Chapitre XVIII

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Le cours de divination était sans conteste celui que je trouvais le moins captivant. La mère de Natsai, la professeure Onaï, avait une voix profonde et envoûtante qui nous captivait à chaque fois. Pourtant, que ce soit pour interpréter les feuilles au fond d'une tasse de thé ou pour tirer les cartes, je me sentais mal à l'aise et, pour être honnête, complètement dépassé.
"Les prophéties sont une vision du futur." Le cours sur les boules de cristal et les prophéties, que j'espérais n'être que théorique, était tout de même plus intéressant que d'apprendre toute les signification du tarot. À côté de moi, Natty était plus impliquée lorsque, à mon grand désarroi, sa mère déposait devant nous une boule de cristal par binôme. Face à mon visage déconfit, Nastai me rassurait immédiatement.
"Ne t'en fais pas, je vais faire l'exercice."
"Merci Natty."

Nous nous rapprochions en tailleur, l'une de l'autre, lorsque soudain un petit oiseau de papier voltigea gracieusement à travers la pièce avant de se poser devant mon amie. Elle l'attrapa prestement avant que sa mère ne le remarque, puis l'ouvrit discrètement sous la table.

"C'est Lucan," dit-elle avec un sourire en coin. "Il m'attend dans la cour de métamorphose après les cours." Son expression rayonnante réchauffa mon cœur.

"Depuis qu'il t'a invitée au bal, vous ne vous quittez plus. Entre toi et Poppy, je vais finir par être jalouse," murmurai-je, alors que mon regard dérivait vers Adélaïde qui recevait sa boule de cristal. Mes yeux croisèrent alors les orbes de bronze de Sebastian, mais il détourna rapidement le regard, ignorant mon léger sourire.

"Tu n'as toujours personneb?" demanda-t-elle innocemment. "Le bal a lieu dans deux semaines, Sha'."

Je soupirai profondément. "Je sais."

"Nous sommes les championnes du tournoi," reprit-elle, "Comme moi, tu es obligée d'ouvrir le bal avec quelqu'un. Tu ne vas pas danser seule." Natsaï fixait alors notre table, et la boule installée sur un couffin.

"J'ai une idée. Je vais essayer de trouver avec qui tu vas y aller." Natsaï se montrait d'une solennité inhabituelle alors qu'elle posait ses deux mains sur la surface froide de la boule de cristal.Avec une voix grossièrement caricaturée, Natsai entreprit l'exercice avec peu de respect pour la discipline que nous enseignait sa mère. "Ô boule magique, détentrice des vérités, avec qui Tasha ira danser ?" Rien ne se passa.

Nos rires s'élevèrent spontanément, aussitôt réprimandés par un regard assassin de la part de notre professeure.
"Un peu de sérieux, mesdemoiselles." Nous nous excusâmes avec un sourire coupable. Peut-être par crainte de nous attirer les foudres de notre enseignante, Natty reprit l'exercice avec plus de sérieux cette fois-ci. Doucement, elle répétait inlassablement mon prénom, fermant les yeux, déterminée à trouver mon cavalier.

Soudain, un cri déchirant retentit dans la salle.

Le son si puissant et poignant fit tourner toutes les têtes vers nous alors que Nastai semblait être frappée par une décharge électrique émanant de la boule de cristal. Ses mains crispées de douleur refusaient de se détacher alors que son visage se tordait également.

Dans un geste précipité, je m'apprêtais à l'aider lorsque sa mère intervint : "Ne la touchez surtout pas. C'est une prophétie." Malgré son autorité et sa force de caractère, je percevais une pointe d'inquiétude dans la voix de Madame Onaï.

Tous les regards convergèrent vers Natsai alors que nous endurions, impuissants, ses cris de douleur jusqu'à ce qu'elle devienne soudainement silencieuse. Son regard voilé, la boule de cristal s'illumina subtilement, dévoilant d'abord une image de Feldcroft, puis d'une maison perchée au sommet d'une colline. Une maison que je connaissais bien. Celle d'Isidora Morganach, la cinquième gardienne qui avait créé les dépôts de magie, mettant en péril la sécurité de la région il y a plusieurs siècles.

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