Chapitre 46 : Souvenir n°3

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Un mois avant

Le soleil s'est couché il y a quelques heures déjà lorsqu'Ace vient me chercher. Valencia m'a habillée d'une courte petite robe bleue et a tiré mes cheveux dans un chignon à l'effet décoiffé. Elle a même préparé des affaires pour que je passe la nuit chez Ace même si je préfère qu'il me ramène à la maison. Je ne veux pas qu'il ait à s'occuper de moi comme j'en ai besoin. Chaque fois qu'il me donne à manger, je me sens comme humiliée alors juste d'imaginer qu'il ait à me doucher et faire mes soins me répugne.

Mon sourire apparait dès lors que je le vois à travers la fenêtre sortir de sa voiture. Je m'avance jusqu'à la porte d'entrée qu'il ouvre quelques instants après. Je suis semblable à une petite fille qui viendrait de voir le père noël.

Il m'embrasse délicatement et m'entraine jusqu'à sa voiture après avoir saluée ma mère et ma sœur. Le trajet jusqu'à chez lui est court. Il fait le tour pour ouvrir ma portière mais le fait qu'il n'est pas sorti mon fauteuil me fait froncer les sourcils. Cependant il m'adresse un sourire rassurant et je m'apaise. Il me prend dans ses bras et traverse son domaine. Sur le chemin, David m'adresse un sourire chaleureux.

Il descend jusqu'à la crique en me tenant dans ses bras. Lorsque nous arrivons sur la plage, il est tout transpirant mais cela ne semble pas le gêner. Il m'allonge dans le sable et s'étend à mes côtés pour m'attirer contre son torse chaud. Les étoiles brillent haut dans le ciel.

Dans un premier temps, nous ne parlons pas. J'aime ces moments de calme avec lui, juste être à ses côtés est reposant et est source de joie.

— Ici, c'est l'étoile du berger.

Du bout du doigt il me montre l'étoile la plus brillante du ciel. Elle est si belle, démarquée des autres.

— On la nomme "étoile" mais c'est une erreur, en réalité c'est Vénus.

Sa main gauche caresse mes cheveux ce qui me donne envie de dormir. Je suis si apaisée par ses caresses que j'entends à peine ses explications. 

— Tu aimerais avoir des enfants ?

Je sais que la réponse risque de me faire du mal. Un jour je me suis imaginée lui donner des enfants mais les médecins m'ont dit que ce serait impossible à cause des médicaments pour ma pression artérielle.

— Ça n'a jamais été un de mes rêves. Si j'en ai c'est parce que la société attend de moi que j'en ai.

— Cela ne sert à rien de faire des enfants justes parce que la société l'attend de toi.

— Tu en veux toi ?

Ma poitrine se comprime et je ferme les yeux. Oui, j'en aurais voulu mais encore un rêve de briser.

— Ça doit être merveilleux.

— Tu as déjà pensé à des prénoms ?

— Si c'est une fille, je n'en ai aucune idée mais pour un garçon j'aime bien Aaron.

— Aaron ? C'est plutôt joli.

Je sourie. Je sais ce dont j'imaginerai durant ma prochaine insomnie.

— Reste avec moi pour l'éternité Eyana.

Il resserre son étreinte alors que je me plonge dans le silence pour ne pas faire éclater une énième dispute. Je n'ai plus la force de me battre avec lui. Je veux juste passer ce dernier mois dans le calme et l'amour.  

Hasta la muerte (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant