Chapitre premier et dernier (peut être ? (˵ ͡° ͜ʖ ͡°˵))

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- Ça va bien se passer... Allez, du courage !

Je détaille la fenêtre la plus proche de l'entrée, camouflée par un volet blanc à la peinture écaillée. Entre les interstices qui permettent au tout de se plier, rien de discernable et en même temps, je me demande bien ce qu'on pourrait voir à travers compte tenu l'intérieur disproportionné et vide de sa maison. C'était l'ivresse ou la réalité ce que j'ai vu la dernière fois ? L'intérieur était aussi vaste que celui de chez-moi si je l'évidais entièrement de tous ces meubles et c'était ce qui me mettait mal à l'aise, ce n'était pas rationnel. Lui non plus n'était pas rationnel, ni son visage, ni son comportement. Toutefois, cette nuit là où il s'était réfugié sur le toit sous la lumière de la lune, il m'avait semblé plus humain que quiconque...

Je mordille nerveusement le bouton de ma manche, c'est terriblement intimidant de se retrouver ici.

"J'étais un nourrisson encore, au beau milieu de la nuit, un géant s'est penché au dessus de mon berceau, de là, je me souviens simplement m'être étouffé."

Une sensation de vertige me monte à la tête, je me fais violence et toque timidement, peut être trop doucement ? S'il dort, il ne risque pas d'entendre quoi que ce soit. C'est pas plus mal non ? Comme ça, je peux rebrousser chemin, je ne suis plus sûr après réflexion de vouloir lui par...

- Solius ?

- L-Lenny, bonjour !

J'essaie d'arborer une position détachée, souriant approximativement.

- Ça va ?

Il me scrute attentivement à travers ses yeux légèrement plissés, des fossettes se sont creusées sur ses joues lorsqu'il m'a reconnu. Je hausse les épaules :

- Oui, ça va super et toi ?

- Je vais toujours admirablement bien comme tu peux le voir. Tu veux de nouveau entrer ?

Il se décale, avenant. J'hésite puis une idée me traverse l'esprit.

- Attends, je... (je recule, le priant de patienter d'un geste de la main) Juste deux secondes, je reviens !

Je retourne chez moi au pas de course et me rue dans la cuisine où une bouteille thermos traîne. Je vérifie que le thé y a bien été préparé puis fais demi-tour. Mon voisin n'a pas cillé quand je le retrouve, il s'est juste adossé, me gardant dans son champ de vision tout le long. Je lui tends la bouteille.

- C'est ?

- Du thé ! je clame, priant pour ne pas avoir l'air bizarre à faire ce genre de cadeau.

Il a à mon égard une expression étrange et prend l'objet qu'il dévisse pour en sentir le contenu.

- Du thé aux fruits rouges, se réjouit-il, mon préféré.

Il pose une main sur mon épaule et j'ai un sursaut. Le geste est plus doux que la dernière fois, il s'attarde sur la courbure et glisse ses doigts le long de mon bras jusqu'à mon poignet qu'il frôle avant de se reprendre. Ma crispation s'est muée en chair de poule.

- Merci Solius, c'est adorable de ta part.

- C'est rien... je marmonne, un reste de sensation toujours présent sur mon épaule.

Il fait volte-face, la bouteille tenue complètement à l'envers. Se dirigeant vers ce qui lui sert de salle à manger, il me demande :

- Je peux t'offrir un verre peut-être ? Tu ne fais que déglutir depuis que tu as frappé à la porte.

- Ah ?

Je lui donne inconsciemment raison en avalant ma salive. C'est une tendance que j'ai lorsque je suis nerveux et je dois bien avouer que c'est le cas depuis que j'ai décidé de me tenir devant sa porte. Sans répondre à sa proposition, je le suis là où il me désigne un coussin au milieu d'une grande salle épurée.

Qui l'eût cru qu'un jour, une grande folle me shipperait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant