The Gazelle's Hunt [En réécriture]

Chapitre 1 : Ça va ?

ALEX :

Les cernes sous mes yeux témoignent de ma fatigue. Mes services deviennent de plus en plus longs et intenses. Ne serait-ce que hier où j'ai essayé de la trouver. Elle s'échappe tout le temps. Gazelle...

C'est comme ça qu'on l'appelle. Silencieuse, discrète, on sait juste que c'est une femme. C'est la seule information dont nous disposons. Mystérieusement, à chaque fois qu'elle est quelque part, les caméras s'éteignent, les alarmes se désactivent et personne ne voit jamais rien. Elle se volatilise et nous laisse en plant comme des cons.

Bref, c'est un fantôme. Le chef m'a désigné sur cette affaire, il est proche de la retraite et m'a promis de me promouvoir à sergent si je l'arrêtais.

J'ai passé le concours de sergent il y a maintenant un an et aucune place ne s'est encore libérée. Le concours est déjà très sélectif. Et c'est d'autant plus compliqué de trouver une place à prendre. Alors je pense que je peux dire que je suis motivé. Prêt à tout pour la retrouver et la mettre sous les barreaux. Et devenir enfin sergent.

J'ai une petite équipe qui est sous mes ordres. Il faut bien que j'ai quelques personnes pour m'épauler. Retrouver Gazelle seul, c'est quasi impossible.

Je jette un regard envieux au bureau spacieux de mon chef. Un avant-goût de tout ce que je pourrais avoir quand je serai sergent. Rien qu'en y pensant, un frisson se déclenche dans ma colonne vertébrale. C'est tout ce dont je rêve depuis que je suis entré dans la police.

- Vous devriez rentrer.

Je me retourne mais je sais déjà à qui appartient cette voix bourrue. Charles. Il a prononcé ses mots d'une façon rassurante, comme s'il me donnait un conseil. Mais je ne peux pas me permettre de rentrer maintenant. Je sens que je suis proche d'une piste.

Comme d'habitude...

- Mais monsieur, j'essaie de plaider.

Il met une main devant lui, signe que je dois me taire et qu'il ne veut entendre aucune protestation. Ses cheveux noirs grisonnants sont coiffés à la brosse et une ride traverse son front lorsqu'il fronce ses sourcils épais. Il ressemble à l'image que je me suis faite d'un père.

- Je reformule, rentre, il m'ordonne de son ton tranchant de sergent dont lui seul a le secret. Je préfère que tu rentres et que tu te reposes pour être en forme pour le prochain service plutôt que tu restes ici et que tu me fasses un service médiocre de plancton fatigué.

Personne ne discute les ordres du sergent, pas même moi, un agent de brigade et son petit préféré. Même si j'ai passé le concours de sergent, je n'ai aucun poste donc personne ne me considère comme tel. Alors j'obéis juste.

- Bien monsieur, bonne soirée, je souffle légèrement irrité.

J'ai très envie de rester, chercher dans les moindres recoins de cette putain de ville cette criminelle. C'est mon but, le but de ma vie. Si elle savait, elle se rendrait. Ma détermination la ferait fuir.

Mais c'est vrai que le faire au détriment de mon hygiène de vie c'est pas conseillé. Et j'ai un grand besoin de dormir.

Je me lève et me dirige vers la sortie tout en sentant le regard de Charles me suivre jusqu'à ce que je sois bien sorti. Histoire de vérifier que je rentre réellement chez moi.

Charles n'est pas seulement mon supérieur. C'est une figure paternelle pour moi. Et ça marche dans l'autre sens. Je sais qu'il a toujours voulu des enfants. Il m'a déjà dit qu'il avait vu en moi tout ce qu'il aurait aimé voir chez son enfant s'il en avait eu un. Alors depuis que je suis ici, on partage une relation professionnelle mais où des sentiments transparaissent un peu.