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Athena

— Ça me fait penser à l'appartement de ma mère en Russie. Se moque Mélina.

Je m'avance dans le petit appartement bien plus grand que le mien à New York, puis dépose mon sac plein d'affaires sur le sol, soulageant la douleur de mes épaules. Après avoir passer plusieurs jours chez Miklo pour s'assurer que l'appartement de Diego était sûr, Benicio avait fini par aller chercher quelques affaires avant de revenir, veillant à ne pas être suivis, enfin, c'est ce qu'il avait dit.

— C'est plutôt cool je trouve. Souris-je en m'avançant vers une commode avec des cadres photos. Oh, Diego, tu es trop adorable !

Le blond vénitien se tourne vers moi et je lui désigne la petite photo sur laquelle on le voit au bord d'un lac, brandissant joyeusement un poisson qu'il avait péché.

— C'est Binicio ! S'esclaffe Diego.

Cette annonce m'arrache une légère grimace et je repose le cadre à sa place tandis que mes deux amis se moquent de moi en fond. Je lance un furtif regard par-dessus mon épaule pour dévisager les deux blonds quand mon regard croise celui du mafieux, visiblement, lui aussi amuser à l'idée que je me sois si facilement trompée.

— C'est pas marrant. Grommelais-je en tirant mon sac jusqu'à la seule porte fermée. Vous aviez la même tête !

— Je trouve ça plutôt marrant ! Rétorque Diego.

Sa réponse me fait lever les yeux au ciel, mais je ne leur donne pas la satisfaction de voir ma réaction puisque je m'engouffre dans la chambre, laissant mon sac tombé au pied du lit sur lequel je m'assis en soupirant. Ce lit était clairement plus confortable que celui de chez Miklo et Selena.

— T'es prête à y aller ? Demande Benicio en s'appuyant contre l'encadrement de la porte.

Dans un vague signe de tête, je me lève en ajustant mon jean ainsi sur mon t-shirt, le suivant au travers de l'appartement et jusqu'à sa voiture dans laquelle je monte en silence.

Depuis l'autre soir, après que l'on se soit évadé de sa maison secondaire, on ne s'était que très peu parler, s'adressant de simples mots seulement pour répondre à des questions. Le reste du temps, on ne se parlait pas, nous nous regardions à peine, mais je suppose que c'est pour le mieux.

— Alors... Commençais-je, très légèrement hésitante. On va rester combien de temps là-bas ?

En tirant sur son joint, Benicio garde les yeux fixés sur la route, et ce, même lorsqu'il expire, me laissant croire durant un instant qu'il ne répondrait pas à ma question.

— Jusqu'à ce qu'on trouve un endroit plus sûr.

J'acquiesce dans un vague hochement de tête avant de détourner le regard pour observer le paysage défiler jusqu'à ce qu'on arrive enfin devant mon association.

Silencieusement, je remercie le ciel d'avoir mis fin au supplice que c'est d'être assise là, à ses côtés, dans un silence pesant.

Je m'avance jusqu'à l'entrée, mon regard prenant tout de même le temps d'analyser l'endroit de fond en comble pour être sûr que personnes de menaçant soit présent. J'ajuste mes ondulations auburn avant d'entrer dans l'énorme bâtiment. L'air frais de la climatisation rafraîchis mon corps jusqu'à présent en surchauffe à cause de la chaleur insoutenable dehors.

— Il fait chaud toute l'année ici, ou quoi ?

— T'es au Mexique, pas à New York. Rétorque le grand brun d'un ton monotone.

Sa réponse me donne atrocement envie de limiter, et c'est ce que je fais dans ma barbe, imitant sa voix désagréable avant de faire volte-face en sentant l'odeur de la cigarette imprégnée mon nez.

ATHENA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant