DECEITFUL

༶ Chapitre 3 ༶

Accident ?

Jenha

J'ai passé la journée à ranger ma nouvelle chambre mais je trouve qu'elle manque encore de décorations. Je finis par m'affaler sur mon lit, épuisée.

On toque à la porte avant de l'ouvrir sans en attendre l'autorisation. Sofia s'installe près de moi un sourire au visage me laissant apercevoir son unique fossette sur sa joue gauche.
Elle scrute ma chambre de son regard bleu foncé et finit par prendre la parole.

— T'as bien avancé sur l'aménagement de ta chambre, en conclue-t-elle.

— Oui, on peut dire ça, réponds-je.

Elle baisse le regard, incorporant ses jambes en dessous de la couette avant de la manipuler avec ses mains. Sofia pince ses lèvres, comme si elle redoutait ce qu'elle allait prononcer.

— Je suis supposée deviner sur ton visage ce que t'as à me dire ? lui demandé-je.

Elle soupire et se réinstalle.

— Ça t'est déjà arrivé de... de repenser à Darren ?

Mon cœur loupe un battement.

— Pourquoi tu me demandes ça ?

Elle ne soutient pas mon regard, et préfère rejeter le sien partout ailleurs plutôt que sur moi.

— Je sais pas, ça m'arrive juste. Je contrôle pas. Et c'est normal, je crois. Je ne veux pas l'oublier, c'est tout, avoue Sofia.

Je pense savoir où elle veut en venir. Mais je n'ai aucune idée de comment lui répondre.

— Je dis juste que... Enfin j'ai l'impression qu'on fait comme si il n'avait pas existé depuis... l'accident. On en parle jamais et je sais que ça fait déjà trois ans, mais ça ne veut pas dire qu'on doit faire comme s'il n'était pas de la famille. Parce qu'il l'est, affirme-t-elle.

Elle a enfin ancré ses yeux sur moi, et je peux y apercevoir une pointe de légitimité. Elle ne devrait pas se sentir obligé d'en parler, pourtant elle le fait parce que personne d'autre le fera. Comme d'habitude, c'est elle qui parle des sujets un peu délicats. Mais ça n'est pas son devoir, elle n'a que douze ans.

— Je suis désolée si tu as pris ça ainsi, tu as raison, on ne devrait pas faire comme si rien ne c'était passé, comme si il n'avait jamais existé.

J'espère dire les mots qu'elle veut entendre, parce que je ne sais pas quoi faire d'autre.

— J'essaierai de faire passer le message aux parents si tu veux, dis-je.

Elle acquiesce silencieusement.

— Oh j'allais oublier ! dit-elle soudainement.

Elle se lève d'un bond et part chercher un colis dans une autre pièce avant le mettre sur mon lit.

— Qu'est-ce que c'est ?

— J'en sais rien, ça a été livré à ton nom.

Elle finit par me sourire et sortir de ma chambre part la même occasion.