mon job, à mon appart’ minuscule, et bonjour à un beau cocard sous l’un de mes deux yeux.

Je me dirigeais vers la salle de bain qui se trouve sur le palier. Elle était beaucoup moins miteuse que ce que l’on pourrait s’imaginer, et paraissait plus spacieuse que l’appartement. Je scrutais mon reflet dans le miroir… Bon… je faisais très clairement peur à voir.
Mes grands yeux noisette étaient cernés de violet, ma peau très pâle, et mes cheveux ternes, accentuaient mes taches de rousseurs. Une bonne douche ainsi qu’une sacrée dose de maquillage ne me fera pas de mal. Je vérifiais la porte et me déshabillais en essayant d’émerger.

Je préférais vérifier la porte dorénavant, car je m’étais faite avoir une fois par le passé, je n’avais absolument aucune envie que ça se reproduise. Je laissais l’eau chaude ruisseler sur mes cheveux et mon corps, elle en était presque brûlante, mais bordel ça faisait un bien fou ! Je ne restais pas longtemps sous l’eau, mais son pouvoir régénérateur m’avait aidé à me réveiller un peu plus. Je m’enroulais rapidement dans une serviette, et en fis de même avec mes cheveux.

Une fois sèche, je m’activais à mettre mes vêtements que j’avais pris la peine d’embarquer avec moi en sortant de l’appart’ qui, soit dit en passant, tiendrait plutôt d’une chambre que d’un appartement. Mon jean noir, ainsi que mon t-shirt de la même couleur étaient ceux réglementaires demandés et fournis par Tom, le patron du bar dans lequel j’avais commencé à travailler il y a de ça 5 mois. Sur le t-shirt était écrit en grandes lettres blanches The Sweet Tooth, le nom du bar de ce cher Tom.

Je continuais de me préparer en m’appliquant une dose généreuse d’anticernes et de fond de teint de façon à réussir à camoufler non seulement mes cernes, mais également cette atroce cicatrice qui me barrait la moitié du visage. Je ne devrais pas en avoir en honte, surtout au regard des circonstances dans lesquelles je l’ai gagnée. Mais je ne l’aime pas, et je sais qu’elle effraie les gens quand elle n’est pas camouflée. Mon regard se perdit dans le vide, et mon esprit se fit aussi embrumé que la buée présente sur le miroir de la salle de bain.

La sonnerie stridente de mon téléphone me ramena brusquement à la réalité. Sur l’écran allumé s’affichait un texto de Tom, mon boss :
Ramène ton cul tout de suite, ou tu dégages ! T’es en retard.

Avec un soupir, je rangeais l’appareil dans ma poche arrière, et après avoir attaché mes cheveux en un chignon lâche, je dévalais les escaliers qui m’amenèrent directement derrière le bar de ce cher Tom. Ce dernier avait revêtu son air des mauvais jours… J’allais encore passer un mauvais quart d’heure.

- Putain ! hurle-t-il, mais qu’est-ce que tu foutais ! Tu vis au-dessus comment tu fais pour être en retard espèce de conne !

Je soufflais un coup. « Allez Nina ! ça ne sert à rien de s’énerver ce soir, tu as besoin de ce job et de ce toit sur ta tête », pensais-je.

Je respirais de nouveau, et le regardais sans expression, attendant patiemment et sagement qu’il termine sa diatribe. Soudain, une image s’imposa à moi, d’une telle force que s’en fût presque risible.
C’est celle d’un jeu vidéo de mon enfance, qui faisait apparaître un petit animal, une taupe pour être plus précise, incroyablement infernale lorsque tu avais le malheur d’oublier d’enregistrer ta dernière session de jeu.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 16 ⏰

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