Chapitre 11 - La propriété

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Alors que la nuit enveloppait le grand manoir dans un voile sombre, Blackwell demeurait assis dans sa chambre, une lueur de rage dans le regard. À travers les murs épais de la demeure, il percevait comme une présence, celle de Cécilia de l'autre côté, déterminée.

Une tension palpable imprégnait l'atmosphère, comme si deux volontés s'affrontaient dans le silence de la nuit. Blackwell comprenait que faire plier Cécilia serait une tâche ardue, bien plus complexe qu'il ne l'avait anticipé.

Dans l'obscurité tamisée de sa chambre, son visage tourmenté reflétait les doutes qui agitaient son esprit. Les ombres dansaient autour de lui, soulignant les lignes dures de sa mâchoire et les profondeurs sombres de ses yeux. Pourtant, même dans la pénombre, son expression demeurait impénétrable, son esprit divisé entre la nécessité de protéger ses intérêts et le désir de percer les mystères qui entouraient Cécilia.

Se levant lentement de sa chaise de bois massif, Blackwell croisa son propre reflet dans le miroir qui ornait l'un des murs de sa chambre.

Son visage, durci par les épreuves de la vie en mer, portait les stigmates d'innombrables batailles, tant physiques que mentales. Ses traits, taillés à la serpe par le temps et la tempête, étaient marqués par une aura de mystère et de danger, comme les falaises abruptes battues par les vagues déchaînées.

Ses yeux, d'un bleu profond rappelant les eaux calmes d'une baie isolée, reflétaient la froide détermination d'un homme habitué à affronter les pires tourments. Derrière leur éclat glacé, perçait une intelligence acérée, capable de percer les secrets les mieux gardés et de deviner les intentions les plus sombres.

Une fine cicatrice, témoin muet d'un passé tumultueux, serpentait le long de sa mâchoire carrée, rappelant les sacrifices consentis au nom de sa quête de pouvoir et de liberté.

Sa chevelure sombre, aussi noire que les profondeurs insondables de l'océan, retombait en mèches rebelles autour de son visage impassible, comme les voiles déchirées d'un navire en pleine tempête. Même dans l'immobilité de sa posture, on devinait la force sauvage qui bouillonnait en lui, prête à se déchaîner à la moindre provocation.

Tel un roi déchu contemplant les ruines de son royaume, Blackwell fixa son propre reflet avec une intensité glaciale, comme s'il cherchait à percer les mystères de son âme tourmentée. Puis, d'un geste vif, il détourna le regard, refusant de se laisser captiver par les fantômes du passé.

Malgré sa réputation de pirate impitoyable, une part de lui hésitait à franchir certaines limites, à plonger dans les abysses les plus sombres de son être. Cécilia avait réveillé en lui des émotions depuis longtemps enfouies, des émotions menaçant de le submerger s'il n'y prenait garde.

Avec détermination, il s'approcha de la fenêtre de sa chambre, scrutant l'obscurité nocturne où se mêlaient les ombres et les étoiles. Il savait que la voie qu'il empruntait serait semée d'embûches, mais il était prêt à affronter l'adversité, à défier le destin pour parvenir à ses fins.

Dans l'obscurité de sa chambre, où les ombres dansaient dansantes comme des spectres muets, Blackwell reposait, tourmenté par les pensées qui le hantaient. Le sommeil se refusait à lui, même lorsque les ténèbres de la nuit étaient les plus profondes.

Soudain, un léger froissement interrompit le silence, et la silhouette de Floyd se dessina dans l'encadrement de la porte. Son visage, habituellement impassible, portait l'empreinte d'une urgence troublante.

- Capitaine. Commença-t-il d'une voix grave teintée d'urgence. Nous avons un problème.

Blackwell redressa brusquement la tête, ses yeux clairs fixés sur son second. Une lueur d'inquiétude dansait dans ses prunelles, signe que même le pirate le plus redouté n'était pas à l'abri des pièges du destin.

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