Pdv Marc
C'était la pire journée de toute ma vie. Dans l'ombre de la nuit, alors que le silence étouffant enveloppe les lieux, le poids de la tragédie s'abat sur nous tel un tourbillon d'obscurité. Ma sœur et moi rentrons, nos âmes alourdies par le fardeau de la perte de notre cher petit frère, Samy. Son départ a laissé un vide béant dans nos cœurs, un vide que rien ne semble pouvoir combler. Ma sœur, Mariah, est brisée, ravagée par le chagrin. Depuis le début de la maladie de Samy, elle s'est dévouée corps et âme à son bien-être. La voir ainsi, écrasée par le poids de la douleur, me transperce l'âme de tristesse.
Maman l'appelle pendant qu'elle monte les derniers quelques marches. Elle déteste nos parents. Elle me dit toujours qu'ils s'en foutaient totalement de la maladie de Samy. C'est pour ça qu'ils les détestent. Personne ne parle, elle attend que maman parle mais elle ne fait que la fixer. Elle reprit sa marche quand la voix de maman la supplie en la rappelant. Elle la toise et ça me déchire encore plus le cœur. Voir ma famille se comporter comme des étrangers. Maman n'ose même plus la regarder. Elle sait qu'elle la déteste. Mariah ne lui adresse plus la parole depuis plus d'un an. Sans un mot, elle s'empresse de monter à sa chambre, fuyant le regard de notre mère, qui tente en vain de briser le mur de glace qui s'est dressé entre elles.
Les mots se perdent dans le silence pesant, tandis que ma mère, impuissante, se laisse submerger par un torrent de larmes. Je m'approche d'elle et l'enveloppe de mes bras, espérant apaiser ne serait-ce qu'un instant la douleur qui déchire son cœur. Elle me serre fort tandis ce que le silence se brise, rompu par ses sanglots étouffés. Je ne dis rien et frotte son dos du haut en bas en attendant qu'elle se calme.
-Je suis vraiment une mauvaise mère. Regarde, elle me déteste encore plus.
Je prends place à côté d'elle. Ça me fait mal de la voir pleurer comme ça. Mais que puis-je dire ? Comment consoler celle qui s'accuse de négligence maternelle, celle qui se reproche chaque instant d'absence auprès de son fils ?
-laisse lui un peu de temps maman. Elle tenait vraiment beaucoup à lui. Et tu n'es pas une mauvaise mère maman. T'as juste...
Je ne trouve pas mes mots. Je me souviens de tous les plaintes de ma sœur que maman ne pointe jamais à la maison. J'entends encore ses pleures quand elle m'a appelé que ça fait deux jours que Samy était inconscient et aucun de nos parents a passé le voir à l'hôpital. On sait tous que sa maladie était grave mais personne ne lui prête aucune attention, personne sauf ma sœur. Même moi, je n'étais pas là. On les a laissés seul tous les deux. Je me demande pourquoi ils ne me détestent pas moi.
-Je les ai laissés seul le moment où ils ont vraiment besoin de moi. J'ai...je...Elle ne me pardonnera jamais. Mon cœur déchire en entendant sa voix brisée.
Je la juste prend dans mes bras. Je ne trouve les mots qui pourrait combler cette tristesse que je lis sur ces yeux. Ses yeux sont rouges à cause des larmes qu'elle a versée pendant une seule journée. Et pourtant, ma sœur voit que ce n'est que de l'hypocrisie. Je crois qu'elle regrette de n'a jamais été là mais c'est trop tard quand même.
La nuit s'étire, interminable, et finalement, l'épuisement l'emporte sur la douleur. Le silence règne pendant plusieurs minutes avant qu'on décide de se coucher une demi-heure plus tard. Je monte à ma chambre et met un jogging après avoir pris une douche chaude. Il fait vraiment froid. Le sommeil me gagne, mais il est de courte durée. Un cri déchire la nuit, un cri d'angoisse, un cri de désespoir. Mariah, je l'entends appeler le nom de mon frère. Je crois qu'elle fait un cauchemar. Je me précipite, le cœur battant, vers sa chambre, mais la porte est close, impénétrable.
Une porte claque, un bruit sourd. Elle est réveillée, je l'appelle encore mais elle ne répond toujours pas. Ma mère s'approche de moi les yeux vraiment inquiets. Elle n'ose pas toquer. Elle tend juste l'oreille à la porte pour écouter ce qui se passe. Un hoquet l'a échappé quand un bruit se fait entendre comme si quelqu'un met des désordres. Elle entre toute de suite une clé et ouvre la porte. On court tous de suite vers la salle de bain, et là, l'horreur me saisit à la gorge. Ma sœur, baignant dans son propre sang, gît sur le sol, inconsciente, inerte. La panique m'envahit, me submerge.
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Sombre (L'envol du papillon brisé 🦋)
RomansaDévorée par une soif de vengeance, Carter plonge dans l'ombre pour obtenir justice, bravant les périls les plus sombres. Rien ne l'arrêtera dans sa quête, pas même les abysses de l'âme humaine.