From Hâte To Love

Chapitre 10 : Retour

Luna

Je me réveille en sursaut, le corps trempé de sueur et le visage strié de larmes. Je me force à calmer ma respiration saccadée, dont l'écho résonne dans le silence de la nuit. Dans la pénombre de ma chambre, je distingue à peine les baies vitrées qui laissent entrevoir la nuit encore profonde. Il doit être environ 5 heures du matin.

Je me redresse brusquement pour quitter la chambre, mais un vertige m'assaille. Mon cœur bat la chamade et j'ai l'impression que ma tête va exploser, une migraine perçante s'installant déjà. Je fends la couverture pour me recoucher, espérant que la douleur s'estompe. Après quelques minutes de lutte, la douleur s'apaise enfin assez pour que je puisse rouvrir les yeux et me lever de ce lit de fortune.

Un rapide coup d'œil autour de moi me révèle que je suis seule. Je récupère mes affaires et sors à toute vitesse de la pièce, me dirigeant vers la cuisine. Assise sur une chaise, je fouille désespérément dans mon sac à la recherche d'un cachet d'aspirine. Une fois que je l'ai trouvé, je cherche un verre dans les armoires et le rempli sous le robinet. Une dizaine de minutes passent avant que la douleur ne faiblisse.

Je me dirige vers le vestiaire pour récupérer ma veste et entame la descente vers l'ascenseur. Ce qui ne prend que quelques secondes me semble une éternité, mais enfin, la porte s'ouvre. Je pénètre à l'intérieur et presse le bouton pour le rez-de-chaussée. Juste avant que les portes ne se referment, une main se glisse entre elles. Elles s'ouvrent alors sur la silhouette familière d'Alex, qui me fixe d'un air réprobateur.

— Tu vas où comme ça, petite lune ? Tu pars sans dire au revoir ?

Je lui lance un regard d'exaspération et réappuie sur le bouton de l'ascenseur. Il bloque les portes de l'acier d'une main.

— À cette heure-là ? Tu es sérieuse ?

— J'ai besoin de prendre l'air pour me changer les idées. Et pour éviter de croiser Lucas.

— Il est parti il y a quelques minutes, donc tu peux rester sans problème.

— Oui, mais je vais aller courir.

— Bon courage, petite lune.

Il retire sa main, et les portes se ferment. Une fois en bas, je sors du building et me retrouve sur un trottoir déjà bondé malgré l'heure matinale. Je me dépêche de trouver un taxi pour rentrer à l'appartement. Même à 6 heures du matin, les bouchons sont omniprésents. Les klaxons et le bruit des sirènes ravivent ma migraine. Je pose ma tête contre la vitre teintée de la voiture. À ce moment-là, des souvenirs me submergent : une chevelure châtain et une main qui serre ma gorge jusqu'à la suffocation. Mes yeux s'ouvrent brusquement. J'avais pensé avoir enfoui ces sombres souvenirs, mais la soirée d'hier les a fait remonter à la surface.

Je dois trouver un moyen de les renvoyer au fond de mon esprit et de ne jamais y penser. Après quelques minutes, le chauffeur m'indique que nous sommes arrivés. Je règle la course et pénètre à nouveau dans le gratte-ciel.

J'emprunte l'ascenseur, monte à mon étage et déverrouille la porte de mon appartement. Dans un élan, je me change et m'affale sur le canapé, convoitée par quelques heures supplémentaires de sommeil avant d'aller courir.

La lumière du jour commence à filtrer à travers mes paupières closes. Je me tourne, grogne de frustration, puis me force à ouvrir les yeux. La migraine fait toujours rage dans ma tête.

Je vais devoir abandonner l'idée du footing pour aujourd'hui.

En passant devant ma veste, je réalise qu'il me manque mon sac à main.

— Merde, je l'ai oublié chez Alex.

C'est décidé, je vais devoir y retourner.

Je m'habille rapidement d'un tailleur vert qui fait ressortir la couleur émeraude de mes yeux, puis enfile un chemisier blanc décolleté. Je prépare un bol de fromage frais avec des fruits rouges et une tranche de pain grillé, puis je m'installe sur la balancelle du balcon, surplombant les rues grouillantes de Manhattan. La vue sur Central Park est splendide. Je vois quelques personnes allongées dans l'herbe ou installées sur des bancs pour profiter des dernières douceurs de l'été.