Ch15, moi moi moi"On va bien s'amuser ce soir !"
Une bouteille vide posée au centre du cercle. Une parmi toutes les autres déjà vidées qui traînaient un peu partout. L'odeur de l'alcool envoûtait le salon. Les têtes tournaient. C'était le commencement d'un jeu pervers. Ces soirées menaient toujours aux mêmes conclusions. L'amour et les problèmes. Le cocktail ultime pour des ados de 17ans.
"Pas de bonus ce soir, vous êtes obligés de le faire ! — déclara Mina avec un ton autoritaire."
Le bouteille pivota une première fois. Uraraka et Hanta étaient désignés. Mina se fendit la poire, machiavélique. Ça c'était un croisement qui innovait. C'était aussi ce qui faisait la beauté de ce jeu. Ils étaient perplexe, les autres amusés. Leurs lèvres s'étaient à peine frôlées, et la salle jasait. Excités. Très excités. C'était pervers. C'était oppressant. Le devoir de faire le show. D'être au centre du spectacle pendant un tour. Le devoir de plaire et de divertir. Transformés en bêtes de foire. L'impression d'être au cirque.
Elle ne voulait pas participer.
La bouteille tourna à nouveau. Les souffles s'étaient suspendus. Certains se disaient : pas moi, pas moi, pas moi. D'autres se disaient : Moi, moi, moi, moi.
Ça tomba sur Kaminari et Kyoka. Les tourtereaux trop timides pour entreprendre quoi que ce soit. Une ovation de la part des autres joueurs qui avaient de grands espoirs. Depuis le temps qu'on attendait ! Presque plus concernés que la paire. Pourquoi ils sont aussi investis ?
Il s'approcha d'elle, gêné, elle lui fit un sourire, timide. Et puis, tous deux un peu douteux, s'étaient embrassés. On avait immédiatement senti : c'était différent. C'était sincère. On aurait presque dit qu'ils avaient oublié la dizaine de personnes qui les scrutaient comme des voyeurs. Ça en devenait gênant. Ils ne se lâchaient plus, comme s'ils avaient attendu toute leur vie que cette occasion se présente. Et les autres se chauffaient, encourageaient, comme si eux aussi avaient subi cette attente. Elle avait arrêté de regarder, mortifiée. Ils étaient tous fous. Une pièce remplie de fous.
Ils se séparèrent enfin. Le ton redescendit, le spectacle était fini. Kyoka se réinstalla à côté d'elle. Les autres la félicitaient toujours. Et elle ne comprenait toujours pas. Tout ça pour ça. Un baiser. Un baiser plutôt langoureux sous le feu des projecteurs. Un baiser entre deux personnes et dix autres spectateurs. Cauchemardesque. Et elle aussi devrait y passer. Être scrutée de tous, jugée, observée, acclamée, comme des amateurs à Hollywood.
"J'espère que ça tombera sur Bakugo ! — lâcha Kaminari en faisant tourner la bouteille. — Il a quelqu'un à embrasser ce soir."
Un clin d'œil dans sa direction. Son sang se liquéfia. L'impression que ses veines explosaient et que chacune des cellules de son corps fanaient sur place. C'était quoi ça ? Et ce sous-entendu ? Est-ce qu'il était au courant ? Quelqu'un lui aurait dit ?
Seiko avait oublié. Elle avait oublié que c'était impossible d'avoir un secret ici. Personne ne repartait dans sa tombe sans que quelqu'un ne creuse pour tout découvrir. Tout le monde finissait toujours par tout savoir. Et c'était sûr, quelqu'un avait parlé. Quelqu'un l'avait trahie. Le secret percé à jour. Et si lui savait, alors peut-être que tout le monde savait aussi, y compris lui.
Un faux secret qui gâcherait tout.
Lui. Ses yeux devenus froids. L'air devenu glacial. Seiko frissonnait. Est-ce qu'il savait ? Elle essayait de deviner. Il avait l'air irrité. Est-ce qu'il lui en voulait ? Il était toujours tellement froid, c'était impossible à savoir. C'était peut-être autre chose. Après tout il avait mille raisons de lui en vouloir, mille raisons de la maudire et de la détester. Elle se mentait, lorsqu'elle rejetait la faute sur les autres, et qu'elle essayait d'accuser le coup. La seule responsable, c'était elle. C'était elle qui avait tout gâché.
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I can see the light - Shoto x OC
Fiksi Penggemar"Le soleil se levait, un rayon m'a chatouillé le visage, et c'était comme si l'obscurité avait disparue. Je redécouvrais le monde du point de vue d'une adolescente normale. Et je me suis dit : Enfin, je peux voir la lumière" NEW YORK TIMES BEST SEL...