CHAPITRE 8.

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Gabriella revoyait encore cette statue gagnée par sa mère; la silhouette de celle-ci, sur la scène de cette soirée de remises de prix, le sourire aux lèvres, qui acceptait la statuette avec émotions, remerciant l'équipe du film dans lequel elle avait joué, puis, remerciant ses enfants. 

Elle était radieuse, lumineuse, souriante. 

Gabriella cligna des yeux pour chasser cette image de son esprit, mais il ne resta alors que la colère et le dégoût. Elle avait à nouveau envie de se jeter sur l'objet pour le retirer de la lignée d'objets en vente, mais elle savait qu'elle ne devait pas faire de scandale. Pas ici. Pas devant tout le monde. Mais elle était sous l'émotion, bouleversée et en colère. Et c'était hors de question que son père gagne, cette fois. 

Alors qu'elle voyait les employés du Club du Lac terminer de mettre en places quelques oeuvres en vente à la dernière minute; il y avait, pour la plupart, des tableaux, des sculptures, mais dans un coin, on avait posés quelques montres et bijoux de luxe; elle rejoint alors son père et l'agrippa par la veste pour le tirer à l'écart et tenta de garder son calme: 

- Je peux savoir ce que la statuette que maman a gagner au prix Goya fout dans cette vente aux enchères?" Elle tentait de rester discrète, mais elle pouvait déjà voir qu'à leur droite, certains regards fusaient avec curiosité sur eux. 

- On peut en discuter plus tard, ma chérie? Là ils vont commencer les enchères pour nos pièces, tenta de la calmer son père à mi-voix, d'un ton acéré, regardant autour de lui comme s'il avait honte qu'on voie sa fille dans un tel état. Mais Gabriella ne le lâcha pas. Elle tira sur la manche de sa veste, l'obligeant à s'arrêter: 

- Non, pas question, tu vas leur demander de retirer cette pièce immédiatement. 

- ... Gabriella, bon sang, je ne vais pas...

- Le travail de maman et ses récompenses ne comptent pas pour toi, alors?!" Elle avait dit ça d'une voix rapide, et d'un ton bien plus tranchant que ce que son père s'était attendu, et celui-ci finit par la fusiller du regard en se figeant, ferme: 

- Non, Gabriella. On a besoin de cet argent, et tu le sais. Cesses de t'accrocher à toutes ces choses matérielles." Il retira son bras avec hargne, ajusta son costume et sourit à un groupe d'hommes qui semblaient avoir suivi l'altercation, non loin; il faisait comme de rien était, et ça mettait sa fille encore plus hors d'elle. 

Elle bouillonnait, et jeta un regard paniqué autour d'elle, tentant de se reprendre. Il lui fallait un verre, putain, et tout de suite. 

Elle se précipita vers Samuel qui tournait encore dans la salle avec le plateau, et attrapa l'une des coupes qui se trouvait dessus pour la boire d'un trait. Samuel vit sur le visage de la jeune fille qu'elle luttait pour ne pas laisser paraitre son malaise, mais il n'était pas dupe:

- Gabriella? Tout va bien?

- Ouais, je dois régler un truc." Dit-elle rapidement avant de se glisser parmis la foule, alors que le premier objet s'était vendu en quelques minutes seulement. Elle rejoint son frère, qui se tenait en bordure de la salle, et elle alla s'adresser aux hommes en costumes qui s'occupaient de l'organisation des oeuvres mises en vente. "Excusez-moi, mais cet objet n'est pas censé être en vente. Cette une erreur, alors si vous pouviez le ramener au vestiaire; il appartient à ma famille, Arellano Balaguer." Le type en costume consulta sa liste d'objets, avec lenteur mais concentration, et secoua la tête: 

- Je suis désolé, mademoiselle, mais cet objet a bien été mis en vente, et ne peut être retirer. Les enchères sont en train de décoller. On ne peut pas y mettre un terme." 

- Le prix de départ est de mille cinq cent euros, annonça alors fièrement le commissaire-priseur sur son estrade. 

- Cet objet ne peut pas être vendu, vous ne comprenez pas, insista alors avec hargne Gabriella, restant plantée devant les deux types qui vérifiaient les enchères. Ceux-ci semblaient perdre peu à peu patience. Mais la blonde s'en fichait. Elle ne laisserait personne mettre la main sur cette statuette. 

Le Parfum du Scandale {ELITE} (En cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant