༶ Chapitre 2 ༶

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Bonne rentrée !


Jenha

J'accélere en faisant tomber feuilles et stylos sur mon passage que j'essaie de ramasser au plus vite.

Mes parents sont partis travailler, ma sœur est déjà au collège, et il y a moi en retard le jour de ma rentrée. Je me saisis de mon sac à dos noir mal fermé et de mon téléphone ainsi que d'écouteurs, je dois me précipiter si je ne veux pas rater mon bus.

J'arrive finalement à l'arrêt au moment où il allait partir et le chauffeur réouvre ses portes pour me laisser entrer. Je m'assois à une place libre et place enfin mes écouteurs. Mon regard se perd sur le paysage que Boston m'offre qui garde cet aspect énergique.

***

— Met une veste Jenha tu vas avoir froid ! me dit ma mère.

— Mais non maman, personne ne va mettre de veste ! Il fait beau dehors ! rétorqué-je.

Maman, désespérée, ne répond que d'un soupire mettant fin à ce débat.

— Darren ! J'espère que tu n'as pas oublié que c'est à toi d'emmener ta sœur à l'école ! Ne l'emmène pas en retard le jour de sa rentrée des classes, ordonne mon père.

Après quelques secondes mon frère fait son apparition enfilant une veste en cuire noir.

— Tu sais, il fait bon dehors, insinué-je d'une petite voix.

Il ne répond que d'un haussement d'épaule, indifférent, puis sort.

Ma mère me tourne vers elle et s'accroupît pour se mettre à ma hauteur.

Ses yeux bleus me regarde avec amour et fierté. Elle est radieuse. Sa peau est bronzée, ses cheveux bruns sont regroupés en un chignon bien plaqué et elle porte son uniforme de travail.
Son visage est comme illuminé, elle est juste splendide.

Maman prend mes deux couettes et les place sur le devant avant de m'embrasser sur le front et de me suggérer de rattraper mon frère avant que je ne le perde de vue.

Je prend alors mon sac à roulettes Barbie et m'exécute.

***

Un sourire s'est crée sur mon visage, naïvement.

À ce moment là, Darren n'était pas aussi agressif. Je crois que ça s'est fait progressivement. Je n'ai jamais su le vrai déclenchement de cette altération en lui. Il était un grand frère plutôt sympa, jusqu'à ses onze ans si je m'en souviens bien. À partir de ses quinze ans il était totalement indifférent à tout, même mes parents avaient du mal à le cerner. Alors dès qu'il allait vers eux, ma mère faisait tout pour qu'il reste le plus possible, et de ça il en jouait. Ça l'amusait de me faire punir pour un rien, ou d'être la raison de nos nombreux déménagements car il ne me laissait pas construire une vie sociable à peu près normale.

La nostalgie est souvent le fondement d'une âme mélancolique.

    J'effectue mes premiers pas dans ce lycée qui m'effraie, douteuse. Est-ce que je vais y trouver ma place ? Malheureusement, je n'ai pas pu faire la rentrée avec eux, je ne sais pas précisément ce qu'il s'est passé mais mon père a réussi à m'y faire rentrer que en octobre. Alors, je vais me sentir à l'écart, en tout cas je m'y prépare.

DECEITFULOù les histoires vivent. Découvrez maintenant