Chapitre 8 : Un objet comme un autre
EVELYNN
Je n'en revenais pas. Il venait de tuer quelqu'un. D'assassiner une personne de sang froid sous mes yeux, alors qu'il était à l'origine de cet accident dans lequel j'ai bien cru voir ma vie défiler. Je ne pus me sortir ces images de ma tête. Il n'était vraiment rien d'autre qu'un putain de psychopathe devant sérieusement se faire interner.
Ne pouvant plus me permettre de désobéir à ses ordres après m'avoir prouvé ce dont il était capable, j'entrais avec lui dans ce grand hall aux différentes directions. Nous prîmes les escaliers centraux, et je me tenais à la rambarde, déjà suffisamment essoufflée par la terreur qu'il venait de faire naître en moi. Mon corps tremblait, et je savais que ça continuerait jusqu'à ce qu'il s'éloigne suffisamment loin de moi.
J'étais d'ailleurs suffisamment confuse qu'il me traîne dans cet endroit au beau milieu de la nuit. Ces monstres n'étaient-ils donc pas censés avoir cours le matin ? En tout cas, les lieux étaient somptueusement baroques. Ça représentait bien le type de caste qui y avait accès et s'y rendait.
Dans les couloirs, je continuais de maintenir cette distance entre nous, et ça avait l'air de l'irriter. C'était bien pour ça qu'il m'avait forcé à prendre les escaliers tout à l'heure. S'il savait à quel point ça m'avait rendu heureuse de ne pas partager ce petit espace avec lui, il s'enragerait sans doute, comme mon malheur lui faisait plaisir. J'avais d'ailleurs pris tout mon temps.
Sans même toquer, il entra dans un bureau, et je l'y suivis après un instant d'hésitation. Un homme assis venait brusquement de taper sa main sur l'unique bureau disponible, avant de se lever, faisant grincer sa chaise derrière lui. Il était chauve, les cernes scotchées au visage et habillé d'un simple costume noir. Cet homme enrobé devait facilement avoir dans la cinquantaine. Il contourna son bureau, visiblement empreint de colère rien qu'en voyant mon geôlier. Je restai sagement près de la porte, en observant la scène.
— Vlad ! Espèce de sale voyou... Dit d'un ton menaçant l'homme qui venait de se lever.
— J'ai pas ton temps, lui cracha le meurtrier qui m'accompagnait.
Vlad venait de faire le tour dans l'autre sens et s'était littéralement emparé de la place de cet homme. Il ne cacha pas ses mauvaises manières en posant ses pieds sur le bureau.
— Espèce de sale petit morveux !
Il tapa de nouveau brutalement ses mains sur le bureau en un grognement d'irritation, juste en face de lui. Même en se montrant sévère, son autorité perdait toute crédibilité face au regard désintéressé du brun.
— Dégage tes pieds de mon bureau, mal élevé !
Sur ces mots, l'homme dégagea ses pieds en les envoyant voltiger sur le côté d'une main, ce qui força Vlad à se redresser en grimaçant. Le chauve prit le temps d'allumer son cigare avant de se tourner vers moi.
— Alors c'est elle, me désigna-t-il.
Ils parlaient de moi, en me fixant tous les deux. Je n'aimais pas ça. Vraiment pas. J'avais l'impression d'être un objet en vente.
— Ouais. Tâche à ce que Ricci ne s'approche pas d'elle. Je ne veux pas qu'elle l'abîme, pas maintenant, répondit ce démon de Vlad en reposant ses yeux meurtriers sur son interlocuteur.
— Ça ne risque pas. Victoria Ricci ne s'occupe que des sorciers, pas seulement de ta queue.
L'homme tira une nouvelle taffe de son cigare en me zieutant avec insistance de la tête aux pieds.
VOUS LISEZ
Blood Lust (FR)
Vampiros" À ses yeux, les hommes ne sont que des pourritures. Mais son geôlier a bien décidé de dépasser ses limites, et braver l'interdit. " Evelynn, une jeune femme sans histoire a été sauvagement assassiné pour des raisons inconnues. Mais la voilà devenu...