Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de vérité

Chapitre 23: La fédération Indépendante

Lorsque Sylvain entendit le nom de sa dulcinée, son sang ne fit qu'un tour :

« Comment ça secteur quatre ?

— Là on a une carte de la zone découpée en secteur ! Intervient un ancien atlante.

— Fait voir ! Ajouta-t-il du tac au tac. »

Son sang battait dans ses tempes, sa pression artérielle augmentait, des sueurs froides coulaient le long de son front et sa respiration haletait. Il arracha la carte des mains de son possesseur et chercha le secteur quatre. Une fois localisé, il remit son casque, l'activa et courut direction la sortie. Le sas mit un temps qui parut infini à s'ouvrir. Lorsqu'enfin les portes coulissèrent, le scientifique remarqua qu'il avait laissé sa combinaison contre le froid à l'intérieur : un détail. Les crocs du froid vinrent se planter dans sa chaire mais il s'en fichait. Il n'y pensait pas, seul comptait Rose. Les bourrasques de vents et l'épaisse neige le ralentissait, en revanche le brouillard avait disparu. Il était donc possible de voir et d'identifier les morts qui gisait autour du vaisseau. Ils avaient tous été conservé par le froid. Sur sa route, Sylvain croisait de nombreux visages plus ou moins connu mais il n'y prêtait pas attention.

Il courait contre vent et marée suivi de près par Aurore qui lui criait de se calmer mais il n'entendait rien. Son cœur ne voulait écouter, il voulait voir. Il ne pouvait le croire, après tous ses espoirs et ses désillusions il ne pouvait pas la perdre maintenant !

Au détour du chemin, une pierre attira le regard du jeune homme. Sur celle-ci apparaissait un nom qu'Aurore reconnu plus vite que Sylvain. Elle accompagna sa lecture d'un hurlement à glacer le sang mais il importait peu. Il devait continuer jusqu'à...

Le scientifique se stoppa dans sa course pour vraiment comprendre ce qu'il voyait. Devant lui piégé dans la glace apparaissait un visage livide, dépourvu de vie. Ses yeux étaient exorbités et glacés, son buste était coloré d'un rouge vif qui teintait la neige et la glace. Le plus effrayant et le plus choquant c'était l'absence d'un bassin et de jambes. Toute cette horreur ne fut rien comparé à l'instant où Sylvain associa ce visage, il n'y avait aucun doute, c'était celui de Rose.

Soudain, c'est comme si le poids du monde entier s'abattait sur ses épaules. C'était une pression d'une telle force que les genoux du jeune homme flanchèrent. Il tomba face contre neige. Ses yeux ne cessaient de verser des larmes, il ne pouvait s'arrêter de pleurer, il ne pouvait plus se permettre d'espérer. Il se replia en position fœtal et cria. Il mit toute son énergie et son malheur dans ce cri. Il était impuissant face à la cruauté de ce monde. Et tout envie et toute joie le quittèrent. Le froid l'enveloppa comme un sarcophage. Il ne voulait plus lutter, il n'allait plus lutter. Et il se laissa sombrer dans les ténèbres de sa peine.

Sylvain se tenait debout face à son adversaire, une silhouette avec une musculature vraiment imposante. Son visage était imperceptible. Tout autour d'eux du blanc à perte de vue. Le jeune homme avait la lèvre fendue, l'œil gonflé et il s'était ouvert l'arcade. Il n'avait aucune idée depuis combien de temps il combattait, des décennies, des siècles même. Il avait beau avoir la meilleure défense à chacun des coups de son adversaire, Sylvain s'écroulait au sol. L'Injustice quant à elle encaissait chacun de ses coups sans ciller le moins du monde.

Le combattant du mérite stabilisa sa garde et regarda son ennemi droit dans les yeux, même s'ils n'étaient pas visibles. Il planta ses pieds dans le sol et crasha un peu de sang. Pris d'une nouvelle énergie, Sylvain décocha son meilleur coup de genou dans le triangle génital de son adversaire. Puis, il recula pour observer les dégâts de son attaque : l'assailli n'avait même pas bougé. Par contre il réagit par un uppercut dans l'estomac de son assaillant qui s'effondra par terre, le souffle coupé.